2666

Voici un beau pavé de 1350 pages (éditions Folio) ! L’auteur avait souhaité que ce livre paraisse en plusieurs parties mais ses héritiers en ont décidé autrement. En effet, contrairement à ce que la 4eme de couverture laisse supposer, il s’agit ici de 5 récits indépendants qui peuvent être lus séparément sans que cela pose le moindre problème. Et, pourtant, ces histoires sont toutes connectées - personnages et lieux communs, une intrigue en toile de fond les relie. Le premier tiers m’a paru fastidieux et quelques « digressions », tout au long, m’ont parfois rebuté. À d’autres moments, le rythme change et cela m’a recentré sur l’histoire. Bref, j’ai donc oscillé entre lassitude et intérêt. Une fois arrivé au bout, on comprend que tout prend forme et cela valait la peine de découvrir ce livre.

Véritable marathon de lecture. Roman à tiroirs d’histoires qui n'en finissent plus, un personnage vous raconte l'histoire d'un personnage qui vous raconte l'histoire d'un autre. Et pourtant, l'écriture est passionnante. On pourrait dire que ce roman parle de tout, que s'il fallait ne choisir qu'un livre autant prendre celui-ci puisqu'on y trouverait forcément ce qu'on cherche. Hors, au bout de ces milliers de pages, il faut aimer se noyer. Plier le petit coin des pages de ses passages préférés pour les relire, parce que peut être que la lecture linéaire n'est pas l'idéal pour 2666. Hop, on prend un passage au hasard et on est happé par le train d'une histoire qui file à toute allure. C'est une sorte d'ancêtre de Vernon Subutex sauf que les personnages, qu'ils soient bons ou mauvais, sont décris avec une partialité bienveillante. C'est un monde fourmillant de personnages passionnants et complexes dans lequel on replongera un jour c'est sûr.

Mais il m'a fallu passer le premier tiers que j'ai trouvé un peu fastidieux (les états d'âme et de sexe des trois universitaires en recherche ) et puis le glissement vers Santa Theresa et les convergences de chaque situation et personnage sont étonnantes même si on s'y attend. Les toiles se tissent de loin. D'autres avis et lectures m'intéresse nt...