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Résumé
La maison est un lieu où de jeunes adolescents perdent leurs repères et changent d'identité, pour faire l'expérience de l'amitié, de l'amour, du conflit, de la peur, etc. C'est un endroit pour s'initier à la vie, que personne n'a envie de quitter pour affronter la réalité. Premier roman.
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13 avis sur ce livre
- Lou Knox- 05/12/2021La maison dans laquelleLa première chose à savoir c’est que c’est la première fois que je lis un livre et que j’ai envie qu’il dure toute la vie. La deuxième chose à savoir c’est que c’est un roman russe et que donc ça va te faire bosser ta mémoire tellement il y a des personnages et des époques et des saisons et des couloirs et. La Maison m’a rendu cinglé. La Maison laisse place à l’imagination et au mensonge, tous deux gouvernés par des gosses qui font leurs propres lois. Des lois aussi fortes qu’une partie de bras de fer et aussi fragiles qu’un château de cartes. La Maison est vivante au point de faire de ton meilleur ami un ennemi la seconde d’après et inversement, parce que la Maison a des règles que seuls des gosses débordant d'imagination, ingénieux, menteurs, manipulateurs, séducteurs, peuvent comprendre. Alors puisque je perds tous mes moyens pour tenter d’expliquer ce qui s’est vraiment passé quand j’ai lu ce monstrueux pavé, et quand je dis monstrueux je me sers de monstre comme « il était beau comme un monstre ». Si t’es cap de comprendre alors t’es cap de lire La Maison dans laquelle. J’ai beaucoup pensé à Sa Majesté des Mouches. Et puis les hommages à Lewis Caroll sont nombreux, un peu comme ceux de Rilke et de Bob Dylan. On y croise aussi un peu Iggy Pop, David Bowie et Ozzie Osbourne. Et puis je vais radoter encore un peu énormément mais j'ai trouvé que ça faisait un peu penser à La Maison des Feuilles de Danielewski mais que j'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout parce que je commençais à me cogner la tête contre les murs. Et puis on se pose souvent aussi la question de l’identité. Mais une identité forcée, imposée par un groupe pour trouver sa place. Ce roman m’a rendu cinglé, voulant à la fois me bastoner contre tous les personnages et de partager mon goûter. Même la légende autour de ce roman est digne de recevoir vos doigts et vos yeux. Je laisse un peu de suspense, en plus de la magie pour que vous ayez vous aussi l’impression d’avoir perdu une partie de vous en refermant ce bouquin. (c’est putain pas possible de se sentir aussi coquille vide que débordant de vie). Goodbye, moi je vais essayer de trouver un truc léger après ça tellement je suis dévasté. Pour la fin de cette critique vous vous contenterez de ça : "Toto, I think we're not in Kansas anymore" Besos110
- Mescouezellus- 24/10/2020Vertigineuse plongéeOn ne sort pas indemne de « La maison dans laquelle »... Le lecteur rentre, s’installe, progresse dans un univers structuré, parfois effrayant, ramifié, changeant. Des enfants, des adolescents dont les handicaps sont évoqués, hiérarchisés, ennoblis, (diminutions qui permettent ou ne permettent pas), y vivent, s’organisent, s’opposent, ou s’entraident, édictent des règles complexes pour grandir, survivre... Qui a travaillé dans une institution ne peut qu’être troublé par cette écriture qui met les enfants directement en scène, fait apparaître ou disparaître les murs, cache ou rend visible..... Réflexions kaléidoscopiques. sur le dehors et le dedans, l’enfermement, la survie, les alliances, les groupes, l’internat, l’internement, voire les perversions d’un système éducatif défaillant ..... Dans la maison, Ça foisonnne, çà bourgeonne....C’est plausible, c’est sombre, on flirte avec l’irréel...... Et on finit par habiter les pages..... C’est magistral ........91
- Amalia11- 13/10/2022Cela va au-delà du coup de cœurEn fin de roman, la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture publie quelques mots concernant l'auteure, dont en voici un bref résumé : Mariam Petrosyan, après avoir dessiné les personnages qui allaient devenir les héros de son histoire, passa une dizaine d'années à écrire La Maison dans laquelle. Sans jamais avoir l'intention de le publier, elle finira par le prêter à des amis. Le roman passera de mains en mains pendant quinze ans avant d'atterrir sur le bureau d'un éditeur qui s'empressera de le publier. Mariam Petrosyan dira plus tard ressentir un terrible vide depuis que son histoire lui a échappé - son seul ouvrage publié à ce jour. 25 ans. L'histoire d'une vie. Alors comment, moi, est-ce que j'aurai pu n'y passer que quelque jours ? Je pouvais bien prendre mon temps. Il serait très difficile de résumer ce roman choral foisonnant. Si c'était possible, l'expérience que représente sa lecture en serait gâchée. