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Résumé
L'Utopie « Malheur au pays où l'avarice et les affections privées siègent sur le banc des magistrats ! » Ce cri, aux résonances si modernes, c'est en 1516 que le lance Thomas More, juriste au service de la couronne d'Angleterre alors portée par Henri VIII. Triste sire, triste règne : abus, corruption, racket, injustices, iniquité des lois... La société féodale offre un tableau d'une violence révoltante aux âmes éprises d'humanité. More rêve alors d'un autre monde... Une république exemplaire où la propriété individuelle et l'argent seraient abolis, une république de citoyens vertueux, amoureux de sagesse et de paix. Ce pays merveilleux, c'est l'Utopie. Seuls les philosophes, hélas, ou les fous sont capables d'y croire...
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7 avis sur ce livre
- QTXXI- 26/06/2020Une première définition de la société "parfaite"Étant passionné de littérature dystopique, j'ai aussi voulu m'intéresser à son contraire. J'ignorais que sa première définition remontait à si loin dans le temps. C'est au 16ème siècle que cette république fût imaginée par Thomas More. Plusieurs choses au cours de la lecture m'ont vraiment sautées aux yeux et il serait trop long pour un simple avis de disserter longuement (je suis ouvert à tout débats par messages si vous le souhaitez). Mon avis en revanche sera plus court. Dans une Angleterre malade, ce rêve d'Utopie est tout de même construit par rapport à des convictions données par une éducation à l'anglaise. Nous retrouvons un monde avec des lois, des punitions, des guerres, et de la religion. Est ce que la construction d'un monde parfait, d'un monde qui ne peut exister à cause de la nature humaine (définition de l'utopie) doit se faire avec ces choses là ? Prendre la nature primitive de l'homme oui, mais selon moi l'utopie décrite par Thomas More se veut plus d'une république qui souhaite réparer les erreurs de l'Homme jusqu'ici et trouver des solutions convenables sans pour autant toucher aux fondements de la société humaine. Pour parler du récit, nous lisons le discours d'un homme ayant vécu quelques années sur cette île de Nulle-Part. Le texte est un peu lourd, et je pense que plusieurs lectures et analyses sont nécéssaires pour en comprendre le fond. Mais il n'est pas inintéressant de voir que l'Homme ne souhaite pas remettre en cause ce qui amène à la perte de l'humanité. L'Utopie est fondée sur les mêmes idées, mais avec des raisonnements moins égoïstes.260
- Krop- 01/01/2022Un échoSur la forme, je n'ai pas trouvé le livre très prenant, il s'agit effectivement d'une longue description de la société Utopienne. Les lois et les coutumes de cette nation de "nulle part" sont évidemment empreintes des moeurs de l'époque de More : mariage des femmes à partir de 18 ans, 22 pour les hommes, l'adultère considéré comme un crime puni de mort, etc. Le récit repose également sur les situations de l'époque de More mais elles font écho à des situations actuelles. Le livre premier, une succession de discussions, évoque ainsi le chômage et la misère, la justice de classe, la peine de mort, les gouvernants dont les yeux sont couverts d'un "bandeau des préjugés et des faux principes, dont on les a pétris et infectés dès l'enfance." Le deuxième livre évoque le régime politique, les arts, la guerre, la religion et bien d'autres thèmes. J'ai noté plusieurs points intéressants : - une touche de communisme (j'ose) : service agricole obligatoire (Bernard Friot m'est venu à l'esprit), une certaine forme de kolkhozes, rejet de l'argent, de la richesse, de la propriété individuelle, la "conspiration des riches". - la redéfinition de ce qui fait la valeur d'une personne : l'or est ici un moyen de reconnaître les esclaves (criminels condamnés aux travaux d'utilité publique), se trouver glorieux de conquête militaire est honteux. - il n'y a pas de remise en question du fait de manger de la viande, mais la chasse est perçue comme indigne de l'homme et donc uniquement réservée aux esclaves. On peut donc imaginer que sans eux, la société se dirigerait vers le végétarisme. De plus, More indique que leur auteur Grec favoris est Plutarque, qui défendait lui-même le végétarisme. Il est aussi fait mention du suicide assisté, du temps libre, de l'éducation accessible à tous. Cependant, j'ai ressenti un certain écrasement de l'individu sous le collectif avec l'uniformisation ou encore les hommes et les femmes considérées comme des unités à répartir en fonction des besoins. Il est écrit que l'on peut enlever un enfant à sa famille pour les donner à une autre famille qui en manque, par exemple. La religion y est décrite comme étant l'unique source de morale, l'homme sans la promesse du paradis serait incapable de mener une vie vertueuse. More était en avance sur son temps, mais on ne peut pas dire pour autant que nos sociétés ont réellement avancé dans cette direction. Je me suis peu de fois arrêté en me disant : "ah oui et bien ça c'est fait Thomas !" Les enjeux soulevés sont tristement d'actualité, en tout cas, de mon point de vue. Dans cette description de la société idéale il y a des bonnes choses à récupérer, d'autres à laisser. La marche vers l'utopie devrait être le but de toute personne s'engagent en politique, c'est à chacun de décrire la sienne. Nous en discuterons, et nous déciderons de nous y rendre, ou non. Même si elle n'est jamais complètment atteinte, c'est un horizon vers lequel se diriger.20
