Antigone

Très belle pièce toujours actuelle, sur le refus des injonctions, du statu-quo, mais aussi sur la liberté. La liberté de choisir, d'aimer, de dire non et de dire tout court. "Non, je ne me tairais pas. Je veux savoir comment je m'y prendrais pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il faut choisir". "Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur. Avec ce bonheur qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'il trouve".

La fin est présente depuis le début mais rien ne peut faire dérailler la tragédie de son axe. Elle avance, imperturbable. Antigone, enfant frêle et apeurée, affirme son refus, quitte à en mourir. Elle refuse de vivre une vie de faux, de rien, de vide, pour s'offrir une mort pleine d'espoir, d'amour et de révolte. Antigone est l'adolescence incarnée, une révolution à elle seule. Elle refuse de faire partie du problème et de cautionner les injustices. Quand on lit Antigone, on a envie de faire sauter le status quo.

"J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle. ANTIGONE: Oui"

La pièce de Sophocle reprise par Anouilh est un chef-d’œuvre de cet auteur du XXème siècle.

J'adore Jean Anouilh, sa manière de rendre modernes et réelles toutes les sensations, les dialogues et les reflexions. J'ai découvert Antigone quand j'étais enfant et j'ai eu la chance de pouvoir en jouer une partie avec mon groupe de théâtre de l'époque et j'aime toujours autant ce texte. J'aime en général les mythes antiques modernisés au théâtre ou en romans (je recommande "Médée Kali" de Laurent Gaudé qui fait le même exercice) Je recommande cette pièce de théâtre, c'est un vrai plaisir à vivre.