Le chant de la rivière

Une très belle écriture où la nature personnifiée se mêle à des protagonistes extrêmement attachantes, pleine de douceur et d’innocence qui mettent en avant l’aberration de la lesbophobie. Wendy Delorme avec sa poésie nous invite à l’amour, à l’adephité tout en nous rappelant la dure réalité.

C'est le premier roman de cette écrivaine que je lis et il m'a vraiment donné envie d'en découvrir plus. C'est beau, c'est doux, poétique mais rude aussi. Le fait que la rivière soit comme un personnage qui raconte les souvenirs d'une histoire d'amour qu'elle a vu naître a une époque où celle ci ne pouvait être m'a particulièrement bien plus. C'était bouleversant.

Un coup de cœur. Deux époques. Deux histoires d'amour se croisent et s'entremêlent. L'une est racontée par la rivière qui a tout vu, tout entendu, depuis si longtemps, bien avant qu'elle ne soit domptée par les hommes. Personnage principal, elle conte l'amour fusionnel et inconditionnel de deux jeunes filles qui, dans les années 30, ont grandi ensemble dans la montagne. L'autre est contée au présent par la femme venue s'isoler dans un chalet de cette même montagne pour fuir la ville, réfléchir et écrire. Amoureuse, elle fait part dans des lettres de ses découvertes et de ses sensations à la personne aimée. Des liens se tissent entre les deux histoires. Wendy Delorme dans ses remerciements cite deux auteurs qui l'ont inspirée, Paolo Cognetti, pour les huit montagnes, et Valentine Goby, pour l'île haute, que j'ai tous deux adorés. On retrouve en effet le même type d'ambiance, dans un milieu naturel envoûtant et paradisiaque où la connection à la nature permet de se retrouver. Un lieu chargé de vies passées, habité de tous ceux qui y ont vécu avant. On pénètre leur quotidien montagnard. Wendy Delorme y aborde avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité la question du genre et des amours homosexuelles, le poids de l'interdit. Pourtant, l'amour est une évidence qui s'impose. Sa plume est simple, élégante, enchanteresse. Doucement mélancolique, merveilleusement beau, terriblement douloureux. En bonus, un échange de mails touchants entre l'autrice et un montagnard qui lève un peu le voile sur les coulisses de l'écriture. Belle découverte, avec ce roman, de cette maison d'édition.

Quel privilège avons-nous de pouvoir lire les beaux textes de Wendy Delorme. Elle nous offre ici deux belles histoires qui s’entremêlent. L’une racontée par une narratrice partie découvrir les montagnes d’enfance de son partenaire afin d’avancer sur son roman. L’autre, la rivière qui chuchote l’histoire d’amour impossible, un siècle plus tôt, de deux jeunes filles. C’est vraiment beau, poétique et touchant. Avec un bon rythme d’un chapitre chacune son tour pour se raconter, le temps filait vite. Quand on est accompagné de forces de la nature, le temps n’a plus de valeur.

Une rivière qui raconte une histoire d'amour interdite à une écrivaine en panne d'inspiration dans les Alpes. C'est poétique, c'est déchirant, c'est sensuel et c'est politique. Ça donne a minima très envie d'aller se baigner dans un lac d'altitude sans trop de vêtements, et ça c'est déjà bien.