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Résumé
Au pénitencier Pieter Brueghel, Théo Pereira purge une peine pour homicide involontaire. Deux ans plus tôt, il a percuté un abribus dans lequel une femme s'était réfugiée. Il reçoit chaque mois la visite de Pierre Moulins, le mari de la victime, qui lui demande inlassablement de raconter les derniers instants de sa femme. Le veuf paie un autre détenu, Marco Minotti, pour lui faire vivre un enfer.
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8 avis sur ce livre
- Cilene- 31/08/2024OriginalL’univers carcéral et l’horreur du quotidien. On découvre l’envers du décor et la véritable « zonzon » vu au travers de plusieurs destins qui se télescopent sous la forme d’actes issues d’une pièce de théâtre. Mise en scène originale, expéditive et réaliste de ce que l’on peut vivre en enfer.10
- Paw_Breizh- 23/06/2024Pas mal !• Je découvre la plume de l'auteur et je dois dire être assez étonnée. Elle est très accrocheuse et malgré le thème plutôt particulier je trouve qu'il s'en est bien sorti ! • "L'enfer c'est les autres." Théo Pereira doit purger une peine pour homicide involontaire au pénitencier de Brueghel. Il s'en veut. D'autant plus que le mari de la victime de Théo, Pierre, passe tous les mois au pénitencier pour le voir. Le but ? Que Théo raconte encore et encore le soir du drame. En échange ? Une faveur devant la commission pour une libération anticipée. • Sauf qu'il y a un petit bémol. Qui provient de Pierre. Personne n'est au courant. Et je vous laisse le découvrir, vous, lecteurs. Se forme alors un triangle machiavélique, de cachotteries. Mais quel va être le dénouement de cette histoire ? • On a affaire à une sorte de complot à l'intérieur même de cette prison mais petit à petit l'extérieur s'y mêle aussi. Tout devient complexe, les situations risquent de dégénérer et j'ai trouvé que les personnages étaient extrêmement bien dessinés. On a presque l'impression d'être enfermés avec eux. • J'ai ressenti de la haine, une forte injustice, du désespoir, j'ai même été abasourdie et parfois même ressentie une forme de tristesse. C'est un univers cruel et désolant parfaitement retranscrit par l'auteur. C'en est déstabilisant. • Ce récit est particulier et déroutant car c'est un huis-clos se déroulant en milieu carcéral, ni plus ni moins, et je n'aurais pas parié là dessus. Mais force est de constater que c'est une réussite. C'était captivant. J'aurai presque tendance à vous conseiller de ne pas lire le résumé que je considère un chouïa trop spoilant et de simplement vous laisser guider. Connaissez-vous Nicolas Lebel ? 😊 Belle soirée à tous ! 🔆10
- Boumkoeur- 02/05/2024ZonzonMon premier Lebel et ça ne sera pas le dernier :) J’adore les livres de déroulant en prison. Tous les personnages sont bons et l’histoire est perverse. Au delà de l’intrigue, j’ai beaucoup aimé la description du mitard, des cours donnés aux prisonniers, les parloirs, … Ce roman ferait un formidable film. J’ai déjà le casting en tête.10
- Evergreen13- 07/04/2024L'enfer selon Pieter Brueghel 🗝️🖤🖤Je remercie très chaleureusement Netgalley et les éditions Le Masque de l’envoi du nouveau roman de Nicolas Lebel, un auteur que j’ai découvert l’année dernière (grâce à Netgalley d’ailleurs) avec la trilogie des Furies. C’est un roman très noir que nous propose l’auteur, qui se déroule derrière les murs d’une prison, où nous rencontrons Théo, un jeune homme (un peu plus de 20 ans) incarcéré pour un homicide. La vie de Théo a brutalement basculé un soir, où rentrant un peu alcoolisé d’une soirée entre amis, il a perdu le contrôle de son véhicule et a percuté une passante. La femme est malheureusement décédée et la justice a envoyé Théo en détention pour quatre ans… Nicolas Lebel ne nous épargne rien du quotidien de ceux qui sont derrière les barreaux. La promiscuité, la surpopulation carcérale, les journées rythmées par de maigres activités (Théo donne des cours de français), le vide abyssal, le danger qui rôde partout, le bruit incessant, la violence, partout… Théo se fait régulièrement tabasser par l’un des caïds des lieux, un braqueur qui dispose d’une certaine aura dans ce lieu presque dénué d’humanité. Et puis il y a les parloirs. Théo refuse que sa compagne et ses parents viennent le voir, la honte, et aussi le désir de séparer strictement le dehors du dedans. Seul un homme vient régulièrement le visiter, le mari de la femme qu’il a tué… Il veut que Théo lui raconte, inlassablement, le déroulement de l’accident… En échange, il a promis d’appuyer la demande de liberté conditionnelle que Théo peut espérer, ayant purgé la moitié de sa peine. Entre les deux hommes, un jeu mortel se met en place… J’ai