Le second ouvrage intitulé La petite communiste qui ne souriait jamais est un roman où se télescope fiction et réalité, sans que le·a lecteur·rice puisse en distinguer les deux aspects : Lola Lafon narre l’histoire de Nadia Comăneci, jeune gymnaste roumaine, au moyen de courts chapitres alternant entre, d’une part, un tableau romancé -mais pas forcément imaginaire- et d’autre part, un entretien avec l’athlète, dont on se questionne sur l’hypothétique aspect fantasmé. L’auteure brouille les pistes et se sert de cette occasion pour essaimer divers examens réprobateurs : elle dessine un contexte politique féroce instauré par le dictateur Ceausescu, mais propose également l’égratignure d’une perception du corps féminin absurde et annihilant tout un pan de la population. C’est à l’aide d’une plume distancée, sans faux-semblant, que Lola Lafon produit le souvenir de Comăneci, instrumentalisée puis déchue, et dresse le portrait d’un pays corseté, encore aujourd’hui très traditionnel.
Un fiction instructive
0aime∙0commentaire
Votre commentaire...
La petite communiste qui ne souriait jamais
Lola Lafon
Romans francophones
Sombre dimanche
Alice Zeniter
Point cardinal
Léonor de Récondo
Pas pleurer
Lydie Salvayre
La petite femelle
Philippe Jaenada
Désorientale
Négar Djavadi
Notre-Dame du Nil
Scholastique Mukasonga
Trois femmes puissantes : roman
Marie Ndiaye
Tropique de la violence
Nathacha Appanah
Je me promets d'éclatantes revanches : une lecture intime de Charlotte Delbo
Valentine Goby
Les demeurées
Jeanne Benameur