L'ignorance

Il fait parti des trois titres de la période française. J’avais déjà lu “la lenteur” . J’aime beaucoup ce style essentiel et sour-tout l’humour de Kundera, un plaisir.

Ignorance et nostalgie ont la même étymologie. Il s'agit ici, dans une méditation, qui est un regard scrutateur, presque scientifique de personnages dans une situation, de réfléchir sur ce qui se passe lorsqu'une personne exilée retourne dans son pays 20 ans plus tard Comme Ulysse, après 10 ans de guerre de Troie, 10 ans d'errements avant de retrouver son royaume. Ou est "chez soi"? Qui sont ces personnes qui constituent la famille et les amis de l'exilé ? L'exilé lui-même, qui est-il, replacé dans une société qui n'est plus celle qu'il a connu ? La nostalgie n'est pas obligatoire et l'exilé n'est pas toujours malheureux. J'ai beaucoup aimé cette réflexion autour des personnages qui retournent chez eux, à l'Est après 1989 et qui ne s'y retrouvent pas.

Un court roman sur la nostalgie, le mal du pays et la relation que peut entretenir une personne qui a fui son pays en raison du contexte politique. Comment se sentir encore attaché à une nation qu’on a quitté vingt ans plus tôt? Pourquoi quitter un pays où l’on a trouvé refuge et construit sa vie? Comment se revendiquer d’une origine alors qu’on a évolué dans un sens différent sinon opposé? En établissant tout au long du roman des parallèles avec Ulysse errant dix ans sur les mers après la guerre de Troie, Kundera trace l’histoire d’Irena et Josef, deux émigrés tchèques ayant fuit leur pays suite à l’échec du Printemps de Prague, et leur retour au pays vingt ans plus tard. J’ai pris beaucoup de plaisir a lire ce court roman. Le style de Kundera me plait beaucoup et sa façon de lier récit fictif et faits historique m’a permis d’en apprendre un peu sur cette période de l’histoire tchèque, que je ne connaissais absolument pas. Irena est un personnage réellement attachant, et il en serait de même pour Josef s’il n’y avait la fin qui le rend très détestable.

Mon premier de l’auteur, et je dois dire que j’ai vraiment beaucoup aimé. Il y’a de très belles réflexions sur l’émigration, que j’ai largement préférées aux intrigues

Lecture très influencée par Jeanne de @lecafedejeanne qui en a énormément parlé. A travers ce roman, l’auteur parle de l’exil à travers plusieurs personnages qui ont fui la République Tchèque, comme lui. Déracinement, retour aux sources, mutation politique, sociale…oublie. Une lecture courte mais très intéressante. Extraits : “ Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles.” “ Quand les gens se voient souvent, ils supposent qu’ils se connaissent. Ils ne se posent pas de questions et n’en sont pas frustrés.” “ Pendant les vingt ans de son absence, les Ithaquois gardaient beaucoup de souvenirs d’Ulysse, mais ne ressentaient pour lui aucune nostalgie. Tandis qu’Ulysse souffrait de nostalgie et ne souvenait de presque rien.”