lu ce livre en apnée, totalement prise par l’intrigue que l’auteur a construit comme une tragédie (cinq actes, en exergue une citation de l’Antigone de Jean Anouilh « C'est propre la tragédie. C'est reposant, c'est sûr (…) parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir »). Et c’est bien une tragédie qui se joue derrière les murs de cette prison, un drame implacable dont personne ne sortira indemne, pas même le lecteur. J’ai beaucoup aimé que Nicolas Lebel ne verse ni dans le manichéisme, ni dans la caricature, notamment avec ses personnages. Les gardiens, Abdel et Hervé, notamment (ils ont le rôle du chœur) recèlent tous deux une part d’humanité qui éclaire (très faiblement) la noirceur du propos. C’est tellement bien fait que les quelques invraisemblances relevées passent sans aucun problème ! – Tout de même, quatre ans fermes pour un homicide involontaire, même avec la circonstance aggravante de l’état d’ivresse, et sans celle de la récidive, je ne me souviens pas l’avoir vu en quarante ans de métier, même si le code pénal –article 221-6- prévoit qu’un automobiliste, pour de tels faits, puisse être condamné à 5 ans de prison - #Peinesperdues #NetGalleyFrance10
- Chris5867- 07/07/2024Tragédie carcéraleThéo à pris 4 ans fermes, pour avoir tué une jeune femme dans un accident de la route en état d’ébriété. Incarcéré, il reçoit régulièrement la visite du veuf, Pierre Moulins, qui promet de l’aider à obtenir sa conditionnelle s’il accepte encore et encore de raconter les derniers moments de son épouse. Ce que Théo ignore, c’est que Pierre Moulins paye en sous-main le caïd de la prison pour tabasser régulièrement Théo, et qu’il n’a aucune intention de l’aider, au contraire. Enfermé dans sa rancœur et ses certitudes d’homme libre, Pierre Moulins joue un jeu délicat avec des joueurs bien plus dangereux qu’il ne le croit. Les romans « carcéraux » finissent mal… en général ! Le roman carcéral est un genre bien à part dans le thriller, et j’en ai déjà lu plusieurs, et à chaque fois le même malaise palpable. C’est normal, la prison est un endroit que 99 % d’entre nous croient connaitre, mais en réalité nous n’avons pas réellement l’envie de savoir ce qui s’y passe vraiment. Pour nous faire entrer en détention malgré nos réticences, il faut compter sur les écrivains. Nicolas Lebel, qui ne s’était pas encore frotté au genre, propose ici une histoire de vengeances très malsaine, en 5 actes. Le roman est écrit comme une pièce de théâtre, avec même des annotations de mise en scène, comme si ce qui se déroulait sous nos yeux de lecteurs avait tout de la tragédie grecque. Assez court et facile à lire, si l’on met de côté la noirceur du propos qui peut plomber un peu, Lebel nous raconte l’histoire d’un homme jeté dans une fosse au lion qui va le broyer. Théo, c’est vous, c’est moi, c’est l’homme lambda qui n’aurait normalement rien à faire entre 4 murs mais voilà, il y est suite à un accident de voiture. Lui le littéraire, l’instruit, le jeune père de famille se retrouve à côtoyer de bien trop près la maladie mentale, l’islamisme radical, le grand banditisme, la violence pure et la violence d’Etat d’une institution pénitentiaire qui détourne le regard. De l’autre côté du mur, un homme libre bien plus pervers, bien plus dérangé que l’homme prisonnier. Immédiatement Pierre Moulins nous est antipathique. Il est victime de la mort de sa femme mais plus on avance dans le roman, plus son statut de victime s’amenuise comme un glaçon laissé en plein soleil. Sa vengeance malsaine se retourne contre lui, et on finit par se dire que ça n’est que justice. Façon de parler car la Justice, il n’en n’est quasiment jamais question, c’est la grande absente du roman et pour cause, dans « Peines Perdues » il n’y a que de l’Injustice. Personne ne sortira indemne de cette histoire, on le pressent d’emblée et le moins que l’on puisse est qu’on n’est pas déçu ! Les personnages, à l’exception de Théo et de Moulins, sont tous très ambivalents. Que ce soit Moussa (le compagnon de cellule), Minotti (le caïd), Amine (l’islamiste), Abdel (la surveillant) ou tous les autres prisonniers et gardiens, on ne sait jamais réellement si on doit les détester ou les plaindre, cela dépends des scènes, cela dépend des actes, parfois nos sentiments envers eux changent du tout au tout d’une page à l’autre. Je l’ai dit, le tout est d’une noirceur d’encre de Chine, mais Nicolas Lebel ne laisse pas l’injustice l’emporter totalement. La fin du livre est d’une très cruelle ironie. Très crédible, douloureusement crédible je dirais même, « Peines Perdues » mérite bien ce joli titre à double sens et 4 étoiles.00
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