Les 4.051 de Pitchipoï

Marie-Louise Blondeau, jeune assistance sociale, est envoyée pour un stage dans le camp de Pithiviers. Dans ce lieu où tout manque se trouvent les 4051 enfants – seuls ou accompagnés de leur mère – arrêtés lors de la rafle du Vél' d'Hiv. Désireuse de faire ses preuves, la jeune femme va peu à peu être confrontée à une horreur sans nom et se rendre compte de son impuissance. Peu à peu, les enfants sont envoyés vers d'autres camps, comme Beaune-la-Rolande ou Drancy, avant d'être déportés vers une destination "inconnue" de laquelle aucun ne reviendra... Avec des chapitres courts, l'auteur nous narre l'impensable, l'inconcevable, l'insupportable. La jeune Marie-Louise est attachante dans son impuissance et son combat pour améliorer comme elle le peut la vie de ses familles juives et leur apporter un peu d'espoir. Le récit est bouleversant et révoltant, mais nécessaire pour le devoir de mémoire. Si la littérature jeunesse s'intéresse régulièrement à la Seconde Guerre Mondiale et à la Shoah, il est rare d'avoir un récit qui revient sur les camps d'internement en France et, par extension, du rôle que cette dernière a eu dans cette sombre période de l'Histoire. À la fin de l'ouvrage, plusieurs pages explicatives nous permettent d'en savoir davantage sur les personnages dont il a été question dans le récit – des personnes ayant réellement existé – et sur les dates clés. Cette lecture m'a permis d'apprendre beaucoup de choses. À lire à partir de 12 ans.