La petite dernière

J’irais à contre-courant, je crois. A contre-cœur aussi. Parce que titre-là, je l’attendais impatiemment, et quand on espère trop... Propulsé par Despentes, j’ai voulu lire un cri, une révolte, mais je n’ai trouvé qu’un murmure. Adoubé avant même sa sortie, j’ai pensé l’adorer moi aussi. Mais parfois, ça ne marche pas. Alors, oui, j’ai bien aimé le style, un peu oral, brut, à fleur de peau, mais le fond m’a moins séduite. Et c’est pourtant là que j’en attendais le plus. Comment se vivre en tant que femme, musulmane et homosexuelle ? Comment être pleinement soi et heureuse quand notre éducation contredit notre identité ? Quand notre confession nous fait pêcheresse. Fatima se le demandera, chapitre après chapitre, démarrant chacun par son identité, cherchant autant à l’affirmer qu’à la questionner. Elle s’appelle Fatima. Elle est la petite dernière, la mazozyia. Et entre son foyer et le reste de son monde, l’écart semble se creuser. Alors, pour essayer de tout rapprocher, elle se tourne vers l’imam, vers les textes. Les prières. Les amours. Les amis. Se retourne aussi, regarde hier et aujourd’hui. Cherche comment être demain. La foi et la sexualité sont des sujets sensibles, et si je suis passée à côté, c’est parce que j’ai anticipé une réponse et un message final différents. Je voulais sentir le poing s’abattre sur la table, la feuille trembler sous mes doigts, la révolte gronder sur papier. Mais il y a beaucoup de pudeur dans ce texte, beaucoup de retenue. Elle s’appelle Fatima et elle ne s’aime pas, alors comment aimer pleinement les autres ? Elle s’appelle Fatima et elle est musulmane et homosexuelle. Et elle ne peut se passer de rien de ce tout cela, ce ne sont pas des variables qu'on peut ajuster. Alors elle sera tout à la fois, mais elle en souffrira. J’ai voulu lire une histoire qui casserait un mur et essaierait de faire avancer les choses, mais ce n’est pas le but de celle-ci. Je me suis trompée sur son propos et j’en suis donc sortie déçue. Elle s’appelle Fatima et elle nous dit qui elle est, simplement. Et puis finalement, même les fissures les plus infimes peuvent fragiliser les murs en permettant au vent de s’engouffrer. Alors j’ai refermé ce livre-ci et espéré que le souffle vienne, après. Petit à petit. Que d’autres écrivent et disent à leur tour. Et que ça craque jusqu’à tomber, un jour.

Pour son 1er ouvrage autobiographique, Fatima Daas frappe fort. Lu presque d'une traite tant l'écriture est addictive et l'héroïne poignante, surprenante. Les chapitres s'enchainent très vite, commençant toujours par "Je m'appelle Fatima", un peu comme dans une prière. L'autrice nous emmène dans son univers, entre RER et mosquée, entre voyage en Algérie et découverte du monde LGBTQ+, de son enfance à l'âge adulte et nous retrace son évolution philosophique. Un roman coup de poing qui marque les esprits. Un roman sur la liberté d'être soi et sur l'émancipation. A lire !

Déçue… J’attendais beaucoup de ce livre, la forme est intéressante mais on s’y perd beaucoup, ça n’a ni queue ni tête malheureusement. Malgré tout, on ressent le message que l’autrice a souhaité transmettre et son histoire, je ne pense juste pas être le public visé.

Cette autobiographie écrite comme une discussion avec soi-même est celle de Fatima Daas : une musulmane et une lesbienne. Le livre est construit par de nombreux chapitres qui s’enchaînent les uns avec les autres sans suivre une chronologie linéaire. Fatima Daas nous livre les nombreux questionnement sur son identité et ses rapports avec les autres, mais aussi la place que l’islam a dans sa vie. Même si, le livre se termine sur une note inattendu en laissant le lecteur un peu sur sa faim, j’ai énormément aimé se bouquin. Je me suis attachée au personnage de Fatima, et j’ai aimé me poser d’innombrables questions sur l’identité, la place au sein d’une famille et les liens que l’on peut entretenir avec nos proches (et à quels points ils définissent qui nous sommes et notre rapport au monde).

Fatima est la petite dernière, la mazoziya. Ses parents ne l’attendaient pas. Elle est française. Musulmane. Pratiquante. Asthmatique. Clichoise. Elle s’appelle Fatima. Elle passe des heures dans les transports, elle est amoureuse. Elle est lesbienne. Peut-être ? Ses parents ne l’attendaient pas. C’est la mazoziya. Elle s’appelle Fatima. Elle est asthmatique. Ventoline. Hospitalisation. Test d’effort. Elle en a ras le bol. Elle voudrait respirer sans hyper-ventiler. Elle s’appelle Fatima. C’est la mazoziya. La petite dernière. Le rythme est saccadé. Elle écrit comme elle respire, Fatima. Comme s’il y avait urgence, comme si tout pouvait s’arrêter, d’un coup, d’un seul. Elle raconte son quotidien, sa vie, ses espoirs. Le mal-être, les incertitudes. Elle raconte sa foi. Sa sexualité aussi. Elle martèle son identité, encore et encore. Comme pour ne pas l’oublier, comme pour ne pas risquer de la perdre, de s’en éloigner, de l’oublier – peut-être. Parce que, finalement, c’est une pérégrination en quête d’identité que nous livre Fatima. Elle cherche son équilibre. Malheureusement, je n’ai pas été réceptive au contenu de ce récit. Je n’ai pas ressenti toutes les émotions dont j’avais tant entendu parler dans les retours que j’ai pu lire. Pourtant, il avait tous les ingrédients pour me plaire. Mais bon, vous savez bien, les goûts et les couleurs …