Que notre joie demeure

Si Kevin Lambert s’amuse avec les mots avec grand talent, usant de phrases à rallonges comme de très courtes pour rythmer les instants (258 mots pour la première phrase, quand même (tout en citant Proust par ailleurs)), cette joie m’a semblé bien plate, hélas. L’histoire d’une architecte talentueuse, immensément riche et reconnue internationalement qui chute devant la voix populaire, une colère entretenue par des médias visiblement en mal de bouc émissaire. Histoire d’ultra-riches et de leur déconnexion du monde, de responsabilité sociale, d’image publique. Tout semble factice, aseptisé… Et même les grandes douleurs manquent d’émotions. Un livre qui m’a laissé froid

Un IMMENSE coup de cœur. Longtemps que je n'avais pas lu un roman si juste, avec des personnages aussi profonds et envahis par leurs contradictions. Notre société y est dépeinte de façon brute, avec un réalisme effrayant, et si l'histoire se déroule à Montréal, l'universalisme des thèmes sur nos sociétés occidentales nous atteint en plein cœur. A lire absolument !

Le roman suit la chute de l'architecte star Céline Washowsky accusée de contribuer à la gentrification d'un quartier populaire de Montréal avec un projet architectural audacieux . Justice sociale, urbanisme, mode de vie des ultra riches et militantisme sont autant de sujets abordés d'une main de maître par Kevin Lambert. Il est si rare de trouver des auteurs francophones avec une voix aussi originale. Le style est travaillé, le travail documentaire sur l'architecture et la ville de Montréal est très fouillé (et puis les expressions québécoises ont beaucoup de charme !). En bref, j'ai adoré et envie de découvrir la littérature de Kevin Lambert !

L’atmosphère) l’ensemble nous questionne sur notre rapport à l’habitat et aux choix que font nos politiques de ville. D’autant plus Interessant si on connaît Montréal. L’écriture est parfois difficile à suivre ( ponctuation, longueur des phrases) mais s’adapte aux personnages

J’ai lu 5 pages.