La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Philip, dit Pip, a grandi dans un village du Kent, sous la férule de sa mégère de soeur et de son beau-frère, un forgeron au grand coeur. Devenu garçon de compagnie d'une vieille excentrique, Pip s'éprend de sa fille adoptive, la belle et froide Estella. Une passion qui éveille en lui une ardente ambition. Lorsqu'il apprend que l'attend un mystérieux héritage, le jeune homme fuit sa famille pour Londres, dans l'espoir d'y devenir un gentleman... Plein d'humour et de rebondissements, l'avant-dernier roman de Dickens (1861) est le récit truculent d'une ascension sociale. Les « grandes espérances » de Pip ne sont pas tant les aspirations de l'Angleterre victorienne au confort et à la respectabilité que les puissances du rêve et le désir du bonheur.
505 personnes l'ont dans leur bibliothèque
- Lou Knox- 21/11/2021De grandes espérancesJe soupçonne Charles Dickens de planter des petites graines capitalistes, malgré une bienveillance certaine à vouloir réchauffer des coeurs en racontant « de belles histoires ». Ce qui diffère De Grandes espérances de bons nombres de romans initiatiques basés sur l’ascension sociale et la prospérité du personnage principal, est que la fortune de Pip ici se veut quasiment fortuite, ainsi, sa méritocratie n’est pas basée sur un privilège quelconque mais sur une chance qu’il provoque malgré lui, ou en tout cas sans en avoir conscience. Ce faisant, Dickens instaure une sorte de règle karmique. Si tu commets une bonne action, celle-ci se revaudra plus tard. Mais au lieu de lui apporter une auréole de vertu et une protection divine, l’auteur met également en garde sur le salaire qu’il en coûte. Pip n’a ni père ni mère, est élevé par sa soeur qui le bat et lui rabâche sans cesse à quel point elle préférerait qu’il soit aussi mort que ses parents et ses frères. Celle-ci est en conflit perpétuel avec son mari forgeron et méprise sa condition d’artisan populaire car elle aurait préféré vivre mieux. Malheureusement son statut social n’a pu lui offrir que cette vie là et elle est bien décidée à en faire payer le prix à son mari et son petit frère. Pip est donc un enfant solitaire, heureusement protégé et aimé par son beau-frère qui lui servira pendant longtemps de modèle. Modeste, intelligent, un peu gauche mais tout autant doté d’une nature bonne, Joe prendra Pip comme apprenti forgeron jusqu’à ce que la chance de Pip lui permette d’accéder à un rang social plus élevé, grâce à un bienfaiteur mystérieux. Gêné par la vie qu’il « risque » d’avoir Pip s’enfuit du foyer et va apprendre toutes les règles pour devenir le parfait gentleman londonien de ce milieu du XIXe siècle, non sans difficultés ni leçons de morales toujours justes et bienveillantes quant au mépris naissant une fois monté sur le radeau permettant de nous sortir de la hess' frère. Il n’y aucun bon rôle pour les femmes dans ce roman. Elles sont soit manipulatrices, soit vengeresses, aigries, … Dickens est un auteur de son temps, certes (la caricature des juifs londoniens et des bohémiens qui y est faite en est encore une preuve), ça a eu pour effet de contraster avec l’espèce de bonhommie évidente qu’on colle au personnage, l’adaptation d’Un Chant de Noël (Scrooge ou encore Le Noël de Mickey par Disney) y est pour beaucoup en ce qui me concerne, je le voyais plutôt comme un témoin des conditions sociales de l’époque, défenseur de la veuve et de l’orphelin, mais je pense que devenir adulte c’est aussi se rendre compte des travers de ses héros. (bémol ma gueule tiavu ?) Malgré tout, je suis d’accord avec Virgina Woolf quand elle dit que les roman de Dickens sont hypnotiques. Il nous calfeutre d’une naïveté et d’une volonté de faire le bien (qui a certes beaucoup évolué depuis 180 ans), il sait réchauffer et sait donner envie de sortir la plus belle part de nous-même. Oh et c’est un super roman de Noël, mais sur ce point je pense que n’importe quel.le romancier.ère anglais.e victorien.ne en est capable (imagine mon vieux dans 100 ans y’aura des gens capables de sacraliser la new romance des années 2020, c’est dingo nan ?) C’était merveilleux (mais avec des petits cheveux dans la soupe par moments, tombés du crâne de Monsieur Temps). See ya ! Petit truc de dernière minute : Si le prénom Pip te dit quelque chose c'est maybe bicause Matt Stone et Trey Parker l'ont donné à un de leur personnage des premières saisons de South Park (le petit anglais bourgeois chiant qui meurt écrasé par MechaStreisand dans la saison 2). Lou20
