Les Rougon-Macquart. Vol. 4. La conquête de Plassans

Nan mais putain d’intrigue ! J’en pouvais plus de ce roman, tellement c’était machiavélique ! Sur 450 pages y’a bien la moitié qui donne envie d’aller mettre sur la gueule de toute cette bande de boloss’ qui décide de mettre la main sur une petite ville du midi (inspirée d’Aix-en-Provence). Zola y décrit avec un plaisir plus que palpable la méchanceté et la bêtise. Tout du long on ne souhaite qu’une chose ; que quelqu’un fasse justice de tout ce bordel, ou le ménage (par le feu, le feu !). C’est perfide, pire que des destins de tragédies grecques dont les protagonistes auraient attirés la foudre des dieux. D’ailleurs on y retrouve Ovide qui ne cesse de se métamorphoser selon le point de vue des différents habitants de Plassans et la sœur d’Ovide, Olympe qui vient appuyer encore plus ces petits easter eggs venus satisfaire ton égo de lecteur.ice. Pétard, mais même les victimes ont tellement le vice dans le sang que la seule satisfaction qu’on en obtiendra, se trouve dans le doigt du dieu vengeur (la plume de Zola à vrai dire, je suis pas si biblique que ça je jure). Non sans déconner j’ai adoré, si j’avais pas une tonne de livres à lire ailleurs je me jetterai sur La faute de l’Abbé Mouret pour voir de quoi il en retourne. C’est descriptif, ok. J’ai quasiment rien entravé aux jeux de la politique du Second Empire, comme souvent, mais ce méli-mélo est tellement efficace qu’on en redemande, histoire de bien sentir cette exaltation à se punir soi-même à lire autant la crasse humaine. @livredepoche #emilezola #litteratureclassique #livres #libraires #lecture #bookstagram

Wow wow wow Franchement j'aurais pu m'arrêter là pour parler de « La Conquête de Plassans », 4ème roman (épisode ?) des fameux Rougon macquart d'Emile Zola. Comme on prend un malin plaisir à voir les personnages de l'auteur se faire puis se défaire, il nous en donne bien plus que nécessaire pour satisfaire ce petit vice de lecteur.ice. Zola se défendrait d'être un narrateur tout puissant, affirmant qu'il est guidé par ses personnages, comme des fourmis dans un vivarium qu'on observerait s'organiser. Sauf que les fourmis sont un peu moins crasses que les êtres humains, et que les rouages du Destin sont proportionnellement moindres. Mais pas à moi Émile, c'est habile et distillé comme il faut, mais il y a bien trop de références, que dis-je, de subtiles œillades, pour que cela soit le fruit d'un hasard scientifiquement littéraire. Parce que, une fois de plus, Plassans va être le théâtre (tragique) de la bassesse humaine. Ici, point de saints.es héro.ïne. Les coupables deviennent victimes, vice et versa, à tel point qu'on ne sait plus si on doit être affecté ou satisfait de la tournure des choses. Rien n'est jamais anodin ou le fruit du hasard chez Zola. Les prénoms sont à observer à la loupe (Ovide, Olympe,... rien que ça ...), et dès le premier chapitre, si tu es un peu attentif, tu peux voir l'annonce certaine de la fin, car qui sème la discorde récolte le feu. Et dans cette apocalypse aixoise (Plassans est une ville fictive mais inspirée de la première partie de vie de l'auteur), point de chevaux annonciateurs de fin du monde, les soutanes et les politiques se chargent du tout. Sur la petite dizaine des romans que j'ai lus du feuilleton des Rougon, celui-ci est l'un des plus efficaces, un véritable page-turner avant l'heure. De l'efficace, le tout dans une belle langue (fourbe) ? Qu'attendez - vous pour vous y (re)jeter ?

Récit cruel que ce 4eme tome des Rougon Macquart, suite du tome 1 (La Fortune des Rougon) où l'on retrouve les deux familles à Plassans. L'abbé Faujas, homme au passé trouble, autoritaire et intimidant, débarque dans cette petite ville de province, décidé à la faire sienne. Le lecteur assiste avec plaisir à l'élaboration cruelle et implacable de son plan, dont les premières victimes seront Marthe, fille du couple Rougon, son mari Mouret et leurs trois enfants. Les chapitres s'enchaînent avec rythme, l'écriture laisse plus de place aux dialogues qui traduisent l'intérêt de cette petite société pour les apparences, les rumeurs, les commérages. Religion et politique se rejoignent et la critique en est féroce. Sans compter la figure originelle de cette famille, Adélaïde, la grand-mère, folle et enfermée aux Tulettes, établissement à la sortie de la ville. La folie rôde sur la famille...

Le livre est passionnant, on voit dans ce livre tout le génie de Zola; aucun geste, aucun acte, aucune parole n'est laissé de côté, tout prend son sens et on voit vraiment le livre basculer ! Ce livre est une réelle claque !