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Résumé
Il faut qu'on parle de Kevin « À l'instant précis où il est né, j'ai associé Kevin à mes propres limites - qui n'étaient pas seulement celles de la souffrance, mais celles de la défaite. »
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29 avis sur ce livre
- Heavy Reader- 25/05/2023Attention chef-d'œuvreEn un demi-siècle de lectures, jamais un roman ne m'a fait un tel effet. C'est un texte d'une dureté qui m'a obligé de nombreuses fois à le reposer, pour reprendre souffle. On ne peut pas rester indifférent.120
- Lou Knox- 07/05/2022Il faut qu’on parle de KevinAyant vu le film un nombre incalculable de fois, j'ai mis du temps à me décider d'ouvrir ce livre. Il fallait que je me débarrasse des images, de mon ressenti, des comparaisons qu'on fait forcément quand on dissèque deux oeuvres racontant la même histoire. Le livre est écrit sous forme de longues lettres, qu'Eva, la mère de Kevin, écrit à son mari pour lui raconter la vie qu'elle mène depuis ce JEUDI qui a fait basculer leur vie ; pas vraiment de spoil ici, Kevin ayant commis des meurtres en masse dans son lycée, trois jours avant son 16e anniversaire. Les lettres revisitent le passé du couple, dépeignent les émotions et le caractère d'Eva, son histoire, ses idées politiques et sociales. Très vite les lettres prennent la forme d'un pamphlet contre un pays sur les nerfs, pris entre les agressions sexuelles de Bill Clinton à l'encontre de Monica Lewinsky, la tuerie du lycée de Columbine et quelques mois plus tard, les attentats du 11 septembre. Eva, à la manière d'une Mrs. Dolloway du début des années 2000 n'épargne pas ses comparses nouveaux riches new yorkais, critique avec cet oeil acerbe lui donnant un rôle presque snob et méprisant bien qu'on la sache dévastée par cette tragédie. Car Lionel Shriver l'a bien compris, quand un enfant est coupable, c'est souvent la mère qu'on accuse, et par le biais de son personnage principal, l'autrice dénonce le devoir de culpabilité infligée aux femmes qu'on voudrait parfaites, surtout dans le monde occidental et particulièrement aux États-Unis. J'ai mis presque trois semaines à venir à bout de 600 pages. C'est un roman dense, et bien que je connaissais la fin après avoir vu le film, j'ai eu du mal à dévorer ce roman à toute vitesse. Besoin de poser le livre pendant plusieurs jours, pris d'étourdissement à la fin de chaque lettres, nourrissant un ressentiment certain pour l'espèce humaine. Il y a cette envie de savoir ce que l'on ressent dans ces moments là, un coté voyeur malsain à décortiquer l'âme d'une femme, de son pays, de ses proches lorsque tout s'effondre qui ne peut que donner raison aux propos du roman. Il faut qu'on parle de Kevin est un grand roman, qu'on ne lit pas à la légère et dont les grosses cicatrices qu'il nous inflige ne se refermeront pas de sitôt. C'était brillant, vous êtes prévenus !80
- Blondysmile- 11/08/2023BOULVERSANTOn ne sort pas indemne de ce livre!!! Ro la la la je ne suis pas certaine de pouvoir trouver les mots justes… je suis choquée, scotchée et fascinée par ce roman qui met en lumière toute la complexité de la maternité. Les lettres sont écrites sans paragraphes, d’une traite, comme pour nous planter dans l’urgence, dans le fait qu’il faille sortir ces mots et les lire de la même façon. J’ai parfois eu du mal avec tous les noms et lieux américains et n’ai pas saisi non plus quelques détails politiques mais cela ne gâche en rien, la lecture. Bref j’ai adoré détester Kevin!51
