Le journal d'une femme de chambre

Le journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau.. Un petit bijoux de 1900 grâce auquel on voyage dans le temps. Le journal d'une femme de chambre est le journal intime de Célestine, domestique au 19e. Elle y raconte ses émotions, les horreurs qu'elle a subies et le chemin qu'elle a parcouru, en bref la vie d'une femme de chambre à cette époque. Critique du monde domestique, cette oeuvre sulfureuse a même été réadaptée au cinéma. Tendre et écoeurant à la fois, je recommande ce petit bijoux à qui n'a pas peur de lire des choses un peu crues !

Un livre magnifique sur l'intimité de la vie d'une femme de chambre. À travers elle on est telle une petite souris dans chaque maison de ces maîtres, la vie décortiquée jusqu' à l'os. Au début le ton cancaneur du livre ne me plaisait pas, il était distant et moqueur, puis on comprend à travers son vécu, cette distance, cette haine vouée à ces maîtres qui lui rappelle sans cesse son infériorité. On est happé alors par cette série de portraits plus vif les uns que les autres. On trouve un destin commun à elle et à tous ces comparses: femmes de chambre, valets, jardiniers, cuisinière, lingère, ils vivent pour les autres et non pas pour eux mêmes, cette liberté leurs ai volé. Oui mais jusqu' à cette rencontre...

J'ai bien accroché. On se retrouve happé par le format journal, les digressions sont parfois un peu longues mais ça donne un sacré panorama des différentes impitoyables maisons où un serviteur peut se retrouver. Les portraits des domestiques sont bien dégueus et à la fois tous singuliers dans leur laideur et leur personnalité. Le truc qui me pose problème c'est le fait que Mirbeau se mette dans la peau d'une femme et semble projeter en Célestine ses fantasmes... Par exemple sa fascination pour le viol de la petite Claire qui contribue à ce qu'elle tombe amoureuse du présupposé assassin, que le crime l'excite et que ça lui fasse l'effet d'un "mâle qui l'empoigne"... Il y a quelque chose de très dérangeant à ce que ce soit des mots mis par un homme dans la bouche d'une femme.

Différent de mes lectures habituelles. Intéressant sur l’époque début 1900 ; ça se laisse lire.

Octave Mirbeau ne déçoit jamais, c'est la phrase qui revient le plus quand je parle de cet auteur autour de moi. Et bien... les gens ont raison ! Lecture découverte grâce à un professeur génial, et honnêtement c'est une claque, une Célestine marquée physiologiquement et psychologiquement qui tente de se battre pour survivre à ce monde rustre, tout en restant condamnée à être animée par les sévices vécus dans son passé. Une critique sociale merveilleuse, en plein pendant l'affaire Dreyfus 👌