Moi les hommes, je les déteste

Bon, je dois commencer cette revue par une auto-accusation fondée par l’autrice de cet essai. Je ne suis pas légitime pour parler de ce que j’ai lu car je suis un homme, ce qui fait de moi quelqu’un qui partira avec cette suspicion du « il veut pécho de la féministe ».   Alors non, je ne suis pas de ceux qui sont féministe parce que « ouah c’est beaucoup plus facile si on part avec ce bagage ». D’ailleurs, vous êtes vous-même libres de le croire, mais après tout, je ne suis pas là pour me justifier. J’ai surtout envie de parler de cette lecture car elle m’a marqué au fer blanc. Oui, chers messieurs, nous en sommes arrivés au point où cette société patriarcale a mis une grande majorité, que dis-je, quasiment toutes les femmes dans le malaise de ce qu’elle pouvait ressentir en nous côtoyant. Je ne me sens pas particulièrement coupable, mais je me sens concerné par cela. Oui la misandrie existe aujourd’hui, et il va falloir l’accepter car c’est la faute de nous, êtres humains avec un service trois pièces entre les jambes, plus particulièrement à ceux fournis avec une bonne grosse dose de vide derrière les yeux, que tout ça arrive. Après en avoir pâti pendant des années, que dis-je, des siècles, les femmes crient à l’outrage. Pauline Harmange nous offre cette vision sans concession dans cet essai très court, mais impactant totalement notre façon de penser. La misandrie n’est plus une blague, mais une réalité. Si on se réfère un tant soit peu à l’histoire, c’est plus que normal que cette situation arrive.   En tant qu’homme, j’ai été blessé de certaines phrases, outré par certains propos, mais…oui, les vérités ne sont pas toutes agréables à entendre. Les vérités de ce livre sont brutales, incisives et directes. C’en devient plaisant. Être la cible en tant qu’homme de tant de mots, doit nous faire réfléchir aux maux que nous avons causé à travers le temps.   On me dira hypocrite ? Allez-y, cela m’embêtera sûrement un court instant, jusqu’au moment où je me dirais que je suis au clair avec qui je suis. J’écris ces lignes non pas pour me faire encenser comme grand protecteur de la cause, mais en espérant surtout que les quelques personnes qui liront ces lignes auront envie de se renseigner sur cet essai et de le lire (je te regarde avec insistance toi lecteur trois pièce, lis, ça te fera le plus grand bien).   En être arrivé à un point où la société n’est même pas capable de s’accepter entre les deux sexes prouve que quelque chose a été mal fait. Il est certain qu’en regardant toutes les statistiques, en se rendant compte de toutes les injustices sexuelles causées par cette société patriarcale affligeante, le regard, et les idées des plus sensés changeront.   Allez, 500 mots ça fait beaucoup, il ne faudrait pas non plus que je donne la nausée aux plus réfractaires d’entre vous…   … ou alors, créons un mouvement stupidogyne, on sera en grande minorité au début, mais peut-être que se plaindre des abrutis et de les stopper est la meilleure façon de repartir sur des bases saines. A méditer.

Une réflexion nécessaire pour reprendre notre part dans l’égalité femmes-hommes et comme elle dit « nous révéler nous-mêmes (les femmes) ». Oser prendre la place qui nous revient de droit. L’adage « aie la confiance d’un homme médiocre » va faire partie de mes mantras ;)

Si la position de départ peut sembler radicale et sectaire, les arguments exposés tout au long de l’ouvrage sont irréfutables. La question est de savoir si tous les points soulevés peuvent et doivent conduire au rejet des l’hommes et à quel degré. La réponse est personnelle, néanmoins, après avoir lu "moi les hommes, je les déteste", on réfléchit forcément à la place qu’ils prennent et à l’influence qu’ils excerent sur nos vies. Et réfléchir n’a jamais fait de mal... Lecture rapide qui va à l’essentiel; je recommande.

J’ai pris un plaisir immense à lire ce merveilleux livre de Pauline Harmange, et en vérité il m’a fait un bien fou, me permettant enfin d’avoir l’argumentaire et les armes pour assumer que, moi aussi, je déteste les hommes. Avant cette lecture je cachais un peu cet aspect de moi, me questionnais énormément sur mon rapport aux hommes, et culpabilisais beaucoup d’avoir du mal avec eux. Maintenant je comprends, et ça va mieux je suis beaucoup plus à l’aise avec ça, quelle lecture libératrice !

C’est un pamphlet sans être un brûlot. Pauline Harmange assume sa position féministe misandre sans aucune acrimonie et ça fait un bien fou. Quand je pense que ce texte a failli être censuré dans un pays où la liberté d’expression est chérie, je me marre. A lire à voix haute donc.