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Résumé
Les dents de lait Skalde et sa mère Edith vivent dans une maison isolée, à l'orée d'une forêt plongée dans un brouillard permanent. Pour se protéger du chaos environnant, leurs voisins ont fait sauter le dernier pont qui les reliait au monde extérieur, et tentent de vivre en totale autarcie. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D'où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? En cachette, Skalde décide de la recueillir. Bientôt, la communauté, pétrie de peurs et de superstitions, se lance dans une véritable chasse aux sorcières.
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14 avis sur ce livre
- Bartho- 20/07/2024Post catastropheTissu d'incohérences, un monde d'après guerre mais où il y a de l'électricité et de l'eau à foison par des temps caniculaires. Ça se lit mais on n'y croit pas.40
- Lou Knox- 23/07/2022Les dents de laitOn va pas se mentir, encore une fois je crois que cette rentrée aura mes romans préférés placés en littérature étrangère. Suscitant un tintouin (mérité minou, mérité) bien avant sa sortie, Les Dents de lait intrigue de par son aura, son titre (tu peux pas comprendre) et sa couverture orange. Alors ? Ça dit quoi ? Ah putain, j'aime ces atmosphères où tu piges un peu en collant les deux trois morceaux de culture sur le genre, un peu mais pas trop hein, et puis on est pas obligé d'avoir tout le temps des réponses non plus. Toujours est-il que Les Dents de lait s'impose comme une future intrigue culte en matière de roman "post-apocalyptique". Hola hola minou freine freine je te vois déjà venir avec tes comparaisons avec McCarthy (ce qui bien souvent est un plus mais soyons sérieux on égale jamais le bonhomme alors ça a aussi souvent tendance à décevoir). Ici, les influences se trouveraient plutôt du côté du Mur invisible, de Marlen Haushofer (dispo en Babel chez Actes Sud si ça t'intéresses) et, question pratique puisque ce roman est génial et dans la même maison d'éditions ; le complètement fou Dans la forêt de Jean Hegland (à lire et à voir en film boï je te jure). On pense pas mal à La Constellation du Chien (de Peter Heller), et à ce film avec Casey Affleck qui s'appelle Light of my Life. Voilà, désolé pour la tartine de références mais au moins les bases sont posées. Pour le reste ? Les Dents de lait explore la question de survie sous deux aspects contraires ; quitter la région que l'on connaît depuis toujours, ou partir vers l'inconnu ? Ben moi ça m'a surtout fait réaliser que si on a autant du mal à partir d'un endroit, c'est souvent parce qu'on a peur que personne pourra continuer de raconter ton histoire (et aussi que t'as tous tes repères à refabriquer si tu veux mon avis). Rien que pour cette réflexion dont la portée est venue me percuter en plein dans le citron, je proclame ce roman véritable bonbec de désespoir pas trop désespérant. Et j'ai bien aimé aussi la façon dont on fait un pied de nez au fait que sur le tard on essaye de sauver ce qu'on peut, mais qu'il est trop tard et que même les animaux veulent plus qu'on les sauve tellement l'humain a fait de la merde. Voilà pour la morale écolo (que je choisis d'être d'accord parce que j'ai décidé). Si tu sais pas quoi lire à la rentrée (mais franchement faut le faire), enfin si t'as du mal à te décider devant la déferlante de littérature post-covid qu'on va se manger, tu peux aller te délecter là-dedans.40
- Audrey.Daviot- 19/02/2024Un post Apo poétique et doux amer.Helene Bukowski cree un univers vaporeux qui se laisse deviner. On devine une catastrophe écologique, l'impact de l'humain, un paysage beau mais un peu desolé aussi et ce titre opaque (superbement trouvé) qui fait sens vers le milieu du roman. Bref tout est à moitié cachée dans cette ambiance mystérieuse et mystique où on découvre les dangers de la crainte et des préjugés. C est génial : foncez.20
- Aude Bouquine- 14/11/2021Récit de femmes vivant en totale autarcieDans « Les dents de lait », le lecteur pourrait faire un parallèle vers une fable, ou un conte. On pourrait également placer le récit dans un futur proche, presque post-apocalyptique. Focus sur une région plongée dans le brouillard, où la terre n’est que sécheresse, une région qui semble presque morte. Une communauté vit sur ces terres, en totale autarcie. Personne n’entre sur son territoire, personne n’en sort. Elle s’est assurée de cet état de fait en faisant sauter le seul pont susceptible d’amener un étranger jusqu’à eux. « Imagine si tout le monde faisait ce qui lui passe par la tête sans réfléchir une seconde à l’impact que ça a sur les autres et aux conséquences que ça entraîne. Dans la région, on s’aligne sur les autres, on s’adapte, c’est