Teen spirit

Encore un personnage complètement flingué de Despentes qui nous amène dans une vague d'émotions que je ne lui connaissais pas. Et c'est maîtrisé à mille pourcents. Les sentiments sont criants de vérité et de justesse. Mon seul petit regret... C'est que le livre soit trop court !! Merci encore Virginie Despentes pour cette incroyable pépite d'amour entre un père et sa fille ❤️

Bruno Martin, à 30 ans, n’a pas fait grand-chose de sa vie. Il est traducteur mais il glande trop pour parvenir à en vivre, il est agoraphobe depuis deux ans et passe son temps chez sa copine (qui l’entretient) à regarder des bêtises à la TV en fumant des joints. Un jour, une ancienne petite amie du lycée le contacte et insiste pour le revoir… En fait, c’est pour lui apprendre qu’il a une fille de 13 ans qui veut le connaitre. Passé le premier choc, Bruno accepte avec réticence de rencontrer Nancy. Il découvre une gamine de 13 ans, pré ado, un peu en révolte contra sa mère. Entre le pré ado et le trentenaire immature, la cohabitation est difficile, pour Bruno c’est peut-être le déclic tant attendu… ou pas ! Virginie Despentes sait parfaitement dépeindre le quotidien et la psychologie des types paumés, cyniques, blasés et sans avenir, quelques années avant de multiplier les portraits de looser dans « Vernon Subutex », elle s’est essayée au portrait unique à la première personne. Assez court, agréable à lire, « Teen Spirit » est certes moins flamboyant et acide que « Vernon Subutex », beaucoup plus réaliste et terre à terre aussi. Ici, c’est un type complètement à la masse qui se retrouve bombardé père d’une gamine déjà presque en pleine crise d’adolescence, « Teen Spirit », c’est la rencontre de deux immaturité, une qui est normale à 13 ans, et l’autre qui l’est quand même franchement moins, à 35 ans passé. Bruno Martin est carrément pathétique au début du livre, antipathique même, on peut le dire. Et puis, ce petit bout de gamine le secoue, le force à intégrer un rôle qu’il n’aime pas, celui de l’autorité, fait voler ses certitudes en éclat, chamboule sa vie quotidienne faite de joints, de TV réalité et de glande non stop. A la fin du roman, il n’est plus tout à fait le même, les pieds un peu plus sur Terre, mais sans exagération quand même… Un roman assez court et ramassé, plutôt facile et sympa à lire et qui pourrait s’avérer être une porte d’entrée plus facile dans l’univers de Despentes que le monstrueux « Vernon Subutex ».

C'est une histoire émouvante entre un homme qui se découvre père du jour au lendemain et d'une jeune adolescente en proie aux changements. C'est une très belle histoire entre un père et sa fille qui apprennent à se connaître et à s'aimer !

Sous cette écriture trash, choquante, provocante, se cache une histoire pleine d'amour. L'histoire d'un papa, agorophobe, hypocondriaque, drogué, claustrophobe, se reposant plus sur les femmes qui l'hébergent que sur lui même, qui se complaît à ne pas bosser mais il sera un grand écrivain, à condition qu'il trouve l'inspiration... Une ancienne copine d'un soir refait surface 13 ans après pour lui annoncer qu'il est papa d'une ado, Nancy, de 13 ans... Comment accepter ? faire face à une ado plutôt rebelle ? Belle histoire d'amour entre un père et sa fille.

Bruno, ancien rockeur agoraphobe au chômage coche toutes les cases du looser: entretenu par sa femme, il végète toute la journée sur son canapé en regardant des clips à la télé. Il apprend un jour être le père d’une ado de 13 ans et ce cataclysme permet à Despentes toute une réflexion sur la paternité en France au XXIe siècle. Déjà se retrouver face à l’impensable pour une femme : donner la vie sans le savoir. Une différence ontologique qui a des répercussions sur la manière de tout envisager, de s’engager. Mais cette découverte n’est qu’un prétexte et combien d’hommes, obnubilés par leur vie, leur travail, ne voient pas leurs enfants grandir et se retrouvent du jour au lendemain face à un jeune adulte en devenir qu’ils ne connaissent pas ? Avoir une fille de 13 ans à Paris en 2001, c’est réaliser que la société pousse à la prostitution de ses enfants, que le danger est partout et qu’il est impossible de les protéger.