La Duchesse de Langeais. La Fille aux yeux d'or

Premier roman du cycle des Treize, dédié à Franz Liszt, "La Duchesse de Langeais" est une prouesse. Prouesse de construction, cinématographique, prouesse de précision chirurgicale dans la description des ressentis de chacun de ses personnages, prouesse de narration de la résolution du noeud gordien de cette cavalcade qui mène le lecteur du bruissement des grands salons parisiens au silence d'un couvent majorquin. Ce roman c'est l'histoire d'un non-amour, celui d'une cruelle coquette, ignorant tout des choses du cœur, et d'un colosse aux pieds d'argile, dépassé par une vengeance ratée qui l'engloutira avec sa victime. S'inspirant de sa malheureuse déconvenue avec Mme de Castries, Balzac dépeint avec une acuité incroyable la passion et ses affres, si souvent confondus avec l'amour par ceux qui en ignorent tout. Le début du deuxième chapitre offre également un précieux "mode d'emploi" à ceux qui veulent en savoir plus sur la société du Faubourg Saint Germain, ce petit quartier investit par une noblesse décadente et déconnectée des réalités d'alors. Un régal absolu !