Le Pavillon d'or

Trés beau livre qui nous parle justement de la beauté, et comment ce qui n'est qu'un sentiment va vite se transformer chez le narrateur en obsession. Le pavillon d'or devient pour lui une entité quasi-divine, pour laquelle il va se transformer petit à petit jusqu'à devenir, à la fin du roman, un fanatique. Un grand roman, avec des passages qui m'ont marqué, et notamment la description du phénix d'or qui, tel une tête de proue, décore le faîte du pavillon. Il m'arrive souvent de m'arrêter devant ma bibliothèque, d'ouvrir le livre à cette page (52) juste pour relire ce passage, et je suis emporté à chaque fois par la perfection de ce texte 👌

Je ne m’attendais pas à ça et je ne suis pas déçue. C’est un roman très psychologique, qui analyse chaque pensée décalée du protagoniste en y apportant une logique qui fonctionne. La vision de la beauté est explicite, vraiment réfléchie. C’est un livre que je ne conseille pas à ceux qui veulent se mettre à la lecture : le style est très littéraire, chaque phrase est complexe et j’ai eu du mal à me concentrer tant elles sont lourdes en métaphores et en vocabulaire. En revanche, à tous les adeptes de la littérature qui cherchent à lire jusqu’à en avoir la tête qui brûle, foncez c’est exactement ce qu’il vous faut.

Ne vous laissez pas abuser par ce petit volume! Ce livre est d’une grande richesse. Il donne à voir mais aussi à réfléchir. Beaucoup d’interprétations sont possibles et vous aurez très certainement l’envie de vous y replonger dès votre première lecture achevée. Un excellent titre pour ceux qui souhaiteraient découvrir l’œuvre de Mishima.

Ce livre vous emporte dans une atmosphère un peu pesante dans un monde fermé, celui de l'esprit du protagoniste qui avance doucement mais sûrement vers la folie. Poétique et dramatique

Dans ce roman, on retrouve les ingrédients d'un bon, très bon Mishima. Son obsession d'esthete, sa fascination morbide pour le suicide... Cette ambivalence dans les caractères, parce qu'à chaque fois, face à ses personnages, on est incapable ni de les aimer, ni de les détester. Le monde de Mishima n'est pas manichéen, et petit à petit, on le voit extraire du beau des choses terribles et cruelles. Inspiré par un fait divers, Le pavillon d'or est un roman iniatique. Il met en scène un adolescent bègue, mal dans sa peau, isolé. Oscillant entre le Bien et le Mal, les deux finiront par se confondre, devenir un tout. Ce temple, ce Pavillon d'or, va cristalliser tout au long du roman, les émotions du héros. Jusqu'à l'ecoeurement. La Beauté est éphémère. La Beauté est destructrice et destructible.