Le bleu du temps

Ce qui fait la force de ce livre c'est son style. Haddad dépeint en maître les faubourgs de Londres et les balades nocturnes de son personnage désenchanté. L'histoire est prétexte à des descriptions lyriques et oniriques.

Entre réalité et songe, Hubert Haddad nous entraine au cœur d’une quête d’absolu, celle d’un peintre que plus grand-chose n’atteint, à part l’obsession de son art. Son travail sur la couleur, la lumière et l’instant le conduisent à mélanger le conscient et l’inconscient dans une poésie de mots dont Haddad maitrise l’art. Gabriel Hantrovicz peint des toiles qui épuisent toutes les nuances de bleu. Il vit à Londres dans un immeuble délabré dont certaines parties sont entièrement murées. Seul avec sa peinture et sa folie, il n’attend rien de la vie. Une jeune allemande, Christel, à la beauté éblouissante mais aussi pleine de mystère va bouleverser son quotidien avec ses propres démons. Plus qu’un roman, « Le bleu du temps » est une longue poésie qui trace les contours parfois difficiles des relations entre le peintre et son modèle. Un texte puissant qui m’a demandé des efforts pour le saisir et m’imprégner de l’atmosphère et de l’aura des personnages.