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Résumé
En pleine Guerre froide, Nadia Comaneci, gymnaste de la Roumanie de Ceausescu, exécuta un programme parfait aux JO de Montréal en 1976. L'auteure retrace son parcours d'enfant, puis de femme, sacralisée par une existence dévolue à la recherche de la perfection. Prix de la Closerie des Lilas 2014, prix Ouest-France Etonnants voyageurs 2014, prix Version Femina 2014, prix Jules Rimet 2014.
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5 avis sur ce livre
- Chris5867- 02/10/2022Nadia C.« La petite communiste qui ne souriait jamais », c’est la roumaine Nadia Comaneci, petite gymnaste surdouée qui, un jour d’été aux JO de Montréal, à battu l’ordinateur qui n’avait pas prévu qu’on puisse être parfaite sur des barres asymétriques. Le monde entier va tomber amoureux de cette gamine pré pubère si sérieuse, si parfaite, si lisse et maigre qu’elle en est presque effrayante. Le livre de Lola Lafon n’est pas une biographie, ni vraiment un roman, c’est un livre entre-deux. Sur la forme, il est un peu surprenant : flash back, flash forward, le récit alterne entre la vie de Nadia et l’écrivain qui écrit la biographie de Nadia. En fait, c’est une sorte de livre dans le livre, Lola Lafon se met en scène en train de questionner Nadia, en train de réfléchir sur ce qu’elle dit et sur ce qu’elle tait. C’est un peu déconcertant mais on s’y fait assez vite. Ce que Lola Lafon raconte, et il n’y pas de raison de douter de la véracité de son récit (au vu de la bibliographie en fin d’ouvrage), c’est l’histoire d’une petite fille bien sage et obéissante devenue rapidement, à force d’entrainement et d’obstination, une championne olympique comme les JO en ont connu bien peu. Mais l’intérêt n’est pas dans ce chemin vers la gloire (d’ailleurs le récit commence par Montréal, ce qui prouve que pour Lafon, c’est un point de départ et non un aboutissement), c’est bien l’après qui interpelle. Cette petite fille a révolutionné la gymnastique pour toujours, et elle en sera la toute première victime. La puberté est son premier ennemi, elle a beau tout faire pour la combattre, c’est un combat perdu d’avance : elle grandit, elle prend des formes, elle est réglée. C’est alors à coup de privations qu’elle tentera (avec quand même une certaine réussite) de rester au niveau. Son deuxième ennemi est plus pervers, c’est qu’en incarnant la pureté de l’enfance, elle sera pris au piège de cette image pour toujours, aux yeux des journalistes, des officiels, du public qui ne lui pardonnera jamais d’être devenu une femme. Il y a un machisme inouï, doublé de quelque chose de plus malsain, dans tout ce qu’on a écrit sur elle dans les années 80, à l’Est mais surtout à l’Ouest. Son troisième ennemi est encore plus pervers, c’est la façon dont Ceaucescu et son horrible Elena vont ériger Nadia en symbole, vont l’utiliser, vont essayer de modeler toute la Roumanie à son image fantasmée (et l’affamer littéralement). L’attitude de Nadia envers le régime du « Conducatore » est très ambigüe, elle profite largement du système, participe même très docilement à toute démonstration publique. Elle a même, sans que cela soit parfaitement établi, partagé la vie du fils Ceaucescu. Sa fuite très tardive à l’Ouest (très bizarre, entourée de beaucoup de mystère jamais résolu) 15 jours avant la mort du dictateur alors qu’elle avait eu une occasion énorme de fuite avec don entraineur Bela Karoli des années auparavant, rien ne lui sera pardonné et son exil aux USA, organisée par un type peu recommandable et de bien mauvais conseils, sera pour elle une épreuve plus qu’une libération. Avec « la petite communiste qui ne souriait jamais », Lafon nous emmène dans les gymnases roumains ou les gamines sont traitées avec une violence psychologique terrible, où elles sont affamées, ou on les oblige à concourir blessées. Toutes ces choses, Comaneci refuse de les condamner, tout comme elle refuse de condamner réellement la dictature dans laquelle elle a vécu. Cela donne à son personnage, et donc au livre, une complexité, une « couleur » qui en font une lecture intéressante et qui pose question : sommes-nous vraiment autorisée à juger la vie de cette gymnaste dépassée par sa propre image et sa propre reussite?40
- Marielafille- 21/11/2022Bof bofAutant j'ai adoré "chavirer " et le dernier " quand tu écouteras cette chanson" mais là je suis pas fan. C'est tortueux , parfois poussif. Dommage pour Nadia C00
- Julien Papillard- 12/08/2022La fiction de la fictionOn passe son temps à lire en allant chercher sur YouTube les images de Nadia. J'ai aimé la conversation avec Nadia et les histoires de Roumanie communiste. J'ai trouvé ça juste un peu redondant.00
- Pauline Chanvin- 30/03/2022Fiction journalistique, biologique, mais bel et bien un romanAprès Chavirer, je me suis attaquée à la Petite Communiste de Lola Lafon, et j’ai bien fait. Roman historique, géopolitique, scientifique ? Un peu de tout ça à la fois. On est transportés dans le corps de Nadia, gymnaste aux compétences transhumaines dans une Roumanie méconnue, loin des clichés que l’on s’en fait (Lola Lafon ayant elle-même vécu en Roumanie et se documentant toujours beaucoup avant d’écrire) On reste cependant tenus à distance de l’intimité et des pensées de Nadia. C’est une expérience inédite, pour moi : on aborde un personnage avec assez de promiscuité pour entendre craquer ses articulations en entraînement, ressentir sa faim tordre notre estomac, sans réussir à lire sa personnalité, connaître son avis, vivre ses émotions, même après 200 pages. Ce procédé permet d’ouvrir un second niveau de lecture : il y a l’histoire racontée, et la transposition permise par le roman, qui laisse libre cours à l’imagination du lecteur, à l’expression de sa sensibilité. Lola Lafon ouvre une fenêtre, comme souvent, vers ce que les gymnastes et plus largement les jeunes filles vivent : une dissection de leur corps et une ignorance de leur esprit.00
- Éprise de paroles- 14/03/2019Un fiction instructiveLe second ouvrage intitulé La petite communiste qui ne souriait jamais est un roman où se télescope fiction et réalité, sans que le·a lecteur·rice puisse en distinguer les deux aspects : Lola Lafon narre l’histoire de Nadia Comăneci, jeune gymnaste roumaine, au moyen de courts chapitres alternant entre, d’une part, un tableau romancé -mais pas forcément imaginaire- et d’autre part, un entretien avec l’athlète, dont on se questionne sur l’hypothétique aspect fantasmé. L’auteure brouille les pistes et se sert de cette occasion pour essaimer divers examens réprobateurs : elle dessine un contexte politique féroce instauré par le dictateur Ceausescu, mais propose également l’égratignure d’une perception du corps féminin absurde et annihilant tout un pan de la population. C’est à l’aide d’une plume distancée, sans faux-semblant, que Lola Lafon produit le souvenir de Comăneci, instrumentalisée puis déchue, et dresse le portrait d’un pays corseté, encore aujourd’hui très traditionnel.00
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