La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
1790. Les « événements » et leurs acteurs font disparaître, à coup d'arrêts et de décrets, les abbayes, les prieurés et les couvents. Un cadre de vie, de pensée et de culture, qui a constitué, depuis le Moyen Age, l'une des bases les plus complexes et les plus spirituelles de notre société d'Ancien Régime. Le vocabulaire monastique s'efface, les prélats quittent leurs domaines et franchissent souvent les frontières pour sauver leur vie et éventuellement leur patrimoine mobilier, alors que les derniers religieux du silence et de la méditation se trouvent mis devant des choix cruciaux, voire dramatiques. Le blanc manteau de monastères, avec leurs églises si diverses et leur structure si différenciée, se trouvera alors être la proie des industriels, des hommes d'affaires et des spéculateurs, de la nouvelle classe pour qui la notion de beau doit s'effacer devant celle d'utile et de rentable. En Lorraine du sud, morceau particulièrement éclatant de ce blanc manteau (tous les ordres y furent implantés sauf les chartreux), ces événements eurent les mêmes causes et les mêmes effets qu'ailleurs. De Senones et Flabémont, de l'Etanche à Lamarche, la tornade souffla et s'acharna. Elle fit tomber des maisons vermoulues, mais aussi des foyers d'intellectualisme et de spiritualité peu touchés par l'esprit du siècle. Les conséquences furent multiples et incontrôlables. Cette étude, en partie romancée, en partie racontée, mais toujours étayée sur des faits réels et prouvés, est la suite de « Nos derniers seigneurs » écrite par le même auteur et parue chez le même éditeur. Elle est surtout une réflexion sur la contradiction et le combat entre la soif d'absolu habitant l'homme et la chape de relativité apportée par le temps. Elle porte aussi le regret que le duel entre le beau et l'utile se soit toujours terminé par la victoire du second. Elle nourrit enfin le souhait que, pour ce qui subsiste de nos jours (du couvent des Thons à la porterie de Flabémont, du palais de Senones à l'aile de Trinitaires de Lamarche), le beau soit désormais pleinement reconnu et respecté. Agrémentée d'un lexique et de nombreuses illustrations, elle complètera utilement les recherches et les synthèses sur la Lorraine monastique.