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Résumé
Edie, jeune femme noire américaine d'une vingtaine d'années, vit à Brooklyn et cherche un cap dans sa vie professionnelle et sentimentale, entre colère et appétit de vivre. Sa rencontre avec Eric, un homme marié du New Jersey, la propulse dans l'intimité d'une famille.
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5 avis sur ce livre
- Lou Knox- 16/03/2022AffaméeJe me sens tout confusionné d’avoir adoré Affamée. Sans déconner, c’est pas tous les jours qu’un bouquin est capable de te filer cette sensation, si ? Moi on me balance le livre entre les mains avec un gros « tu vas m’lire ça, c’est complètement ta came blablabla» ça m’caresse l’égo, j’me dis banco pourquoi pas, je m’y plonge et … C’est pas demain la veille qu’on arrivera à se débarrasser de cette sale pensée néo-colonialiste, et pour preuves. Raven Leilani campe son héroïne Edie en tant que jeune afro-américaine bombardée en plein milieu blanc huppé et qui démarre dans le monde de l’édition (private jokes are in town bb). Un rapide aperçu sur sa vie sexuelle croustillante opposé à sa vie sentimentale (et professionnelle) désastreuse, Edie va ensuite être confrontée à une autre situation complètement loufe, la femme de l’homme dont elle est la maitresse lui propose de venir habiter chez eux afin d’aider leur fille adoptive (afro-américaine adolescente en manque de repères) qui est elle-même complètement paumée dans cet univers ou les whites privileges sont plus tenaces qu’on veut l’espérer. C’est … putain. Je te jure c’était ouf. Je sais pas si c’est le côté complètement plat et neurasthénique de cette narratrice omnisciente (et je dis pas du tout ça ironiquement, elle est d’une intelligence à te faire péter le coeur d’un sapiosexuel de compet’), mais il lui arrive tellement de choses incroyables et violentes et dures, et spectaculaires et belles et éprouvantes et … le tout raconté avec une nonchalance à te donner envie de secouer le livre en gueulant « mais putain il se passe quoi bordel ?? », tu rages à sa place, t’éclates de rire à sa place, tu … En fait Raven Leilani explore tellement ces thématiques de la solitude et du besoin de se faire accepter dans un groupe d’individus que t’en viens toi même à vouloir prendre la place de l’héroïne et d’aller botter des culs (dont le tien). C’est pas putain de dingo ça ??? J’ai lu pas mal de critiques autour de ce livre, c’est un texte qui dérange, qui scinde littéralement en deux les avis ; pas vraiment de surprises, on a une majorité de lecteurices blanc.hes qui ont détesté, une autre partie un peu mitigée et un nombre équivalent d’avis qui crie au génie ! Pour ma part je trouve ça fabuleusement amené. Mais parce que j’aime m’en prendre plein la gueule, qu’on me mette le nez (bouché, par tellement d’habitudes et d’éducation dégueulasse) dans la merde dans laquelle on se conforte par facilité. J’aime être bousculé, j’aime les bouquins qui font réfléchir, qui t’amène à une déconstruction de tous les jours à l’instar de toutes la purée développement personnel culpabilisante destinée à te rendre plus productif … Waouh. Encore ! Et tellement fier d’avoir à défendre ce bouquin que je me sens carrément couillon d’être passé à côté quand il était sorti en poche au Cherche-Midi.63
- Lecoindesmots- 11/04/2021Une plume à suivre !C’est sulfureux. C’est osé. C’est dérangeant, déroutant et déconcertant. Ça dénonce. Ça met mal à l’aise. Et quand ça met mal à l’aise, c’est parce que ça frappe juste. Ça vient grater le vernis en apparence parfait. Juste là où il souffre d’un minuscule défaut. Edie travaille dans l’édition. Elle espère bien monter les échelons. Seulement voilà, Edie est afro-américaine. Ça veut dire qu’il y a toujours quelqu’un qui fera mieux que toi, quelqu’un de plus respectable, quelqu’un qui présente mieux, quoi. Parce qu’un afro-américain se doit d’exceller, sinon il n’est que racaille, vendeur de drogue, voire proxénète. Seulement, même quand on excelle, on reste afro-américain. Et donc, il y a forcément quelqu’un de mieux. Peut-être moins bon. Mais plus blanc. Ça passe toujours mieux, vous comprenez. Et puis, Edie, en plus d’être noire, à une vie sexuelle débridée. Elle aime ça et ne s’en cache pas. La double peine, quoi. Edie rencontre Éric. Il est très blanc. Et très marié. Mais qu’à cela ne tienne, c’est torride et c’est bon ! Pourquoi s’en priver ? Jusque là, rien de bien dérangeant, me direz-vous. Jusqu’au moment où la femme d’Eric propose à Edie de venir habiter chez eux. Et là, c’est toute l’urgence et l’ambiguïté des sentiments humains qui sont mis en avant. On s’aime. On s’haine. Les tensions sont là. C’est dérangeant. Edie devient tour