- Bonzay- 04/11/2024Tragi-comédieD'apprenti forgeron à gentleman, d'esseulé à bien entouré, Pip développe de grandes espérances... beau récit avec pas mal d'humour qui offre un tableau intéressant de la société anglaise de l'époque. Une tragédie avec des airs de comédie ou l'inverse... Quelques longueurs inutiles...00
- belusalreads- 30/08/20232/5 ✨Great expectations, Charles Dickens (1860-1861) J'ai lu ce livre à mes sept ans, ayant déjà lu bien plus compliqué, mais je n'ai jamais réussi à le finir, m'arrêtant toujours au milieu, même après plusieurs essais pour le lire. C'est treize ans plus tard qu'un audiobook m'a permis de le finir. Je voulais vraiment donner une chance à ce chef d'œuvre, mais je crois qu'il était écrit que nous ne pourrions nous entendre. Bien qu'un début original, j'ai eu du mal à suivre l'histoire, à m'attacher à qui que ce soit... La plus belle relation étant finalement celle entre Magwitch et Pip. Quant à la fin, c'est avec grande déception que je vois que la relation entre Estella et Pip, qui constitue l'un des pilier de l'histoire, n'a pas avancé. Je suis restée sur ma faim, espérant au moins en tirer quelque chose, mais je n'ai rien plus tirer de ce livre, hormis la certaine sagesse d'Abel quant au temps qui s'écoule que l'on ne maîtrise pas. Voici le résumé : Pip divise son histoire en trois parties, correspondant aux trois « étapes » (stages) de son « parcours » (journey) : son enfance et sa prime jeunesse dans le Kent alors qu'il rêve de s'élever au-dessus de son humble condition, puis sa jeune maturité à Londres après avoir reçu ses « grandes espérances », enfin sa désillusion de connaître la source de sa fortune à quoi s'associe sa lente prise de conscience de la vanité de ses fausses valeurs. Dans sa présentation du spectacle construit sur le roman de Dickens, le théâtre Kayonan appelle ces étapes « les trois espérances » de Pip. Le résumé qu'il donne de l'intrigue a servi de base à celui qui suit. Le Kent Dans un petit village anglais du Kent, le jeune orphelin Pip mène une existence humble auprès de sa sœur acariâtre et de son mari, le bienveillant forgeron Joe Gargery. Un soir, dans le cimetière où l’enfant est venu s’incliner devant la tombe de ses parents, se produit un événement qui changera plus tard le cours de son existence : il est surpris par un vieux forçat fraîchement échappé de prison qui le contraint violemment à aller chercher des outils dans la forge pour scier ses entraves et l’aider dans sa fuite. Malgré l’adversité de son existence, Pip mène une vie insouciante jusqu’au jour où il est pris comme garçon de compagnie par l'antique Miss Havisham qui vit retirée du monde dans un vaste manoir délabré, cerné d'herbes folles, Satis House. Cette dame étrange, toujours assise dans la pénombre, porte éternellement une robe de mariée « fanée et jaunie » et des souliers en soie. Sur une table est dressé le gâteau nuptial enveloppé de toiles d'araignée et l'horloge du salon s'est figée sur une heure précise ; Pip rencontre aussi la fille adoptive de la maison, la belle Estella « au cœur de glace », et en tombe éperdument amoureux. En même temps, le regard méchant qu'elle lui porte lui fait ressentir son infériorité sociale : elle ne le considère pas comme un compagnon de jeu, encore moins un ami, juste un petit manœuvre sans intérêt, aux mains calleuses et avec de grosses chaussures démodées. Mais voilà qu’un personnage important, l'homme de loi Jaggers en personne, lui annonce qu’il est le bénéficiaire de « grandes espérances », une vraie fortune que lui laisse un bienfaiteur anonyme. Avec la promesse d'être ainsi enrichi, Pip part pour la capitale, laissant avec mépris derrière lui sa pauvreté, sa famille, son enfance. Londres À Londres, Pip étudie auprès de Matthew Pockett, tuteur excentrique mais efficace, fait des rencontres, acquiert