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Résumé
Des milliers de lunes « Je suis issue de la plus triste des histoires sur terre. Je suis l'une des dernières à savoir ce qu'on m'a pris, et ce qui existait avant qu'on me le prenne. » Orpheline indienne rescapée d'un massacre, Winona a grandi auprès de son père adoptif, John Cole, et de son compagnon, Thomas McNulty. Avec l'aide de Tennyson et de sa soeur, esclaves affranchis, cette famille peu ordinaire tente de joindre les deux bouts dans une ferme du Tennessee tout en gardant le passé à distance. Mais, dans ce Sud encore déchiré par la guerre de Sécession, quand Winona puis Tennyson sont violemment attaqués par des inconnus, le fragile équilibre du foyer vole en éclats.
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- Fanfan Do- 20/01/2024Noirceur et abnégationCe roman, qui peut se lire indépendamment mais a mon avis c'est pas une bonne idée, fait suite à Des jours sans fin, superbe histoire qui nous parlait de John Cole et Thomas McNulty, tour à tour soldats puis artistes travestis sur scène, compagnons de route et amants. Peu après la guerre de sécession, Winona Cole nous raconte. Elle est lakota et orpheline. Elle a été sauvée par Thomas McNulty lors du massacre de son peuple, puis adoptée par lui et son compagnon, John Cole. Elle nous parle de la tristesse, du vide, du manque de sa famille, elle l'enfant dont on a détruit les racines. Elle nous dit que dans l'Amérique de ce temps-là, un noir n'était rien, mais un indien encore moins que ça. Elle nous dit aussi l'amour de ses deux pères. J'ai immédiatement été saisie par la beauté de l'écriture. Un monde dans lequel survivre est un combat quotidien, car si Thomas McNulty est un immigrant irlandais, John Cole, l'amour de sa vie, a du sang indien, et ils sont les pères d'une indienne. Deux esclaves affranchis vivent sous leur toit, frère et sœur. Une famille totalement hors-normes donc. Winona parle de ce monde implacable, peuplé d'hommes brutaux, et de ce que beaucoup de prédateurs se permettent de faire aux femmes. Cet acte immonde de domination depuis la nuit des temps. Mais aussi de l'injustice faite aux noirs, aux indiens, aux femmes encore et toujours. Un sentiment d'errance de beaucoup d'hommes qui étaient soldats pendant la guerre de sécession, qui ne savent plus quoi faire de leur violence et qui l'exercent à tort et à travers. La guerre était abominable, l'après guerre est une autre forme d'horreur, où la fureur et l'insécurité règnent. Après l'agression de Winona, dont elle a tout oublié, puis de Tennyson l'esclave affranchi, tous espèrent réparation, même l'avocat Briscoe pour qui Winona travaille. Pourtant ils savent que les noirs sont peu de chose aux yeux du monde, et les indien même pas des citoyens. J'ai adoré cette histoire qui a fait faire du yoyo à mon cœur à la toute fin, et l'a fait rager tout le long. Car il y a là toute l'injustice du monde envers certaines catégories de personnes, et la noirceur de l'âme humaine s'étale au grand jour. Heureusement il y a aussi infiniment d'amour et d'abnégation. Mais voilà que j'ai envie de relire Des jours sans fin car ma lecture de celui-ci date de plusieurs années.00
- OnceUponATam- 03/09/2021Dans la tête d’une indienneAvant tout, je remercie Babelio, les éditions Gallimard et Joelle Losfeld Editions pour l'envoi de ce titre tout juste sorti en librairie et dont je parlerai dans le cadre de l'opération Masse Critique privilégiée. Comme tant d'autres lecteurs, j'ai des périodes où mon intérêt se porte sur un sujet particulier et je lis dessus jusqu'à étancher ma curiosité. Ces temps-ci, je me suis donc intéressée aux indiens. Alors lorsque l'on m'a proposé de recevoir Des milliers de lunes pour en faire la critique, on peut dire que ça tombait à pic ! Il s'agit donc de la suite des aventures de Thomas McNulty et John Cole de Des jours sans fin (2016) mais centrée sur la vie et le point de vue de la jeune indienne orpheline adoptée par le couple, Winona. N'ayant pas lu Des jours sans fin, je ne connaissais pas l'histoire initiale racontant les aventures de Thomas et John, qui m'ont semblé être deux héros à la Brokeback Mountain. Mais le livre étant présenté comme une histoire à part entière, je me suis dit que je pouvais me lancer sans que ça m'handicape. Mais quand bien même, je conseillerai aux lecteurs qui comme moi n'ont pas lu le premier tome, de lire au moins son résumé pour placer un tant soit peu les personnages dans leur contexte et celui du récit. Perso, je peux dire que ça m'a évité quelques instants de flottements... Il y a plusieurs points intéressants dans ce roman. Tout d'abord, le point de vue d'une indienne Lakota dont la tribu a été décimée nous plonge dans une problématique particulière : celle de l'identité. Ayant perdu sa mère, sa sœur et sa tribu quand elle était très jeune, la jeune fille a tout perdu de son identité. Jusqu'à son propre nom, Ojinjintka, qu'elle évoque quelque fois dans ses pensées avec nostalgie et sa langue d'origine créant ainsi un fossé impossible à combler entre elle et les siens. Le lien semble rompu et un retour parmi eux définitivement compromis. Ils ne se comprennent plus. Alors, que faire ? Et bien, se créer une nouvelle identité et tenter de repartir de zéro avec sa nouvelle famille en tant que Winona Cole. Mais prendre un nouveau nom, apprendre à parler anglais, lire, écrire, compter et trouver un travail respectable n'est pas suffisant. Elle se retrouve désormais dans un monde où en tant qu'indienne et malgré tous ses efforts, elle est rejetée par une société américaine méfiante et raciste à laquelle elle essaie tant bien que mal de s'intégrer grâce à l'aide de sa famille adoptive. Mais celle-ci n'est pas d'une grande aide étant elle-même composée d'outsiders : Thomas et John, un couple gay élevant une enfant indienne et dont le premier se travestit en femme à certaines occasions ; Lige Magan fréquentant une esclave noire affranchie, Rosalee ; et son frère, Tennyson, lui aussi ancien esclave accusé d'homicide. La totale ! Quoi qu'elle fasse et quelles que soient les personnes qu'elle fréquente, Winona reste une outsider pour son ancien et son nouveau peuple. Ce sentiment de non-appartenance et de rejet la hante tout le long de l'intrigue. Dans sa façon de parler de ce qui l'entoure et de décrire les évènements, on a le sentiment qu'elle se sent totalement extérieure à ce monde, telle une spectatrice impuissante et candide. Malgré le rejet dont est victime cette famille peu commune dès le début du récit, tout commence plutôt bien. Winona fait un rapide constat de ce qu'est devenue sa nouvelle vie et conclut qu'elle est assez heureuse auprès de ses deux pères et de leurs amis qu'elle adore, qui l'aiment et la protègent. Spoiler(cliquez pour révéler) (Le reste de ma critique sur mon blog : https://tamtaminwonderland.wordpress.com/2021/08/16/%f0%9d%99%b1%f0%9d%99%b0%f0%9d%99%b1%f0%9d%99%b4%f0%9d%99%bb%f0%9d%99%b8%f0%9d%99%be-%f0%9d%99%bc%f0%9d%9a%8a%f0%9d%9a%9c%f0%9d%9a%9c%f0%9d%9a%8e-%f0%9d%99%b2%f0%9d%9a%9b%f0%9d%9a%92/)00
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