Fuir l'Eden

L’Eden ? Une tour de Londres, chef d'oeuvre architectural du brutalisme. Classée, elle est souvent photographiée par les gens qui n'y habitent pas. En réalité, l'Eden accueille en son sein beaucoup de misère et les conditions de vie sont dures : pauvreté, chômage, violence, alcoolisme. Chacun survit comme il le peut dans cet antichambre de l’enfer. C’est là que vivent Adam et sa famille et ils n’échappent pas aux critères. Un père brutal et alcoolique qui fait subir tous les sévices à sa femme et plus tard à son fils, quand elle va décider de quitter cet enfer. Adam va se rebeller pour protéger sa petite sœur et travailler en fomentant l’espoir de quitter l’Eden. Malgré la noirceur de sa vie, comme les gamins de son âge, comme ses potes, Ben et Pawel, il a ses rêves. Des rêves de filles, des rêves de grands. Il rêve aussi de retrouver sa mère pour comprendre et combler cette absence, cet abandon. Son chemin va croiser le chemin de Claire, cette vieille dame aveugle à qui il consacre quelques heures de lecture. Rescapée de la vie, Claire va lui porter une attention à laquelle il n’est pas habitué, lui qui se considère comme un exclu de tout de par sa condition sociale. Elle va lui faire comprendre que rien n’est jamais perdu, qu’il est maître de son destin. Comme elle dit "Il y a ceux qui pleurent sur leur tragédie et puis il y a ceux qui s’en servent comme d’une force". Sur un quai de gare, le même que celui où il a vu sa mère pour la dernière fois, il va sauver Eva … Cette rencontre va bouleverser sa vie, raviver des questions et débloquer sa mémoire. Il va faire des choix qui vont d’une certaine manière le libérer de son carcan de misère et de l’Eden. Entre rires et larmes, entre angoisse et espoir, Olivier Dorchamps nous éblouit par son écriture. Malgré la noirceur, l’Eden est un roman magnifiquement bouleversant.

Gros coup de cœur ❤️ J’ai adoré l’histoire, les personnages. Un roman noir sur les conséquences de la misère sur la vie d’un adolescent, qui essaye de s’en sortir à tout prix. Un roman tragique mais rempli d’espoir…

L’histoire d’Adam, adolescent, 17 ans, qui vit la brutalité du quotidien dans un quartier de la banlieue de Londres, dans cette tour si mal nommée Eden. Un roman social qui percute, qui, plus que partager, nous fait ressentir les émotions d’Adam. Son amour pour sa mère disparue qui l’oblige à grandir vite, contre celui qu’il n’appelle que « l’autre » et qu’il tient à distance. Son immense amour pour sa jeune sœur qui l’oblige à rester droit. Cette découverte d’un sentiment nouveau pour cette jolie fille des beaux quartiers qui le bouleverse et réveille en lui des émotions enfouies. La main tendue de cette vieille femme irlandaise aveugle qui l’aidera à « fuir l’Eden ». Le ton est toujours juste, pas de pathos, du Ken Loach en plus lumineux, et plein d’espoir.

J’ai aimé le côté hyper triste du livre (l’histoire de l’abandon de sa mère, tout ce qu’il a fait pour sa sœur), le côté violent de son milieu social et sa volonté de fuir l’Eden!

IMMENSE coup de cœur pour ce petit livre qui en 220 pages m'a fait passer par toutes les émotions possibles. Dès le début, je me suis attachée à Adam. Sa fragilité, sa bonté, tout ce qu'il cache au monde entier sauf à sa petite sœur, qu'il aime et qu'il protège contre tout et tous. Ce roman est comme cet immeuble. C'est brut, il contient plusieurs gros blocs, il est dur, quand on le regarde on se demande comment il peut se terminer. C'est extrêmement bien écrit, chaque événements arrivent au moment où on s'y attend le moins. La fin m'a complètement retourné la tête j'étais à mille lieux de m'imaginer ça. Et puis il y a Eva. La rencontre, violente. Le choc de deux milieux qui ne peuvent pas se rencontrer. En tout ça, c'est ce qui est prévu. Et puis il y a Claire. Qui va prendre Adam sous son aile et lui (re) donner confiance en lui. Claire, Lauren, Eva, sa mère, sa grand mère, la mère de Ben et celle de Pav. Toutes ces femmes ont un rôle particulier dans la vie d'Adam. Tant de femmes pour contrer la violence d'un seul homme: l'Autre. J'ai adoré, j'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai été peinée, j'ai ressenti plein d'espoir et plein d'amour. Tout se mélange, et tout est d'une incroyable justesse. Foncez !