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Résumé
"J'ai toujours eu envie d'écrire des livres dont il me soit ensuite impossible de parler, qui rendent le regard d'autrui insoutenable. Mais quelle honte pourrait m'apporter l'écriture d'un livre qui soit à la hauteur de ce que j'ai éprouvé dans ma douzième année."
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14 avis sur ce livre
- osdynx- 05/07/2021Criant d'authenticitéErnaux réussit si bien à vaciller entre la nostalgie et la prise de conscience, entre innocence et maturité précoce, entre ce que nous vivons réellement et le regard extérieur. L'honnêteté et l'authenticité sont douloureuses tout en étant brillantes. Je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt, j'aurais tant aimé lire ces précieux mots d'Ernaux au moment où l'on découvre le monde que l'on a toujours connu sous un autre angle. Vous savez c'est ce moment qui semble être un passage obligatoire pour tout le monde et qui laisse une trace plus ou moins importante dans notre identité. C'est ce que ce livre décrit de manière si juste et puissante.50
- Olivierm99- 21/03/2019« J’écris pour venger ma race »« Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l'après-midi » Nous sommes en 1952, Annie Ernaux est encore une enfant et l’écho de cet événement dans les jours, les semaines, les mois qui vont suivre lui font prendre conscience de la « honte ». Ce fossé séparant de manière irrémédiable sa famille, désormais frappée du sceau de l’indignité, des gens « mieux qu’eux ». « J’écris pour venger ma race » a dit Annie Ernaux avant de préciser que « ce n’était pas simplement le fait d’écrire qui faisait que vous vengiez votre race, mais ce que l’on écrit et comment on l’écrit. » Le comment est important chez Annie Ernaux : en une centaine de pages, elle parvient à dire « la honte » dans une économie de mots voulue. Elle n’essaie d’écrire avec du style, au contraire, l’épure est chez elle la forme la plus lucide de sa conscience de classe. Elle use d’un langage qui pour emprunter les mots d’Octavio Paz « coupe la respiration. Racle, taille, tranche. Un langage de lames exactes, d'éclairs affilés, poignards infatigables, éclatants, méthodiques. Un langage-guillotine ». Ce livre me parle, de manière très intime. Par un simple effet miroir tout d’abord : j’ai grandi à Paris, mais c’est dans la banlieue de Rouen que ma famille côté maternel s’est installée en arrivant en France. Je retrouve dans le récit que fait Annie Ernaux de son enfance à Yvetot, des mots, des attitudes, des modes de pensée qui m’ont imprégnés lorsque j’étais plus jeune et conditionnent encore celui que je suis aujourd’hui. Mais surtout ce livre me touche par ce qu’il dit de la violence de classe. Non que je la subisse, je m’en sors bien, je ne me plains pas. Mais je sais aussi d’où je viens et le mépris de classe qui s’étale quotidiennement dans les médias, dans la bouche des politiques, chez ce podcasteur qui croit faire un bon mot en parlant des gilets jaunes, jusque sur les réseaux sociaux me révolte. Qu’une voix s’élève pour dire cette vérité, pour « venger cette race », c’est là toute la force et l’infinie nécessité de l’œuvre d’Annie Ernaux.50
- Sonneur- 17/11/2022Ernaux 1997 bis"Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l'après-midi." Avec cet incipit maintenant célèbre, Annie Ernaux frappe fort à nouveau en n'écrivant pas sur ce qui aurait pu être un fait-divers de 1952, mais en déroulant un récit cathartique de l'après traumatisme. Elle décrit d'abord très bien les effets psychologiques provoqués en elle par cette "terreur sans nom" éprouvée alors qu'elle n'avait pas encore douze ans. Ainsi se précise le projet d'écriture : "Cette scène figée depuis des années, je veux la faire bouger pour lui enlever son caractère sacré d'icône à l'intérieur de moi". Ce qui lui importe, "c'est de retrouver les mots avec lesquels je me pensais et pensais le monde autour." Curieusement, elle ressent donc le besoin d'écrire sur l'environnement géographique et social de son quartier de 1952, en se faisant ethnographe de son passé, des comportements, des codes et du langage dont elle n'avait pas conscience à 12 ans. Une fois précisés les codes et les règles qui l'enfermaient, Annie Ernaux constate que "Nulle part il n'y avait de place pour la scène du dimanche de juin." Elle confirme ainsi la valeur de trauma de cette scène, qui la fait entrer dans la honte, le sentiment qui inaugurera sa conscience d'appartenance à une classe sociale inférieure, prise de conscience qui sera en grande partie le creuset de son œuvre littéraire.40
- Antouane- 15/08/2023De l’art en refusant l’artC’est la deuxième oeuvre d’Annie Ernaux que j’ai lu, et comme avec La Place, je ressors grandi de cette lecture, une leçon de vie, une sensibilité bien à elle. J’insite mais Annie Ernaux mérite toujours autant son prix nobel. Cette lecture m’a servi de référence pour le Bac d’HLP. Elle est courte et accessible.20
- annalachipie- 06/08/2024Encore elle ! Me dira-t-onComme d'habitude, livre très sociologique, assez proche de la place. Toujours très bien écrit, à partir d'un événement familial traumatisant elle retrace son enfance où elle observe déjà ces rapports de classe qui sont en fait la cause de cette honte Trop intéressant et relatable mdr et puis j'aime vrm trop cette écriture très crue, j'oserais pas écrire la moitié de ce qu'elle dit et pourtant je m'y reconnais10
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