Les braves gens ne courent pas les rues

Ces nouvelles de Flannery O'Connor m'ont fait rageusement dévorer son œuvre. Je confesse mon désamour profond pour ce peuple américain, sauvage, raciste, matérialiste, puritain, faussement bigot pour alléger leurs consciences. Et très justement, Flannery démontre de ces traits à longueur de page, l'encre coule tel un venin en intraveineuse dans le mythe américain. En cela j'ai adorer détester ces personnages, je déteste adorer ce recueil tout autant !

Comme un gout de poussière dans la bouche en refermant le livre. Du fin fond de sa solitude du Midwest américain, O’Connor a couché ses angoisses, sa crainte respectueuse du religieux, ses relations pour le moins compliqués avec les Noirs, sa révolte silencieuse contre une forme de dégénérescence. L’irruption de la violence est à peu près inévitable ; elle est saisissante, mais cohérente. Encore une fois on constate cette obsession de "l'image" chez les Américains : Dos Passos, Faulkner, Fante et maintenant O’Connor… Planter des situation et des développements, les sensations avant tout, l’analyse des sentiments se fera d’elle même.