Vernon Subutex. Vol. 1

Comment Despentes fait-elle pour arriver à si bien cerner le monde qui l’entoure ? C’est pour moi ce qui fait d’elle une très grande écrivaine. Dans Vernon subutex on a un grande diversité de personnage, dans leur genre et dans leur approche à la société, et les moments introspectifs de chacun semblent si justes. Le passage sur le pere, sur l’homme violent sont des extraits brillants, magnifiques et on arrive à comprendre ces personnages avec lesquels on ne pourrait a priori ne jamais s’entendre. J’ai adoré et il devrait être un roman étudié plus en profondeur. Je devrais je relire pour écrire cette critique tant le texte est riche.

Qui est Vernon Subutex ? C’est la question que l’on se pose tous au début de ce roman. C’est normal, quand on lit une œuvre éponyme au protagoniste on se demande qui on va rencontrer ! Bon c’était Captain Obvious, j’ai fait mon devoir adieu. Mais moi je n’ai pas fini de parler de ce roman car c’est un foutu coup de poing dans la gueule en direct et sans prévention ! BAM et nous voilà en contact avec des gens tous plus différents les uns que les autres avec leurs convictions, leurs défauts, leurs qualités, leurs contradictions et surtout leur vie. Il est fort possible que Virginie Despentes soit rentrée dans une transe incroyable pour créer un panel de personnages aussi rentre-dedans. Il n’y a pas un personnage de ce roman qui vous laissera indifférent. Du gros con de producteur au trader défoncé à la coke, en passant par l’ex star du porno et au trans brésilien. Oui cette phrase existe et elle raisonnera pour celles et ceux parmi vous ayant lu ce roman. Je vais paraphraser un critique ayant dit que Vernon Subutex était « La Comédie Humaine » de Balzac, mais au 21ème siècle. Mais il a totalement raison ! Et tous ces personnages vont graviter autour d’une seule personne, Vernon. Un cinquantenaire ancien disquaire, mis à la porte du jour au lendemain par une société qui ne voulait visiblement plus de lui. Il va s’abriter chez des anciens amis, des nouvelles personnes qui croiseront sa route et dont il parlera d’un détail qui fera valser un grand nombre de personnes. En fait, je pense que ce que Despentes écrit, c’est ce que beaucoup de monde pense tout bas. C’est une société aigrie par la répétition des erreurs, des personnes frustrés de comprendre qu’ils ne sont que des poussières sur lesquelles les puissants soufflent pour faire le ménage. Despentes a pris les maux de la société, les a mélangés, imbibé d’essence, craqué une allumette et foutu le feu à tout ce marasme en partant lunettes aux nez, explosion derrière. Brillant. Vernon c’est l’étoile autour de laquelle vivent tous ces personnages, c’est le gars qui va te prendre par le cou pour t’accompagner le long de cette fresque tout en te frappant contre le mur quand il voit que tu perds le fil. La diversité des personnalités est le gros point (presque poing) fort de cette histoire. Certains philosophes relativisent l’existence du Soleil. Est-il possible de relativiser l’existence de Vernon ?

J'aime beaucoup comment Despentes écrit, son ton, son vocabulaire, mais l'univers qu'elle décrit ici m'est vraiment antipathique au possible, je n'ai réussi à m'accrocher ni aux personnages ni à l'univers tellement il me repousse. Je me suis arrêté en route. Une prochaine fois peut-être

Un petit monde auto-centré, ultra fantasmé et bourré de clichés ringards, faussement modernes pour paraître cool. Vulgaire à l'extrême, c'est consternant.

J'ai adoré chaque personnage et pourtant ce sont presque tous des salopards mais des salopards bien écrits et bien dessinés. Je vais me jeter sur le tome 2 pour savoir ce que devient ce contemplatif de Vernon, cet observateur de sa propre vie.