comme ça. C’est la seule raison pour laquelle on s’en sort encore relativement bien. Ici, on ne pense pas d’abord à soi, on pense à la communauté, à la région. » Cette communauté se protège du reste du monde tout en restant prisonnière d’elle-même, une forme d’incarcération volontaire où l’Autre représente forcément un danger. Jusqu’au jour où, Skalde découvre une enfant aux cheveux roux dans la forêt et la ramène à la maison. Cette petite fille, qui a toutes les caractéristiques d’une sorcière, déclenche la peur, puis la haine de tout le village. Comment est-elle arrivée là ? Que veut-elle ? D’où vient-elle ? À travers elle, ce sont de multiples certitudes qui s’effondrent, un combat entre celles qui se prennent à rêver d’un ailleurs et ceux qui prônent l’inertie et le maintien du repli sur soi. Edith et Skalde vivent dans ce village, mais n’ont jamais été bien acceptées, encore moins intégrées par les premiers qui vivaient là. La première est la mère de la seconde, mais entre elles, les relations sont difficiles, tendues, indigestes. C’est d’abord cette relation mère-fille, singulière, fragile, violente qu’Helene Bukowski a décryptée. « Les dents de lait » est un roman féminin où les rapports entre les femmes virent parfois au supplice et où la fille doit rapidement se séparer de sa mère pour prendre possession d’elle-même et devenir autonome. L’indépendance grandit grâce à l’irruption de Meisis dans leurs vies. Dans cette communauté pétrie de superstitions, cette enfant est un « changelin », c’est-à-dire un leurre laissé par les fées, les trolls, ou les elfes à la place dans nouveau-né qu’ils enlèvent. Dans cet univers où une communauté entière est dépendante de la bonté ou au contraire de la cruauté de la nature, rien n’est laissé au hasard, et surtout pas l’arrivée inopinée d’une enfant qui sort de nulle part. Malgré l’union relative des personnages féminins, les hommes, eux, apparaissent tels des ogres, des êtres dont il faut se méfier et éviter à tout prix. « Débarrasse-toi de l’enfant dès ce soir. Fais comme ma mère, elle noyait les chats errants dans la citerne. La seule chose dont tu as besoin, c’est d’un sac rempli de pierres, et que l’eau soit suffisamment profonde. Crois-moi, en faisant ça, tu lui rends service, à la petite. » Lorsqu’un drame vient secouer la communauté, la responsable ne fait pas de doute : Meisis doit mourir. Et pourtant, ce village psychologiquement endormi où l’on fait les choses mécaniquement, où l’on ne pense pas, semble se réveiller grâce ou à cause de l’arrivée de cette enfant qui ouvre un champ des possibles aux yeux des protagonistes féminines. Et si, quelque chose d’autre existait au-delà de la communauté ? Et si l’on pouvait fuir ? Vivre autrement ? Rêver ? Cette enfant, synonyme d’espoir et de renouveau agite le cœur et l’esprit des femmes. La peur de l’autre diminue et laisse entrevoir une audace nouvelle, une confiance originelle que peu ont connues. Après ces points positifs, je dois aussi soulever quelques points qui m’ont gênée et confèrent à cette lecture un avis mitigé. D’abord, et sûrement à tort, je ne peux séparer le nom de la maison d’édition Gallmeister à mes souvenirs de Betty et de Turtle. J’attendais un attachement particulier pour une nouvelle héroïne forte que je n’ai pas eue, malheureusement. De cela découle une absence totale d’empathie face aux événements que les personnages féminins ont à affronter, et plus généralement, un manque d’émotions. Je n’ai rien ressenti. On peut apprécier un texte, lister les points positifs et il y en a dans « Les dents de lait », mais l’absence d’émotions est un élément bloquant en ce qui me concerne. D’autre part, je suis restée sur le bord de la route en refermant le roman avec une multitude de questions restées sans réponse. Si je reprends l’idée du conte que j’évoquais au début de ce billet, en imaginant le faire lire à un enfant, il en ressortirait avec 1000 et une questions. J’ai 1000 et une questions à poser et ce flou imposé au lecteur, ce vide artistique, cette froideur face à mes interrogations m’a laissée frustrée et déçue. « Les dents de lait » est un récit atypique et poétique qui peut trouver son public. Un premier roman prometteur avec de belles idées développées, mais qui questionne plus qu’il offre de réponses. Je vous recommande de vous faire votre propre avis.20
- Book_ines- 03/11/2024Un petit livre qui se lit bienUne lecture très particulière avec une ambiance très pesante, une ode à la nature, un côté sauvage très marqué et une certaine poésie ! J’ai été bercée par ce roman qui est très intriguant , mais beaucoup de moments de flottements, mais les pages ont défilés facilement10
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