Le fauteuil infernal

Dans ma vie, j’ai lu très peu de livres qui parlent du handicap, et je suis vraiment contente d’avoir pu découvrir ce roman. Didier est un jeune garçon très attachant, et j’ai ressenti rapidement dès le début du livre que son quotidien n’était pas simple à vivre. Au fur et à mesure des pages, j’ai pu découvrir chaque membre de sa famille qui, il faut se le dire, est bien nombreuse ! Ils ont tous une personnalité bien différente, et c’est chouette d’avoir pu apprendre à les connaître. Josette est également une personne bien présente à partir de la moitié du livre, et j’ai beaucoup apprécié le personnage. Je la trouve très motivante et énergique, ce qui donne un peu plus de dynamisme à l’histoire. Malgré tout ça, j’ai parfois eu quelques difficultés dans ma lecture, notamment avec le changement régulier entre la première et la troisième personne qui m’a un peu perturbé, et le manque de rebondissements au fil du temps. Mais j’ai vite oublié cela en voyant l’évolution positive que prenait l’histoire. J’ai beaucoup aimé la fin, car j’ai pu ressentir de l’épanouissement chez Didier face à sa nouvelle activité, même si le commencement dans ce nouveau milieu a été plutôt compliqué.

"Le fauteuil infernal" est un roman court à la police de texte agréable, émotif et accessible à tous, notamment aux jeunes afin de leur faire comprendre ce que peuvent endurer les personnes handicapées chaque jour tels que les moqueries ou le jugement négatif. En ce qui nous concerne, nous rencontrons Didier, en fauteuil roulant depuis ses quatre ans et nous allons le suivre dans son quotidien. Régulièrement, il se sent délaissé par son entourage qui préfère vaquer à des occupations que lui n'a pu faire qu'un court temps comme le foot, son sport fétiche qu'il rêverait de pratiquer. Et oui, dans "Le fauteuil infernal", il va être question du handicap et du sport. N'est-ce pas un bon timing pour un ouvrage abordant ces sujets à l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Chaque jour Didier n'en peut plus qu'on ne le considère pas comme une personne "normale". Il faut toujours qu'on lui le laisse dans son coin ou qu'on lui dise quoi faire. Résultat, ces comportements vont lui laisser des traces psychologiques et des complexes dans son esprit, ce qui peut le conduire à devenir violent envers les siens. Pourtant, certains membres de sa famille vont le pousser à franchir ses limites par la découverte d'un nouveau sport. Est-ce une bonne idée de pousser un loup solitaire vers une meute qu'il ne connaît pas ? C'est effectivement le pari risqué d'Isabel Equey en poussant son personnage principal à réaliser un travail sur soi pour être apprécié des autres même si une envie subsiste : celle de quitter ce monde ou de rester seul dans son coin pour toujours ou, du moins, le plus longtemps possible. L'inclusion est tout de même une valeur importante, et c'est ce que les personnes autour de notre cher et récalcitrant Didier vont l'aider à prouver. Et si c'était par le sport comme le basket ? Vous allez être bluffés du changement de Didier. Un loup solitaire qui s'intègre à une meute, qui l'aurait cru ? Bien que le handicap est une situation plus que contraignante, Isabel Equey insère au récit de l'humour afin de rendre le handicap moins contraignant. Elle y allège l'ambiance, ce qui fait du bien à tout le monde, même au lecteur ! Même si l'humour est là pour nous détendre, par la situation de Didier qui nous invite à croire en nos rêves, la réalité revient très vite au tournant. L'auteure dénonce un point qui n'est malheureusement pas encore totalement résolu aujourd'hui : l'accessibilité. La société sur le plan international est loin d'être tellement accessible aux personnes handicapée. Des progrès restent à faire, on l'espère dans un futur proche !