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Résumé
Le 18 juin 1994, l'auteure, âgée de 15 ans, et sa mère sont sauvées par un convoi humanitaire suisse pendant le génocide des Tutsi au Rwanda. Le convoi était officiellement réservé aux enfants de moins de 12 ans. L'auteure tente de retrouver les témoins et acteurs (journalistes, humanitaires et rescapés). Elle interroge la valeur des traces, la mémoire plurielle et l'écriture de soi.
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6 avis sur ce livre
- Syfi30- 28/02/2024Œuvre de mémoireCe livre est indispensable alors que 2024 est l’année de la 30eme commémoration du génocide rwandais. Ou plutôt, comme le souligne l’autrice : du génocide Tutsi. Par le prisme de l’image, ce récit livre un travail remarquable sur le devoir de mémoire. Elle commence par la mémoire individuelle, tentant de retrouver l’image manquante : celle où sa mère et elle apparaîtraient alors qu’elle s’apprêtaient à passer la frontière du Burundi, comme pour donner une réalité à ce qui lui est arrivé, pour se sentir légitime comme survivante. Puis le texte glisse vers la mémoire collective. Ce récit aborde un épisode du genocide rwandais que je ne connaissais pas : le sauvetages des enfants par des organisations humanitaires. Beata Umubyeyi Mairesse rend à ces personnes un hommage bouleversant, par leur courage, leur détermination à soustraire à la barbarie ces êtres humains, d’autant qu’ils ont pris le risque de les transporter sa mère et elle, alors qu’ils avaient l’autorisation de ne sortir du pays que les enfants de moins de 12 ans. Au fil de cette enquête menée avec une grande détermination, l’autrice multiplie les réflexions. Elle interroge sur le droit à l’image, sur la diffusion d’images par les journalistes sans le consentement des personnes filmées ou photographiées. Quand Beata demande à les visionner, les médias et les autorités refusent, opposant un droit à la confidentialité… Elle interroge également de façon très actuelle sur la manipulation des images et l’interprétation que le monde occidental en fait. « Le convoi » est une quête remarquable sur la mémoire, la reappropriation de son histoire et la reprise de parole des victimes40
- Sonneur- 03/04/2024L'écriture de l'ineffableBeata Umubyeyi Mairesse a d’abord mis à distance son vécu de survivante du génocide des Tutsi par les Hutus en 1994 au Rwanda en utilisant l’écriture de la fiction dans les recueils de nouvelles « Ejo » (2015) et « Lézardes » (2017) puis dans son roman « Tous tes enfants dispersés » en 2019. Dans « Ejo », elle nous racontait les histoires de Fébronie, Pélagie, Kansilda… sous forme de courtes nouvelles à travers le regard des femmes, dont beaucoup s’inspiraient d’histoires réelles. « Lézardes » est mis sous le signe de l’enfance et du conte, et le roman « Tous tes enfants dispersés » se déploie dans le regard de deux personnages féminins et d’un enfant. Dans « Convoi », Beata avance en sautant le pas, en franchissant avec prudence un seuil psychologique et littéraire, en rédigeant le récit terrible des semaines vécues jusqu’à son sauvetage le 18 juin 1994. Ça n’est plus de la fiction, l’autrice enserre donc son précieux récit dans un écrin d’interrogations sur la possibilité même de ce récit : comment l’écrire, quels mots employer, comment faire entendre l’inaudible, face aux mots occidentaux (Rwanda, machette, génocide) qui simplifient une réalité complexe dans un contexte ou l’ethnicisation de la société rwandaise a été une construction coloniale et où le rôle de la France de l’époque dans le soutien au gouvernement hutu génocidaire est maintenant bien connu. Beata Umubyeyi Mairesse s’appuie sur la littérature pour mettre en perspective son récit, évoque les grands textes de Imre Kertesz, de Charlotte Delbo, de Primo Levi et fait des liens entre le vécu des victimes du génocide rwandais et le vécu de celles de la Shoah. Elle s’appuie sur ses recherches dont elle fait le compte-rendu, ainsi que sur ses expériences de témoignages auprès des lycéens, s’interroge sur la manière dont les médias occidentaux ont rendu compte du génocide, et elle fait progressivement tomber des préjugés, pour remettre des mots et des idées à leur place. La réflexion sur l’écriture de son histoire pourrait prendre une allure de texte post-moderne, mais elle est justifiée par les difficultés qu’il y a l’écrire et à la faire entendre. Et lorsque ce récit arrive, terrible, inouï, effrayant, récit dans lequel on découvre que la vie de Beata n’a plus d’une fois tenue qu’à un fil, le lecteur a ainsi été mis en condition pour mieux le penser, le comprendre, l’intégrer, l’accepter. Beata Umubyeyi Mairesse nous ouvre les yeux, fait de nous de meilleurs lecteurs, nous donne les moyens de comprendre et pour cela, nous lui devons de la reconnaissance. Son livre est une étape cruciale dans la construction d’une grande œuvre littéraire pour notre temps. Le convoi - Beata Umubyeyi Mairesse – Flammarion 202410
- Delp9187- 05/09/2024TémoignageC’est l’histoire d’une rescapée du massacre des tutsi qui 15 ans après les faits, nous délivre son histoire.Elle rend hommage aux personnes qui ont permises ce convoi. Au travers de ses recherches elle a essayé de restituer son histoire et celles d’autres enfants du convoi, la difficulté à récupérer les photos des journalistes. Elle se questionne sur le travail des journalistes et sur le message qu’ils passent parfois sur des événements qui leur sont étrangers. Un livre très intéressant et très agréable à lire00
- Ca.lliope- 06/08/2024Magnifique 😍À lire absolument !!00
- CarineKY- 21/07/2024Témoignage poignant d’une rescapée du génocide de 1994 au Rwanda.« J’imagine que ceux d’entre nous qui avaient conscience d’être photographiés devaient espérer que ce regard nous sauverait, parce que l’existence de ces images était la preuve que le monde savait ce qu’il y avait lieu chez nous, et il ne pouvait laisser faire n’est-ce pas? Il allait réagir, le monde, arrêter les tueries. […] Il n’en a rien été. Le monde s’est contenté de nous regarder mourir sur du papier glacé, à la télé. », Beata Umubyeyi Mairesse00
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