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, une expérience littéraire immersive où l'on perd la notion du temps, où les limites de l'imagination semblent être repoussées. La Maison, c'est un internat pour enfants handicapés. Et, comme le dit le petit Sauterelle à son arrivée, dans la citation précédente, il y en a pour tous les goûts. On trouve les roulants, des handicapés en fauteuil, mais aussi différents marcheurs ; des enfants sans bras, cabossés, difformes, boiteux ou mentalement limités. À votre arrivée dans la bâtisse, on vous dégote un parrain ou une marraine, et un surnom vous est attribué. Que ce soit pour les élèves, les éducateurs (élan, Ralf le noir, Sheriff...) ou le directeur (Requin), tout le monde a droit au sien. La narration naviguant entre deux époques, c'est passionnant de voir l'évolution de ces surnoms Dans cette attachante cours des miracles, chaque gamin fait partie d'un groupe ; les Faisans, réunissant des enfants sages et terriblement ennuyeux, les Chiens, les Rats, les Oiseaux ... et tous sont dirigés par un chef plus ou moins controversé, voire dangereux. Cela va au-delà du coup de cœur. Peut-être aussi que cela va au-delà de la transition entre enfance et adolescence. La peur de grandir (cette peur du dehors), la mélancolie et l'insouciance peuvent faire écho en beaucoup d'entre nous. C'est rendu avec grâce et poésie, je me souviens page 132 d'une envolée de Chacal qui dura plus de deux pages, sans aucun point à la ligne ! Une tirade merveilleuse, à la hauteur de ce personnage passionnant. Il n'y a pas une grande histoire, mais ça en dit suffisamment. L'histoire, c'est juste de se laisser porter avec eux tous, vivre avec le groupe sans penser au départ, puis en y pensant de plus en plus. Eux, qui quittent la Maison, et nous qui refermons le livre. La plupart, ceux qui s'en sortent, quelle que soit la manière employée, ne seront plus jamais réunis sur un même lit à siroter du café préparé par le Macédonien. Nous non plus, nous ne les reverrons plus. Après ce roman, il faut un sas de décompression. Je vais avoir du mal à passer à autre chose. Alors que moi, tout ce que je veux, c'est trainer encore un peu dans ces couloirs. C'est boire un café à la Cafetière avec Sphinx, caler mon dos contre le mur de la chambre pendant La nuit des Contes, brosser les plumes de la corneille Nanette avec Bossu, collectionner des objets qui n'appartiennent à personne avec Chacal, déchiffrer les inscriptions mystérieuses sur les murs avec Lord pour savoir qui a gagné aux cartes la nuit précédente. Moi aussi, je voudrais que le mardi ce soit le jour du troc, et que Sirène m'offre un merveilleux chandail. Peut-être que je leur ferais lire cette chronique, je pense qu'elle plairait beaucoup à Chacal.71
- Broutille- 07/03/2024Incroyable bijouComment se remet-on de ce livre ? Comment en parler ? Comment l'expliquer ? Dans ma vie de lectrice ceci est le plus bel ovni jamais lu . Et pourtant le défi est de taille , comment tenir 1088 pages sans lâcher ? Et bien en lisant " la maison dans laquelle " . Du 1er mot au dernier , la maison, les élèves, les histoires , le quotidien , l'imaginaire , les noms , tout devient une addiction . Tout est interessant . Tout est important . Je comprend la difficulté de l'autrice , de s'être sentie dépossédée , elle à eu des enfants , un peu fou , un peu tordus , trop colorés, trop imparfaits mais tous sont emplis d'une vie particulière, de sentiments , d'un destin ; et ces enfants là elle nous les confis , nous les livre comme un secret , bien caché. Et dès lors ils nous appartiennent aussi . On la forcer à oser ce partage et je la remercie un millier de fois pour ça. Ce livre devrait durer toujours.60
- Cookiemae- 22/10/2023Coup de ❤️ 2023Cette maison grise et délabrée nous ouvre ses portes avec l'arrivée de Sauterelle, enfant sans bras que sa mère trouve bon de ramener un jour de canicule. L'institut est vide : la plupart des enfants sont partis en vacances. Seuls restent l'Aveugle et Ralf l'éducateur. Nous y rencontrons également Fumeur, obligé de changer de groupe car ses compagnons ne supportent pas sa différence. Différence qui n'est pas liée à son handicap mais à son attitude considérée comme "rebelle" et donc, inacceptable. Dans cette maison, soit les habitants "roulent" en fauteuil soit ils "marchent". Mais dans tous les cas, ils vivent différemment de ceux qui sont à l'Extérieur". Cet Extérieur qui les terrifie : ceux qui sortent ne reviennent jamais ou très malades. Alors ils s'imposent des règles qui ne sont jamais écrites; ils tentent d'ignorer les adultes qui les surveillent. Ils créent des boissons douteuses à la Cafetière (du café, du Chemin Lunaire...) à base d'on ne sait vraiment quoi. Ils "aménagent" leurs dortoirs. Ils vivent en presque autonomie mais ont du mal à réussir scolairement. Durant les 1070 pages de ce pavé, le lecteur se cache dans les murs et "ailleurs" pour suivre la dizaine d'années qui séparent le début et la fin du roman. Il referme le livre comme ces gosses disent adieu à leur passé à leurs 18 ans : avec nostalgie et une petite larme. A toi Chacal, qui aimes tant collectionner les objets qui n'appartiennent à personne. A toi Gros Lard, qui auras toujours besoin de quelqu'un dans ta salopette rouge. A toi Rate, qui regardes à travers ton collier de petits miroirs. A toi Noiraud, le seul qui réponds aux questions. A toi Vautour, qui vis avec une ombre à tes côtés. A toi Larry, et Nanette. A toi Roux et à ta sœur de couleur, Rousse. A toi Lord, qui n'aimes pas ce que tu vois dans le miroir alors que tu es admiré par tous. Mariam Petrosyan aura mis 15 ans à faire de vous tous les rois de la Maison dans laquelle... tous les rêves et les cauchemars peuvent devenir réalité.40
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