L'illusion magnifique. Vol. 1. New York, 1938

Tout individualiste que l’on peut être, on avance pas sans les autres. Qu’il s’agisse de confronter nos idées, de les réaliser ou de les diffuser, même en étant le plus grand des génies, ce sont bien souvent les interactions sociales qui décoincent tout. Oui mais faut il encore savoir faire confiance et la recevoir. Car elle permet de ne pas travestir nos propos et nos convictions au jugement des autres. Et donc de pouvoir tout dire. Sans crainte. Parce que c’est plus sain et que ça révèle le fond des choses. Dans « l’illusion magnifique » la confiance ou son déficit est partout. Dans celle qu’il faut à notre héroïne, Roberta, pour quitter son Kansas et tenter de conquérir New York. Dans celle que lui accorde Agnès, en l’accueillant. Mais aussi dans celle qu’elle devra déployer pour travailler avec un vaurien prêt à tout mais bourré de talent. Alessandro Tota nous livre un petit bijoux social, dans une Amérique post dépression et qui découvre les comics. Tout y est, des débats politiques qui animent les rues New Yorkaise à la fourberie des éditeurs prêts à tout pour s’enrichir en passant par la misère sociale d’une Amérique à deux vitesses. C’est beau graphiquement, drôle, rythmé et porteurs de sujets terriblement actuels. Car il faut tout dire. C’est la seule solution pour connaître le terrain de confiance qui nous entoure. La seule aussi pour construire des relations apaisées et pérennes. Car tout est entendable, faut il encore savoir l’exprimer ou mettre l’autre en position de le faire hein.