les attitudes de son nouveau rang social et expérimente la vie mondaine, la plupart du temps en servant d'escorte à Estella. Parmi ses amis se trouvent les personnages les plus rocambolesques, comme l'employé modèle Wemmick qui se bâtit peu à peu un château miniature. Il est convaincu que son bienfaiteur anonyme est la vieille Miss Havisham qui le met sans cesse en contact avec la belle Estella, l’incitant ainsi à l’aimer. Or Estella, entourée de nombreux prétendants, essaie de lui faire comprendre qu’elle a été éduquée dans le seul but de nuire aux hommes. Dépité, Pip subit une autre déception, immense cette fois, lorsqu’il découvre enfin et avec horreur la véritable identité de son bienfaiteur : le vieux forçat rencontré jadis dans le cimetière. Et il comprend enfin que Miss Havisham s'est jouée de lui, animée par le besoin de faire souffrir les hommes et ainsi se venger de son propre fiancé qui l’a abandonnée le jour même de leur mariage. La rédemption En s’échappant de prison afin de rencontrer son protégé, le forçat Abel Magwitch met sa vie en péril et Pip doit faire face à la réalité : son protecteur n’est qu’un vulgaire criminel ; Miss Havisham l'a trompé ; Estella ne l’aimera jamais ; il a cru aux valeurs d’une société superficielle et hypocrite ; il a trahi sa famille, ses racines. Il décide alors d’emmener loin d’Angleterre cet évadé encombrant. Mais, lors de leur périple, il apprend de lui les relations complexes qui lient tous les protagonistes de son histoire : l’identité de la mère d’Estella, les circonstances de sa naissance, le nom du fiancé qui a trahi Miss Havisham. Il ressent aussi la compassion qui est due à un homme traqué, blessé et condamné à la potence. Après de nombreuses et souvent violentes péripéties, il comprend enfin que la bonté du cœur est le bien le plus précieux et ne dépend nullement du statut social. Désormais, il fait sienne l'ancienne formule de son précepteur, exprimée au chapitre 22 : "Il avait pour principe qu’un homme qui n’est pas vraiment gentleman par le cœur, n’a jamais été, depuis que le monde existe, un vrai gentleman par les manières. Il disait aussi qu’aucun vernis ne peut cacher le grain du bois, et que plus on met de vernis dessus, plus le grain devient apparent." "It is a principle of his that no man who was not a true gentleman at heart, ever was, since the world began, a true gentleman in manner. He says, no varnish can hide the grain of the wood; and that the more varnish you put on, the more the grain will express itself." Finalement, on apprend du livre qu'Abel (Provis) est le père d'Estella, que sa vraie mère n'a pas tuée, et ses deux parents sont ainsi en vie, mais jamais elle ne le saura.00
- Elido- 31/01/2023Bon classique de son tempsOn se laisse prendre par la naïveté du récit , d'un jeune garçon mal traité par la vie, un peu aidé par l'amour sans condition de son beau frère de forgeron, et transporté par la chance incroyable d'un bienfaiteur qui le fait rêver à de meilleurs conditions dans le Londres du XIXème siècle. L'écriture est magnifique (on se gardarise des mots rien que pour les mots, au delà du sens - big up à la traductrice) mais l'histoire ne m'a pas laissé de trace, pas apporté de profondeur. Un classique à lire mais pas essentiel00
- Un_appetit_livresque- 08/05/2020Le récit d'une vieTrès belle lecture racontant la vie et les espérances d'un jeune Pip, garçon sans situation, qui se voit offrir la possibilité de devenir quelqu'un dans la société anglaise. Le récit d'une vie où l'ont a pu rencontrer un grand nombre de personnages parfois attachants, parfois haïssables, parfois un peu des deux. J'ai été particulièrement touché par le doux Jo avec qui Pip a une relation tellement adorable. L'écriture de Charles Dickens est très agréable à lire et l'histoire vraiment prenante.00
La foire aux vanités : roman sans héros
William Makepeace Thackeray
Portrait de femme
Henry James
Le moulin sur la Floss. Tome 1
George Eliot
Jude l'obscur
Thomas Hardy
Chez les heureux du monde
Edith Wharton
Autant en emporte le vent. Vol. 1
Margaret Mitchell
Villette
Charlotte Brontë
Agnès Grey
Anne Brontë
Babbitt
Sinclair Lewis
A l'est d'Eden
John Steinbeck