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Résumé
«Car il a bien fallu que je me débrouille avec cette mystérieuse incohérence : toi la bonne fille, la petite sainte, tu n'as pas été sauvée, moi le démon j'étais vivante. Plus que vivante, miraculée. Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée.»
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13 avis sur ce livre
- MimiBu- 29/05/2024TouchantL’autre fille, est ma première rencontre avec Annie Ernaux ; et c’est une rencontre réussie. Un roman autobiographique fort, qui a su me toucher. L’autrice s’adresse par le biais d’une lettre à cette sœur qu’elle n’a jamais connue, cette dernière étant décédée à l’âge de 6 ans, et ce deux ans avant la naissance d’Annie. C’est par hasard, un dimanche, au détour d’une conversation qu’elle n’est pas censée écouter, entre sa mère et une cliente de l’épicerie que ses parents tiennent, qu’Annie découvrira l’existence de cette grande sœur cachée depuis 10 ans. Une conversation qui la marquera à tout jamais. Le choc de cette révélation, puis la compréhension de bien des éléments de sa vie de petite fille vu sous un prisme différent : celui de ne pas être à la hauteur de cette sœur disparue, d’être la remplaçante imparfaite. Dans ce court récit, l’autrice livre ses sentiments ou son absence de sentiment vis à vis de cette sœur qu’elle n’a jamais connue, cette sœur tue et cachée par ses parents. Ce fantôme dont jamais ses parents n’oseront lu parler. Ce fantôme dont jamais elle n’osera non plus les questionner, mais qui pour autant l’accompagnera comme une ombre tout au long de sa vie. Un immense secret de famille, de la douleur et un silence insupportable que personne ne souhaite rompre, un deuil impossible. Des sujets forts traités avec beaucoup d’humilité et d’introspection. J’ai, tout au long de ma lecture été très touchée par cette petite fille grandissant dans l’ombre de cette grande sœur regrettée, qui a souffert, mais pour qui cette épreuve a aussi façonnée sa façon de voir la vie, une rage de vivre au ventre. Une écriture poignante, des mots profonds, pas de fioritures. Moi qui aime relever les citations dans mes lectures, j’ai ici été servie. C’est avec plaisir que je découvrirais d’autres romans de la bibliographie d’Annie Ernaux.30
- Fab Ta Aora- 08/10/2023Intéressante cette lettreContact établi avec cette auteure que je ne connaissais pas vraiment jusqu’à son prix Nobel C’est moins de 100 pages, j’y lis une écriture profonde, intelligente. Les mots sont choisis et précis pour libérer une émotion palpable sous forme de lettre. Je recommande (pour les lecteurs/trices habitué(e)s) et vais sûrement continuer à faire connaissance dans cette auteure.20
- Lasingulière- 15/03/2024Écrire, faire exister ce qui n'est pasIl est ici question du creux, du vide, de l'absence, quand le silence dénie et quand deux mots figent, suspendent, inscrivent le devenir de l'enfant, de l'être : "plus gentille". Annie Ernaux écrit une longue lettre à sa sœur défunte, mais n'écrit-elle pas d'abord pour elle, pour exorciser,pour combler le trouble du récit, l'absence qui fait abîme dans une existence ? Il y a, me semble-t-il, du désespoir derrière l'apparence sobre mais pointue du texte. Et finalement, quelle est la plus grande violence ? Le non-dit, ou ces deux mots qui scellent une identité en construction ? D'autres mots, ceux du couple parental, sans doute, auraient pu faire réparation. Annie Ernaux les posent, elle, comme elle peut puisqu'ils n'ont pas été posés. Dans ce récit de vie, de mort, Annie Ernaux nous emmène dans l'intime d'une non-relation, qui malgré tout, s'accroche au rêve d'une relation possiblement fantasmable.11
- Mirabelle 80- 22/05/2024Un texte magnifique et si touchantL’auteure se prénomme Annie mais elle aurait pu s’appeler Renée, re-née. Elle écrit à sa sœur morte à 6 ans, une lettre belle, émouvante aux mots délicatement choisis, une lettre cathartique… le décès de cette sœur dont on ne lui avait jamais parlé et qui n’existe qu’à travers de rares photos, un décès appris au détour de quelques paroles volées… les questions affluent, les ressentis s’analysent avec en toile de fond cette idée qui s’impose inexorablement : serait-elle née si sa sœur n’était pas morte ? ..l’auteur nous offre un texte intime et poignant, partageant avec nous le poids de cet héritage et des non dits , sa culpabilité sous jacente, ce vide sur lequel elle doit se construire, sa place d’enfant qui vient après, qui répare … Cette sœur fantasmée, éthérée et céleste, bien qu’absente, occupe une place tellement importante dans la vie de l’auteur… J’ai adoré cette confession intime bouleversante et tellement bien écrite…10
- Agnelou- 30/12/2023Texte poignantUn récit court autobiographique sous forme d une lettre adressée à sa sœur décédée avant sa naissance et dont elle apprendra son existence par hasard...et dont personne ne parle. Texte poignant qui m a tenue d un fil jusqu'au bout.10
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