Huis clos familial …

"Dessous les roses" ou l’histoire d’une famille en quelque sorte très classique, mais peut-on parler d’une histoire. Dans ce récit à plusieurs voix, on s’aperçoit que chaque membre a son histoire qui croise parfois celle d’un autre ou s’en écarte radicalement. Chacun a son propre ressenti sur les instants passés ensemble et chacun a sa propre vérité. Pour ce roman, Olivier Adam adopte la forme d’une pièce de théâtre. L’action se déroule dans un pavillon de banlieue sur trois jours chacun correspondant à un acte. Quatre personnages dans ce huis clos familial. Claire, Paul et Antoine se retrouvent auprès de leur mère pour les obsèques de François, leur père. Une occasion pour chacun de se raconter, de se découvrir et de régler un vieux différent qui les oppose, Paul . Paul a quitté le cocon familial suite à un désaccord avec son père. Les relations avec ce dernier n’ont jamais été simples et Paul en a éprouvé un profond mal être qu’il tente de guérir à travers ses films, ses pièces de théâtre et ses critiques de la société contemporaine à laquelle il n’adhère pas totalement. Ce qu’il transcrit heurte particulièrement son frère, Antoine, qui lui reproche le portrait qu’il fait de leur famille, de sa famille qui n’est pas celle qu’a connue Paul. Comment peut-il en parler de façon si outrageuse ? Est-ce que Paul s’est fait sa propre histoire de son enfance ? Qui détient la vérité ? Est-ce que chacun connaît tout de l’autre ? En s’emparant des points de vue de chacun, Olivier Adam nous interroge sur cette notion de vérité face aux ressentis, aux sentiments. Une plume sans concession pour aucun des personnages, les sentiments sont en sourdine. La fin dévoile une sorte de vérité. Qui est Paul, le personnage central de ce huis clos ?