Cléopâtre et Frankenstein

Un “ Shameless ” littéraire dans un New-York plutôt huppé auquel, peut-être, on peut avoir du mal à accrocher. Du moins, au début, dans cet amas de drogues et de sexe. Cependant, le roman prend une toute autre tournure au milieu, nous faisant re-considérer notre lecture depuis le début et les personnages qui nous paraissaient tous détestables finissent par nous toucher, avec leurs imperfections ; ces imperfections qui font d’eux des êtres humains. Un roman parfois drôle, parfois vulgaire, parfois choquant.. mais qui en fait une formidable découverte.

À vrai dire, je suis plutôt mitigée sur ce livre, pas mauvais, pas exceptionnel mais pas moyen non plus. La relation entre les deux protagonistes n’est pas assez explorée, tout reste en superficie. Malheureusement l’autrice veut présenter trop de personnages, sans vraiment approfondir l’histoire de chacun d’entre eux, ce qui est vraiment dommage. Le livre donne l’impression de romantiser la prise de drogue, la rendant presque acceptable tellement elle est partout dans le livre. En sois l’idée du roman est plutôt pas mal, la différence d’âge d’en une relation, les traumatismes de choqués personnages, malheureusement il y a un manque d’aboutissement, je reste donc sur ma faim, dommage.

Ce livre est comme un puzzle aux pièces sombres et mal assorties jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'on regardait le mauvais côté des pièces. J’avais autant d’attentes que de craintes en débutant ma lecture, j’ai vu passer des avis très mitigés sur les réseaux littéraires mais finalement j’ai bien fait de me lancer. Il est vrai que j’ai failli abandonner ce livre durant les 120 premières pages et entendons-nous bien, galérer aussi longtemps avant d’accrocher à un récit aurait en temps normal fait chuter ma note finale. C’est dire si la suite est fabuleuse. Le premier chapitre est conforme au résumé, la fiction se centre sur nos deux héros, Cléo et Frank. Mais quasiment tout de suite après, on dérape vers l’entourage du couple et la violence de l’écriture ainsi que les sujets ultra sensibles évoqués (TW : violence physique et sexuelle, drogues et j’en passe) vous donnent envie de refermer le livre et de le brûler. Mais au fur et à mesure, on s’attache à ces personnages qui essayent de gérer leur vie comme ils le peuvent, dans leur univers d’artistes américains disproportionné. Leurs faiblesses exposées au grand jour les rendent humains et attachants, leurs réactions et interactions vous donnent envie de continuer à tourner les pages. Coco Melors a une écriture très fine et une façon intelligente de placer des pistes et des clés de réflexion de l’ordre du développement personnel (version Light, rien à voir avec un gourou). J’ai relevé plein de citations et j’ai hâte de laisser passer quelques années pour pouvoir relire ce livre avec un œil nouveau. Maintenant si vous êtes à la recherche d’histoire qui partent d’un point A pour arriver à un point B, alors passez votre chemin car ici on est plus sur un roman « tranche de vie », on suit le couple sur à peine une année (ou deux?) et on se concentre plus sur des émotions. Un peu à la manière de Sally Rooney dans Normal People si vous avez la référence.

Ce roman (et encore si je peux appeler ça un roman…) est la pire chose qui me soit arrivée. Ok, on m’a vendu du rêve, on m’a dit qu’il était génial alors qu’en réalité… Je n’en parle même pas. Première fois que je n’arrive pas à finir un bouquin, je tiens à le préciser 🧍‍♀️.

Ce n’est pas une lecture légère loin de là. Les mots sont parfois très crus et les situations peuvent mettre très mal à l’aise. Néanmoins les personnages sont d’une beauté touchante, Cleo en premier lieu mais Franck, Zoé, Salengro sont aussi d’une sensibilité que je n’aurai imaginé. Les sujets abordés sont loin d’être drôles mais les touches d’humour permettent une lecture plus agréable. C’est un livre mêlant le dureté et la douceur, l’addiction et le désir, la haine et l’amour, l’obscurité et la lumière la monstruosité et la beauté des hommes, Franckeinstein et Cléopatre tout simplement