ChavirerLola Lafon
6 éditions
Chavirer
Éditions de Noyelles, 2020
Grand Format
Lola Lafon
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43 avis sur ce livre
- Envybib- 24/08/2020BouleversantJ'aime toujours les personnages de Lola Lafon, des filles, des femmes, leur épaisseur et leurs fragilités. Elles sont pleines, et en creux elles disent ce qu'on ne veut pas voir. Avec leur silence, avec leur corps. Chavirer est peut-être le plus fort de ses romans, il est fait de suggestions mais ne laisse rien au hasard, les mécanismes de l'emprise, la honte, les compromissions et les solidarités brisées sont précises, dans le flou et la passivité du quotidien qu'on ne décrypte jamais tout à fait. Un gros coup de cœur.140
- Katouchka- 03/05/2021FortDe ces livres que l’on commence et qui sont d’une telle force que l’on ne peut pas les lâcher qui nous hantent la journée et que l’on termine à la faible lumière d’une lampe de poche, tard dans la nuit... « Chavirer » raconte la vie de Cléo et de Betty. Elles ont 12 ans dans les années 80 quand on fait leur connaissance et sont à l’aube de la cinquantaine quand on les quitte. Deux petites danseuses de MJC qui rêvent de devenir de grandes pros. Deux gamines hypnotisées par Cathy, cette belle femme distinguée rencontrée après les cours de danse. Cathy qui leur fait miroiter la bourse de la fondation Galatée pour réaliser leurs rêves, les couvre de cadeaux et leur fait découvrir le cinéma, la musique... Deux enfants à la merci de prédateurs sexuels, prétendus jurys de cette fondation bidon. Deux fillettes murées une vie entière dans la culpabilité. Culpabilité pour Cleo de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir eu assez « de maturité » à 13 ans pour accepter cette langue dans sa bouche, ces doigts qui traînent là où ils ne devraient pas. Culpabilité encore d’avoir accepté de jouer la rabatteuse parmi ses amies pour continuer à trouver grâce aux yeux de Cathy. Culpabilité pour Betty d’avoir accepté les désirs de ces pervers, d’avoir consenti à être la « fiancée » à 13 ans d’un homme de 40. Culpabilité qui empêche de parler, qui laisse à penser qu’il n’y a pas de problème. Culpabilité qui ne permet pas de raconter à ses parents, à ses amis. Les proches voient le visible mais pas l’invisible. Comment construire sa vie ensuite avec cette indicible blessure ? « Si ça ne fait pas mal c’est qu’on a rien osé déranger » dit Cleo. Tout dans ce livre est amené finement, doucement par Lola Lafon malgré la violence inouïe de ce qu’elle raconte. Une chose anormale s’est déroulée dans un quotidien d’apparence très normal. Cleo a choisi de continuer la danse. Danseuse à « Champs Élysées », aux « Folies Bergeres », dans les peep show. La vie des danseurs professionnels est admirablement décrite : Le sourire, la légèreté, la joie constamment affichés coté pile, souffrance, douleurs et triste quotidien côté face. À l’image de la vie de ces gamines privées à jamais de la candeur de l’enfance, qui de longues années durant font comme si... « Tout semblait indiquer que Cleo aurait 13 ans pour l’éternité, elle se cognait à chacun des angles morts de cette éternité » Non vraiment, à 13 ans on ne peut pas être consentante même si on se persuade une vie entière qu’on l’était. Et parfois il faut 30, 40, 50 ans pour le comprendre.70
- Parvine- 15/12/2020Le tourbillon qui creuse et vide..« N’avoir rien dit. Rien fait. Avoir dit oui parce qu’on ne savait pas dire non. »50
- Pauline Chanvin- 01/11/2020Très grand texteMagnifique, très juste, intéressant bref il ne faut pas hésiter c’est l’un de mes livres préférés50
- Saint Honoré- 31/07/2023Joli !Lola Lafon nous présente Cléo, une jeune fille de milieu modeste, banlieusarde, un peu comme toutes les filles de son âge mais pas tout à fait. Cléo développe à 13 ans une passion pour la danse, le modern jazz. Une discipline à laquelle elle s’accroche à bras le corps, corps et âme. La danse devient son chemin de vie, l’objectif à atteindre coûte que coûte. Plus tard, elle sera danseuse. La vie et son envie de s’accomplir, la mènent vers la Fondation Galatée, une mystérieuse organisation réalisatrice de rêves. Sur le papier tout est rose, ils accompagnent les jeunes espoirs à faire de leur passion un métier. Dans les faits, ils ciblent des jeunes filles de milieux modestes et abusent de leur naïve confiance pour profiter de leurs corps. Cléo entraîne avec elle et malgré elle, d’autres jeunes filles sur ce chemin. Le lecteur est plongé dans le monde de Cléo de l’enfance à l’âge mûr. Nous faisons sa connaissance par le prisme de son entourage : ceux qu’elle a aimés, ceux qui l’ont aimée. Cléo devient danseuse, devient femme, devient compagne, épouse et mère. Son rêve de petite fille s’est réalisé mais pas grâce à Galatée. Elle vit de danses, en cabaret, d’entertainment ou de peep show. Celles sans lettre de noblesse, où la grâce et la performance sont synonymes de soumission et de pénitence. Elle avance avec son fardeau, celui d’une jeune fille abusée à la fois victime et coupable. Que faire de ce lourd bagage ? Se détache du livre une certaine lumière, une ambiance capiteuse. Celle d’une banlieue où l’espoir et l’envie de se réaliser résistent à tout, celle d’un mélancolique Paris. Ça sent la laque, les paillettes, la cigarette, la pluie et le sexe. On entend presque du Gainsbourg en fond... Un très beau livre.30
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