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Résumé
Ludovic Debeurme voit le jour à paris en 1971. Son père est artiste-peintre, sa mère professeure de piano. Ils l'initient très tôt au dessin et à la musique, des activités qui accompagnent une enfance partagée entre la fréquentation d'insectes imaginaires et la mutilation de Playmobil. Il traverse une adolescence marquée par la frustration et les déboires alimentaires, ce qui le mène logiquement à suivre des études d'arts plastiques à la Sorbonne. Il entre dans l'âge adulte armé de ses pinceaux et de son imagination et trouve une autonomie financière grâce à l'illustration. Son originalité et sa parfaite maîtrise technique le font vite remarquer et il entame une brillante carrière dans la presse et l'édition jeunesse. Mais son inspiration se trouve vite à l'étroit dans ces commandes et, la peinture n'étanchant pas sa soif de raconter, il finit par se tourner vers la bande dessinée au début des années 2000. Les éditions Cornélius publient rapidement trois ouvrages révélant la diversité de sa palette : Céfalus, récit fantasmatique improvisé, Ludologie, libre exercice d'introspection, et Le Grand Autre, conte symboliste moderne. Mais c'est avec Lucille (Futuropolis), hymne à l'adolescence déchirée, qu'il rencontre le grand public en 2006. Revenant à la couleur, il consacre la décennie suivante à des ouvrages exigeants et le plus souvent expérimentaux, comme Trois fils, Un père vertueux ou Terra Maxirna (Cornélius), dans lesquels il fouille les songes les plus ténébreux. Parallèlement à ses diverses activités graphiques, Ludovic Debeurme trouve encore le temps de mener de front une carrière de guitariste, se produisant régulièrement avec l'autrice Fanny Michaëlis au sein du groupe Fatherkid, qu'ils ont créé en 2012. Cet insatiable touche-à-tout travaille actuellement à différents projets de livres, alors que sa trilogie Épiphania, parue chez Casterman entre 2016 et 2019, est en cours d'adaptation au cinéma. Tout commence avec un arbre déraciné par le vent. Celui qu'on pensait éternel est couché sur le flanc, il nous appartient de le faire disparaître. Le souverain mis à terre, sa grandeur paraît dérisoire. Bientôt, on le débite en portions calculées, on assemble ses rameaux en bottes, on le démembre branche par branche. Le travail achevé, il ne reste que la souche, dont le sol n'a pas su retenir la masse. Le spectacle de ces racines provoque le vertige ; c'est le temps de l'arbre qui s'expose à nos yeux, le passé qu'il a vécu, l'avenir qu'il se construisait. Cette expérience va conduire Ludovic Debeurme à entreprendre un voyage temporel intime. La disparition de ses parents et l'arrivée de sa fille l'ont placé à mi-chemin d'une vie qui ne peut plus se contenter d'elle-même. Chaque être est le fruit des destinées qui l'ont précédé et son existence annonce les vies qui lui succéderont. Basculant du temps immédiat vers les abîmes du passé, rappelé dans un présent irradié par le futur, Ludovic Debeurme fait l'expérience des temps simultanés. Les époques se chevauchent et s'entremêlent dans un tourbillon d'histoires, de souvenirs et de moments diffractant les images de vies imbriquées. Livre de douceur et d'inquiétude, La cendre et l'écume explore l'étourdissement qui nous gagne lorsque nous atteignons « l'âge qu'avaient nos parents à notre âge ». Ludovic Debeurme puise dans son récit familial des échos à son propre chemin et nous regardons avec lui une enfant qui joue ; elle nous renvoie à notre propre passé, vers des instants qui restent à jamais palpables et dont le temps n'effacera pas les sensations. Le passé devient soudain un autre versant du futur. Le trait souple de Ludovic Debeurme nous raconte avec simplicité la profondeur des strates émotionnelles qui nous traversent. Les deuils, les joies et le hasard dessinent nos vies sans nous consulter. Mais il nous appartiendra toujours d'y débusquer la sérénité qui s'y cache.