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Résumé
Dans ce texte fondateur des Native American Studies publié pour la première fois aux États-Unis en 1979, Jack D. Forbes présente une histoire critique des violences coloniales et de la destruction des cultures indigènes du point de vue amérindien. Forbes ôte de la bouche de « l'amiral de la mer Océane » le mot de « cannibale » et renverse l'accusation. Il oppose à la vision héroïque de la conquête de l'Ouest, au mythe de la Frontière et à l'historiographie eurocentrée de la colonisation de l'Amérique une thèse aussi limpide que cinglante : la combinaison dévastatrice des passions de l'exploitation, de la domination, du meurtre et de la cupidité, perçue par les Amérindiens comme les symptômes d'une pathologie qu'ils nomment « wétiko », serait au principe même de la civilisation capitaliste occidentale et de sa conquête du Nouveau Monde. En s'appuyant sur cette idée, Forbes s'emploie à débusquer les porteurs du virus wétiko et à mettre en lumière les mécanismes de propagation de l'infection qui ont abouti à la destruction croisée des cultures indigènes et de la nature. La critique vigoureuse que fait Forbes du « processus de civilisation » fait écho aux travaux de Jacques Ellul et de Murray Bookchin, et a inspiré certains courants de l'écologie radicale. Ce livre, traduit pour la première fois en français et précédé d'une présentation de l'éditeur, est une invitation à penser l'avenir de nos sociétés sans la notion de profit, à se prémunir des pratiques capitalistes et des rapports de domination quelles induisent, et à restaurer le lien rompu entre l'humanité et l'écosystème terrestre, dont elle fait partie. « Le livre le plus important jamais écrit sur la passion destructrice de la culture dominante. » (Derrick Jensen)