Dessous les roses

Quel feu d'artifice, ça pète de partout ! des éclats de voix, des piques, des reproches, tout explose ! Paul, Claire et Antoine se retrouvent pour l'enterrement du Père. Ce père si durement jugé par l'un, aimé par les autres. Une vision différente de leur enfance les conduit à se révéler, se déchirer et s'opposer. Souvent dans les reproches et la rancœur mais aussi dans le souvenir d'une fratrie affectueuse. J'ai vraiment aimé cette histoire de ressentis si différents où tout le monde a tort mais avec raison ! chaque personnage défend sa version, s'y accroche et juge l'autre. En filigrane, la difficulté que d'être un parent : entre celle qui l'est, celui qui le vit par procuration et celui en devenir, c'est une panoplie d'émotions et de visions percutantes que nous décrit l'auteur.

🌹J'ai aimé retrouver la plume d'Olivier Adam, ça faisait longtemps ! J'aime ces écrivains qui racontent vraiment la vie et nous plongent direct dans leurs romans ! Ici c'est un huis-clos familial oppressant écrit comme une ébauche de pièce de théâtre en 3 actes sur 3 jours, qui se révèle être l'autopsie d'une fraterie où chacun prend la parole, sauf Paul qui ne s'exprimera qu'au dernier chapitre... 🌹Deux frères et une sœur se retrouvent avec leur mère dans la maison familiale pour la sépulture de leur père François Eriksen. 🌹Claire l'ainée, infirmière, 3 enfants, pas vraiment heureuse dans son couple. 🌹Paul, cinéaste, s'est éloigné de sa famille qu'il a fait éclater par ses nombreuses critiques et en a fait le sujet principal de sa filmographie. 🌹Antoine, le benjamin, startupeur en rébellion contre le monde entier et surtout contre son frère... 🌹Les retrouvailles vont s'avérer explosives ... Les rancœurs, les griefs, les non-dits et les jalousies remontent à la surface, ça fuse haut et fort notamment de la part d'Antoine qui dézingue à tout va son frère ... Entre insultes et confidences, les langues vont se délier ... 🌹c'est un roman sensible et touchant sur la famille et les relations humaines, sur la différence des classes sociales, sur les regards divergents qu'une fraterie peut avoir sur ses parents, même si ces parents les ont toujours fait passer avant eux ... Une lecture émouvante sur le temps qui passe et la prise de conscience de la vieillesse ... 🌹Dessous les roses il y a des épines ... mais aussi François... Le titre fait référence à la chanson de Barbara "Nantes" qu'il avait choisi pour ses funérailles en rapport à sa brouille avec son fils Paul. La fin du roman est plutôt originale ... Et si la vie n'était que fiction ? 🤔 🌹J'ai dans ma pal depuis longtemps "la renverse" que je n'ai toujours pas lu 😉 Et vous l'avez lu ? Et si oui qu'en avez-vous pensé ? 📚

Il y a du bon et du moins bon dans ce roman. Le bon: l'art de raconter des histoires de vie banales, de narrer le quotidien universel. Le moins bon : le titre d'abord. Que c'est laid « dessous les roses ». Puis le style. Entre les « laisse pisser », « je m'en branle », « et moi putain », « prends moi pour une conne »... on sait à quoi s'en tenir. Ce n'est pas la marquise de Sevigné. Enfin, justement, cette banalité du quotidien. Je ne suis pas particulièrement intéressée par l'histoire de deux frères et une sœur qui, réunis à l'enterrement du père, règlent leurs comptes, se souvenant de leur enfance et de leur adolescence, de leurs jalousies, de leurs différences. Les voix de Claire et d'Antoine alternent tout au long du livre. A la fin, c'est celle de Paul que l'on entend. Claire, l'infirmière mal mariée, Paul - le cineaste gay maudit, et Antoine le benjamin boss de start up ne laissent pas indifférents certes, mais... est ce la peine de raconter leur histoire ? Ce qui m'a quand même plu : la façon dont chacun voit la réalité, sa réalité qui n’a rien de commun avec celle des autres. On reproche par exemple à Paul le cinéaste de s’arranger avec la réalité pour les besoins de ses films et de ses pièces. Un avis mitigé donc.

Un roman qui était bien parti. Engueulades entre frères et sœurs, chacun bien a son rôle depuis tout petit : l’aîné, devenu réalisateur, complètement détaché de la famille, le benjamin qui en veut à son frère, aigri mais profondément attachant et enfin la cadette, qui ne sait où se positionner vis à vis de ces frères ennemis. Contexte d’une semaine de funérailles du père où les 3 protagonistes et leur mère se retrouveront sous le même toit pour la première fois depuis bien longtemps….

"Dessous les roses" ou l’histoire d’une famille en quelque sorte très classique, mais peut-on parler d’une histoire. Dans ce récit à plusieurs voix, on s’aperçoit que chaque membre a son histoire qui croise parfois celle d’un autre ou s’en écarte radicalement. Chacun a son propre ressenti sur les instants passés ensemble et chacun a sa propre vérité. Pour ce roman, Olivier Adam adopte la forme d’une pièce de théâtre. L’action se déroule dans un pavillon de banlieue sur trois jours chacun correspondant à un acte. Quatre personnages dans ce huis clos familial. Claire, Paul et Antoine se retrouvent auprès de leur mère pour les obsèques de François, leur père. Une occasion pour chacun de se raconter, de se découvrir et de régler un vieux différent qui les oppose, Paul . Paul a quitté le cocon familial suite à un désaccord avec son père. Les relations avec ce dernier n’ont jamais été simples et Paul en a éprouvé un profond mal être qu’il tente de guérir à travers ses films, ses pièces de théâtre et ses critiques de la société contemporaine à laquelle il n’adhère pas totalement. Ce qu’il transcrit heurte particulièrement son frère, Antoine, qui lui reproche le portrait qu’il fait de leur famille, de sa famille qui n’est pas celle qu’a connue Paul. Comment peut-il en parler de façon si outrageuse ? Est-ce que Paul s’est fait sa propre histoire de son enfance ? Qui détient la vérité ? Est-ce que chacun connaît tout de l’autre ? En s’emparant des points de vue de chacun, Olivier Adam nous interroge sur cette notion de vérité face aux ressentis, aux sentiments. Une plume sans concession pour aucun des personnages, les sentiments sont en sourdine. La fin dévoile une sorte de vérité. Qui est Paul, le personnage central de ce huis clos ?