- Lectures_du_soir- 04/01/2023Il faut qu'on parle de kevinJ'avais déjà lu ce livre plus jeune. Je pensais que mon avis pourrait changer maintenant que je suis moi même maman. Et finalement non. Ce livre fait parti des meilleures lectures que j'ai pu lire. Une petite brique de 600 pages, très dense, très dur, qui ne se lit pas facilement, mais qui me parrait nécessaire. Dès le début, on sait que Kévin a assassiné neuf personnes de son lycée. Et à travers les yeux de sa mère, Lionel Shriver va embarquer le lecteur dans ce qu'est la vie de ce gamin, ses envies, ses déviances , son quotidien, ses relations avec ses parents. Le récit est glaçant, on croit Eva dénuée d'émotion alors qu'en fait elle est à fleur de peau tout au long du récit. J'ai très envie de spoiler toute l'histoire, pour exposer mon point de vu, entrer dans les détails. Mais ça serait vraiment vous gâcher la découverte. Alors lisez ce livre, accrochez vous, les premières pages sont longues mais la suite vaut vraiment la peine.40
- Chris5867- 15/03/2023Un livre inoubliableEva Khatchadourian vit séparé de son mari et de sa petite fille, et dans la petite ville où elle réside tout le monde la regarde bizarrement. Et pour cause, il y a un an, son fils Kevin, presque 16 ans, à tué 9 personnes dans son lycée, 7 élève, une professeur, et un employé de la cafétéria. Eva écrit à son mari, elle raconte dans l’ordre tous les évènements qui l’ont amené à ce JEUDI funeste, depuis leur rencontre jusqu’à l’impensable, cette grossesse sont elle ne voulait pas vraiment, ce fils pour qui elle n’a pas eu d’amour immédiat et inconditionnel, son enfance si étrange, son adolescence si perturbante. Et ce qu’elle raconte dépasse l’entendement. Tous ceux qui ont vu le film éponyme n’ont pas pu l’oublier, c’est impossible ; et bien tous ceux qui liront « Il faut qu’on parle de Kevin » ne pourront plus jamais l’oublier. Dans sa forme déjà, il renoue avec une tradition un peu désuète, le roman épistolaire. Il s’agit de longues lettres, écrites entre novembre 2000 et avril 2001, où Eva parle à la fois de sa vie d’aujourd’hui, de l’actualité, de ses visites au parloir, et à la fois de Kevin, de sa conception à la tragédie. L’écriture est dense, le roman est long, foisonnant, il y a pas mal de redites mais si on fait l’effort de s’accrocher lors des premiers chapitres, on est récompensé par un récit à la fois implacable et remarquablement écrit. Sur le fond, Lionel Shriver raconte cet enfant différent au travers des yeux de sa mère. Kevin n’a été désiré réellement que par son père, lequel n’ouvrira jamais les yeux sur la personnalité de son fils, lui trouvant perpétuellement des excuses, faisant montre d’une indulgence terrible. Eva, elle, voit clair dans la personnalité de cet enfant qui, dés ses premiers jours, se montre différent, hostile, agressif. L’enfant décrit par Eva est d’une intelligence supérieure à la moyenne mais il est plus que perturbé : il est malfaisant, il est psychotique, il est psychopathe au sens clinique du terme, c’est à dire qu’il n’a aucun affect, pour rien, pour personne. De sa naissance à 16 ans, Kevin multipliera les signes précurseurs d’un drame que personne ne saura prévenir, tant il est inimaginable au sens premier du terme. C’est sur, comme on sait d’emblée comment son parcours se termine, alors on a beau jeu de décrypter ce gamin facilement mais il n’empêche, quelle démonstration ! La quatrième de couverture parle d’une leçon de pédopsychiatrie, je n’aurais pas dit mieux. Eva, quant à elle, doit batailler avec un sentiment de culpabilité que la société américaine lui renvoie sans ménagement. Quelle ironie alors qu’elle est la seule à avoir senti un problème chez son fils. Mais c’est toujours plus ou moins la faute de la mère, n’est ce pas ? Et puis, il y a le contexte, La tuerie de Colombine et toutes celles qui l’ont précédées, et toutes celles qui l’ont suivies. Lionel Schiver passe au scalpel cette « mode » de la tuerie de masse en établissement scolaire (série en cours), dans laquelle le triste Kevin s’inclus avec une fierté qui en dit long. La fin est un choc, en tous cas si on n’a pas vu le film avant, et elle laisse un souvenir durable dans la mémoire du lecteur. « Il faut qu’on parle de Kevin » est un roman comme on en rencontre pas souvent et qui mérite peut-être plusieurs lectures tant il est dense et tant il est pertinent. C’est un roman inoubliable.32
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