- Shiva.Lee- 09/07/20244/10 Base idéale pour 1 dystopieL'utopie" ou la base idéale pour écrire une dystopie. Il est 2 h du matin et je n'ai aucune envie de revenir sur ce qui a déjà (en bien mieux) été dit de positif et de négatif par d'autres, ni de m'attarder avec une critique détaillée ou profonde. Mais dans l'ensemble, cette utopie m'a plutôt terrifiée (en plus de m'être apparue souvent très hypocrite) et je pense que si on suivait à la lettre cette œuvre, un véritable cauchemar prendrait vie. Le mien, en tout cas, c'est sûr. Voilà, rien de spécial à dire, cette fin de lecture ne m'a pas donné envie de m'investir dans une review "intelligente".00
- GigaHugo- 03/04/2024Une oeuvre christiano-socialiste en avance sur son tempsL’Utopie, à cheval entre la fiction et l’essai politico-philosophique, est une œuvre pour laquelle il est crucial de connaître le contexte : en plus de l’habituelle aide à la compréhension que cela permet, on est subjugué par l’avance qu’avait More sur son temps. Rousseau, Marx, Kant, Stuart Mill, ou même Gandhi, on retrouve dans L’Utopie les prémices de certains raisonnements traditionnellement associés à ces penseurs. More, humaniste anglais du début du 16ème siècle, catholique sanctifié de manière posthume, était profondément convaincu par la doctrine du Christ et, malgré son ardente défense de l’Église catholique (qui lui vaudra une peine de mort), préservait une grande liberté de penser. Ainsi, à rebours du consensus ecclésiastique de l’époque qui prônait une responsabilisation absolue des individus pour leurs fautes, More, qui vivait dans une société féodale en déclin gangrénée par la corruption et la guerre, comprit à quel point les individus sont façonnés par leur environnement social. Son essai vise alors à imaginer une société insulaire, Utopie, qui serait organisée selon les meilleurs mœurs possibles : très clairement inspiré de La République de Platon, ce texte en est une prolongation innovante et féconde. En effet, il dépasse Platon par son observation de la perversité engendrée par l’opulence et déroule ainsi plusieurs diatribes contre la propriété privée ; il propose des préceptes progressistes tels que la liberté de religion et de débat pour converger vers la meilleure religion possible (comme chez Stuart Mill) ou l’interdiction de la chasse pour les citoyens, jugée cruelle («on juge une société à comment elle traite ses animaux» disait Gandhi) et réservée aux criminels punis. Toutes les institutions de l’île d’Utopie sont conçues pour permettre aux citoyens de cultiver leur esprit par l’étude des sciences et des lettres, conformément à la conception que More a de Dieu, qui, selon lui, chérit ceux qui s’attèlent à contempler et déchiffrer les lois de sa création. Là où Platon se contentait de considérations intellectuelles, More crée un cortège d’institutions et de mœurs sociales prenant en compte les contingences matérielles et donc plus à même de concrètement produire une République idéale. La seule ligne rouge est celle du problème que rencontre le vertueux chez Kant : pour inciter à la vertu, il faut un être transcendant, quel qu’il soit, permettant d’espérer récompense pour sa vertu. Une société qui récuserait cela est vouée, selon More, à être piétinée par ses membres sous le poids de l’individualisme, qui les ferait errer en quête de sens. La question à se poser après avoir lu ce livre est : est-ce une utopie ? Un scientifique, un philosophe ou un socialiste répondra peut-être oui, tant la société actuelle est désespérante de médiocrité, tant on souhaiterait que les citoyens cultivent leur esprit. Mais la liberté individuelle, telle qu’on l’entend aujourd'hui, est presque inexistante sur cette île qui semble incapable de changements tant l'organisation en est figée, et cela questionne sur la désirabilité d’un tel régime.00
- Emilie.Pr- 16/07/2022Une notion fondatrice pour tous les amateurs de science fictionPour comprendre notamment les dystopies, il me semble indispensable de connaître dans le détail l'utopie ! Beaucoup de thèmes y sont abordés : éducation, travail, religion, argent, chasse, ... Et certaines réflexions sont toujours d'actualités. Un bon livre qui fait réfléchir et apporte des réflexions et citations très pertinentes.00
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