à tour l’amie, la confidente, la boniche, la paumée, la séduisante, l’énervante, l’insupportable. Et sous ces airs de famille bien sous tous rapports, il y a tout de même ce refrain lancinant, entêtant, non-dit mais si présent : « on va quand même pas se laisser emmerder et mener à la baguette par une Black, non ? » Parce que la femme noire est lascive, au yeux de la société américaine. C’est ancré. Depuis des décennies. Et il en faudra du temps pour que les mentalités changent. Toni Morrison aurait absolument adoré ce roman, j’en suis persuadée. Quant à moi, j’ai aimé être bousculé et dérangée. J’ai aimé ce malaise qui transpire de tous les mots. C’est outrageusement tabou et magnifiquement « chorégraphié ».20
- Dans_la_poche- 25/03/2023Un diamant brutDe la violence dans les mots et une ambiance passive-agressive qui plonge dans un profond malaise. De la douleur de ce personnage ressort une vérité unique sur la difficulté de l’existence. Peut importe de quel côté on se situe, il y aura toujours cette insatisfaction et la douleur d’être au monde. Sur ce, je pars chercher un livre plus joyeux !10
- MissChocolatine📚- 29/03/2021❤❤❤❤AFFAMÉE étonne, subjugue, indigne, offusque. Pas de demi-mesure avec le premier roman de Raven Leilani, on aime ou pas. Tous les avis se mettent pourtant d’accord sur le talent de l’auteure. Pour ma part j’ai adoré et je vous explique pourquoi. Edie porte en elle un douloureux héritage. Telle une malédiction qui se transmet, elle n’y échappera pas malgré toute sa volonté. Un vide, un abysse où l’amour s’y écoule, s’y noie. Un manque viscéral qui ne sera pas comblé par un père ou la religion. Alors Edie grandit comme elle le peut, développant un certain intérêt pour le sexe, mirage acceptable où l’amour semble y prendre racine. Elle aime les corps, la sueur, la violence, ces blessures qui la font vivre dans un monde où l’absence est bien trop présente. L’attention, l’inattention brutale de ces échecs qui s’accumulent. Edie court après tout cela. Un semblant attentif à ses désirs, à ses caprices, à ses rêves. Une noire défaillante dans un monde où le « noir » doit survivre. Edie, guerrière à l’allure maussade, désabusée, avide de croire à la vie, à l’amour toxique, à l’amour tout court, court après cette chimère qui prend, alors, la forme d’Eric. Quarantaine, pas franchement beau, pas franchement laid, il a le bagou, le goût de l’interdit, le goût de l’audace, le goût où le tout devient possible. Irréalité qui dure des semaines se transformant tel le carrosse de Cendrillon, la réalité a souvent un goût amer de désillusion. Edie s’immisce dans la vie d’Eric et de sa femme qui l’encourage à s’installer dans leur maison. Un tableau inédit et grotesque où l’appropriation de l’identité fait figure d’un mauvais jeu de rôle. Edie récure chaque centimètre de la maison, laissant ici et là sa trace, son emprunte, et chapardant ces objets inutiles. Deviendrait-elle blanche ? La femme quant à elle, observe maladroitement d’une envie malsaine et nauséabonde. Humiliation ultime de l’intimité, Edie devient un objet de fantasme qu’elle décortique minutieusement, autopsie du vivant. Blanc et Noir, confrontation silencieuse de deux mondes où tout les oppose, peinture caricaturale de la blessure sociétale. Désirs, envies mortifères, passion, concupiscence, avarice, avidité, égoïsme rythment une histoire hors norme portée par une plume talentueuse, vorace qui accapare le lecteur dès le départ. Elle scande, elle hurle la douleur et la passion émiettant les blessures, les espoirs et la réalité, déliant le vraisemblable au cœur des tourments. De longues énumérations et descriptions me faisant penser aux chants des esclaves. Si l’histoire et le scénario se veulent simple tout ce qui agrémente le récit a su me séduire. La force des mots, le symbolisme récurrent, une héroïne paumée au milieu d’un monde cruel et de ces manquements, l’agencement des scènes, l’ambiance particulière m’ont séduite. Une plume atypique qui sait jouer à la perfection entre la douceur et la violence portant à bout de doigts la réalité. Je ne peux que vous inciter à vous faire votre propre avis, pour ma part cette première rencontre avec l’auteure fut merveilleuse.10
- Nathalie B.- 27/12/2021SulfureuxUn premier roman sulfureux, surprenant, mais difficile à lire. J'ai trouvé le rythme saccadé, les mots sont parfois crus, la plume acerbe et piquante. J'ai sincèrement eu du mal à le finir, du mal à m'attacher aux personnages. En revanche, l'auteur dépeint avec précision et ironie les liens sociaux et le racisme latent qui existe aux Etats-Unis. Pour lecteurs et lectrices averti(e)s et motivé(e)s !00
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