Mensonges au paradis

Il y a dans ces romans autobiographiques un petit quelque chose qui me dérange. Ne pas pouvoir trancher entre le vrai et l’imaginaire me gène. Pourtant, en quoi cela pourrait-il changer la lecture ? Je ne sais pas trop, mais je n’arrive pas à m’y faire. Certes, pour des questions juridiques, je peux comprendre qu’on s’en tienne au terme « roman », mais même là encore, reste un goût d'inassumé. En plus, dans ce livre qui explore justement la fiabilité des souvenirs et cette tendance que nous avons tous à remodeler notre mémoire pour la rendre consistance, n’aurait-il pas justement fallu trouver un autre mot ? Un terme indiquant qu’il s’agit d’un livre basé sur des souvenirs, forcément inexacts et remodelés par les années et qui n’engagent en rien de plus ? Retour sur des années heureuses dans un home d’enfants en Valais. Heureuses ? Vraiment ? Pour toutes et tous ?

Encore un roman autobiographique de Colombe Schneck. Ici l’autrice repense aux nombreux séjours qu’elle a fait dans un home d’enfants en Suisse, entre 6 et 20 ans. Là, règnent l’autorité exagérée de Karl, et la bienveillance soumise de sa femme Anne-marie. Leurs deux enfants, Patou et Vava vivent avec eux au milieu de nombreux autres enfants amenés là par leurs parents, pour des raisons diverses (séparations, divorces, maladies, problèmes familiaux divers…). En réfléchissant, en se retournant sur son passé, C Schneck comprend que beaucoup de non-dits et de faux-semblants existaient. Elle fouille à nouveau son passé d’enfant issue de familles ayant vécu la Shoah. J’ai moyennement aimé ce livre, qui m’a plus donné l’impression d’une introspection chez le psychanalyste que d’un vrai roman.