Great expectations, Charles Dickens (1860-1861)
J'ai lu ce livre à mes sept ans, ayant déjà lu bien plus compliqué, mais je n'ai jamais réussi à le finir, m'arrêtant toujours au milieu, même après plusieurs essais pour le lire. C'est treize ans plus tard qu'un audiobook m'a permis de le finir. Je voulais vraiment donner une chance à ce chef d'œuvre, mais je crois qu'il était écrit que nous ne pourrions nous entendre.
Bien qu'un début original, j'ai eu du mal à suivre l'histoire, à m'attacher à qui que ce soit... La plus belle relation étant finalement celle entre Magwitch et Pip. Quant à la fin, c'est avec grande déception que je vois que la relation entre Estella et Pip, qui constitue l'un des pilier de l'histoire, n'a pas avancé. Je suis restée sur ma faim, espérant au moins en tirer quelque chose, mais je n'ai rien plus tirer de ce livre, hormis la certaine sagesse d'Abel quant au temps qui s'écoule que l'on ne maîtrise pas.
Voici le résumé :
Pip divise son histoire en trois parties, correspondant aux trois « étapes » (stages) de son « parcours » (journey) : son enfance et sa prime jeunesse dans le Kent alors qu'il rêve de s'élever au-dessus de son humble condition, puis sa jeune maturité à Londres après avoir reçu ses « grandes espérances », enfin sa désillusion de connaître la source de sa fortune à quoi s'associe sa lente prise de conscience de la vanité de ses fausses valeurs. Dans sa présentation du spectacle construit sur le roman de Dickens, le théâtre Kayonan appelle ces étapes « les trois espérances » de Pip. Le résumé qu'il donne de l'intrigue a servi de base à celui qui suit.
Le Kent
Dans un petit village anglais du Kent, le jeune orphelin Pip mène une existence humble auprès de sa sœur acariâtre et de son mari, le bienveillant forgeron Joe Gargery. Un soir, dans le cimetière où l’enfant est venu s’incliner devant la tombe de ses parents, se produit un événement qui changera plus tard le cours de son existence : il est surpris par un vieux forçat fraîchement échappé de prison qui le contraint violemment à aller chercher des outils dans la forge pour scier ses entraves et l’aider dans sa fuite.
Malgré l’adversité de son existence, Pip mène une vie insouciante jusqu’au jour où il est pris comme garçon de compagnie par l'antique Miss Havisham qui vit retirée du monde dans un vaste manoir délabré, cerné d'herbes folles, Satis House. Cette dame étrange, toujours assise dans la pénombre, porte éternellement une robe de mariée « fanée et jaunie » et des souliers en soie. Sur une table est dressé le gâteau nuptial enveloppé de toiles d'araignée et l'horloge du salon s'est figée sur une heure précise ; Pip rencontre aussi la fille adoptive de la maison, la belle Estella « au cœur de glace », et en tombe éperdument amoureux. En même temps, le regard méchant qu'elle lui porte lui fait ressentir son infériorité sociale : elle ne le considère pas comme un compagnon de jeu, encore moins un ami, juste un petit manœuvre sans intérêt, aux mains calleuses et avec de grosses chaussures démodées.
Mais voilà qu’un personnage important, l'homme de loi Jaggers en personne, lui annonce qu’il est le bénéficiaire de « grandes espérances », une vraie fortune que lui laisse un bienfaiteur anonyme. Avec la promesse d'être ainsi enrichi, Pip part pour la capitale, laissant avec mépris derrière lui sa pauvreté, sa famille, son enfance.
Londres
À Londres, Pip étudie auprès de Matthew Pockett, tuteur excentrique mais efficace, fait des rencontres, acquiert les attitudes de son nouveau rang social et expérimente la vie mondaine, la plupart du temps en servant d'escorte à Estella. Parmi ses amis se trouvent les personnages les plus rocambolesques, comme l'employé modèle Wemmick qui se bâtit peu à peu un château miniature. Il est convaincu que son bienfaiteur anonyme est la vieille Miss Havisham qui le met sans cesse en contact avec la belle Estella, l’incitant ainsi à l’aimer. Or Estella, entourée de nombreux prétendants, essaie de lui faire comprendre qu’elle a été éduquée dans le seul but de nuire aux hommes.
Dépité, Pip subit une autre déception, immense cette fois, lorsqu’il découvre enfin et avec horreur la véritable identité de son bienfaiteur : le vieux forçat rencontré jadis dans le cimetière. Et il comprend enfin que Miss Havisham s'est jouée de lui, animée par le besoin de faire souffrir les hommes et ainsi se venger de son propre fiancé qui l’a abandonnée le jour même de leur mariage.
La rédemption
En s’échappant de prison afin de rencontrer son protégé, le forçat Abel Magwitch met sa vie en péril et Pip doit faire face à la réalité : son protecteur n’est qu’un vulgaire criminel ; Miss Havisham l'a trompé ; Estella ne l’aimera jamais ; il a cru aux valeurs d’une société superficielle et hypocrite ; il a trahi sa famille, ses racines. Il décide alors d’emmener loin d’Angleterre cet évadé encombrant. Mais, lors de leur périple, il apprend de lui les relations complexes qui lient tous les protagonistes de son histoire : l’identité de la mère d’Estella, les circonstances de sa naissance, le nom du fiancé qui a trahi Miss Havisham. Il ressent aussi la compassion qui est due à un homme traqué, blessé et condamné à la potence. Après de nombreuses et souvent violentes péripéties, il comprend enfin que la bonté du cœur est le bien le plus précieux et ne dépend nullement du statut social. Désormais, il fait sienne l'ancienne formule de son précepteur, exprimée au chapitre 22 :
"Il avait pour principe qu’un homme qui n’est pas vraiment gentleman par le cœur, n’a jamais été, depuis que le monde existe, un vrai gentleman par les manières. Il disait aussi qu’aucun vernis ne peut cacher le grain du bois, et que plus on met de vernis dessus, plus le grain devient apparent."
"It is a principle of his that no man who was not a true gentleman at heart, ever was, since the world began, a true gentleman in manner. He says, no varnish can hide the grain of the wood; and that the more varnish you put on, the more the grain will express itself."
Finalement, on apprend du livre qu'Abel (Provis) est le père d'Estella, que sa vraie mère n'a pas tuée, et ses deux parents sont ainsi en vie, mais jamais elle ne le saura.
2/5 ✨
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