Mythologies

Une étude passionnante (souvent à charge), publiée dans les années 1950, qui analyse le "mythe" au prisme de son rapport au langage. Comme le rappelle Barthes, "le mythe est une parole [...], un système de communication, un message", qu'il convient d'étudier comme système sémiologique à part entière. Un ouvrage qu'il m'est parfois arrivé de trouver difficile sur certains points un peu plus "techniques", mais qui ne m'en paraît pas moins indispensable pour mieux appréhender toute la complexité et la subtilité de notre modernité langagière.

Franchement déçu. Des analyses datées, matinées d’un marxisme anti-bourgeois dépassé. Et beaucoup de grandes phases et de mots compliqués pour décrire des situations banales … Vain …

Brillantissime. Comment l’idéologie (à combattre) s’insinue-t-elle partout et contamine notre lucidité à comprendre ? Sont-ce les grands systèmes abstraits qui propagent « l’esprit petit-bourgeois » tant décrié, ou au contraire un petit et vicieux amoncellement de choses en apparence insignifiantes? Barthes pose la réponse en ouverture : le Mythe, composition sémiologique complexe (c’est un signe de signe, composé, empaqueté), se retrouve partout, prend n’importe quel forme, contamine tous les champs de représentation. La trace du mythe, cette « parole dépolitisée » (dont l’objectif est d’éloigner l’object de la politique, ou tout du moins de remplacer le contenu politique par son propre signifié), peut se retrouver dans le moindre objet, slogan, petite-phrase-toute-faite, discours politique, mais aussi image, manifestation culturelle, publicité etc. Patiemment, Roland vient désempaqueter le mythe, brassant des sujets aussi divers que l’écrivain en vacance, l’abbé Pierre, le vin et le lait, le cerveau d’Einstein, la nouvelle Citroën, la pub pour le détergeant, les expositions de photos…