Rouge karma

Après son atypique Les Promises, son premier thriller historique, Grangé reprend les ingrédients qui ont fait son succès. Cette fois, après un passage sur les barricades parisiennes de mai 68, il nous embarque à Calcutta. Comme d'habitude, grâce à ses descriptions très détaillées, on a l'impression d'y être, de voir ce que les héros voient, de sentir la même chose qu'eux. C'est-à-dire une Inde poisseuse, moite, miséreuse, où les Occidentaux en quête de réponses spirituelles viennent s'échouer, après s'être perdus dans les paradis artificiels. Des meurtres abjects, trois héros (fini le loup solitaire) à la poursuite du mal, une intrigue à la limite de la vraisemblance : du classique et grand Grangé !

Si l'intrigue du dernier thriller de JC Grangé est vraiment alambiquée, le fonds de l'histoire est vraiment intéressant. On apprend énormément de choses sur le milieu étudiant de mai 68, sur la quête des hippies vers le Népal, sur la misère des rues de Calcutta.

Je n’ai jamais mis autant de temps à lire un livre. Tellement de longueur, de descriptions inutiles. La trame de fond de mai 68 est inutile, et les scènes de dénouement traitées en quelques lignes alors que parfois on s’éternise sur des petits éléments . Sans parlé de cette fin rocambolesque, qui n’a ni queue ni tête, tellement c’est tiré par les cheveux… franchement je déconseille !

Mais où Grangé va-t-il chercher toutes ces idées, plus noires les unes que les autres? Il nous emmène en mai 68 qu’il aborde de façon très originale. Rien que cette approche vaut le détour. Puis à sa manière il nous fait descendre aux tréfonds de l’horreur humaine avec une balade en Inde qui ne donne pas forcément envie d’y aller. Bref, du Grangé haut de gamme. Seul bémol, la fin est très moyenne, un peu bâclée.

Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de mai 68, ils seront bien mieux : les héros de leurs destins. L’auteur as choisit de nous transporter dans le temps en 1968 mais aussi dans l’espace puisqu’on va aller en Inde et en Italie. Je raffole de ces descriptions imagées surtout quand on est en Inde, franchement on s’y croyais, cela m’as permis d’être complètement embarqué dans cette folle aventure qui nous livre, il y a des meurtres cela commence comme cela mais c’est aussi une question d’identité que les deux frères vont découvrir. Le rythme est là effréné, bon le début est tranquille après on part en apothéose dans le milieu hindouistes, où on découvre leurs multiples coutumes, parfois sectaires j’avoue mais tellement fascinante, c’est clair que je me suis régalée, je me suis sentie transportée. Les personnages comme à son habitude ( c’est mon 7ème livre de l’auteur) sont bien construit et leur psychologie est décortiquée peu à peu et c’est vraiment bon. Avec cette partie en Inde il y a un petit côté spirituel que j’ai vraiment adoré et si on rajoute la partie sectaire, il y a tous ce que j’aime donc ce fut une lecture vraiment enrichissante car on apprends des choses en plus d’être diverti. Je finirais par une citation « une secte, c’est toujours un développement de la pathologie d’un gourou. Une infection mentale qui se multiplie, se propage. Sans le savoir les disciples sont des sortes de cellules cancéreuses »