Seule en sa demeure

Un nouveau rendez-vous avec Cécile Coulon, auteure fétiche. Ce roman se déroule au XIXème siècle, Aimée vient de prendre Candre, riche propriétaire du Jura, pour époux. Il s'agit là d'un mariage arrangé comme il est d'usage. Au fil des pages, tout devient menaçant, la forêt, les bruits du domaine..et la servante Henria. Aimée découvre alors, que la première épouse de son mari est morte peu après la mariage. Dès non dits, une atmosphère angoissante dans un décors splendide, tous les ingrédients d'une intrigue.

🏰🏰🏰 Il était une fois, une jeune fille Aimée que son père maria à Candre, maître du domaine de Marchere, au cœur de la forêt d'Or. Mais la forêt se referma sur elle comme le domaine sur ses mensonges et ceux qui les portent. Seule, oui, désespérément seule. Malgré Éméline. Malgré la musique. Rien, ni personne ne viendra délivrer Aimée, "car ici, les âmes enterrent leurs fautes sous les feuilles et les branches, dans la terre et les ronces, et cela pour des siècles" et des siècles...🍂🍁🍂 📖 Cécile Coulon nous entraîne dans un conte où la noirceur possède mille reflets et mille et un mots pour la dire.

Je l'ai commencé puis je ne l'ai plus lâché. Un vrai grand roman avec une atmosphère à la Rebecca de Daphné Du Maurier. Aimé jeune femme ou jeune fille, épouse Candre, ce bel homme un peu froid, très riche et très calme. Ce même Candre dont la mère est morte sous ses yeux dans l'église en pleine communion alors qu'il n'était qu'un enfant et qui va trouver du réconfort grâce à l'amour de sa bonne Henria et de sa dévotion à Dieu. C'est une histoire qui se dévore, embaumant le parfum des sapins noirs, âpre et nerveux. Le vocabulaire est toujours ciselé chez Cécile Coulon. Un bijou.

Sur les bons conseils de Florence @floandbooks à Estelle @petite_lectrice , lors d'un de leur live du vendredi, je me suis moi aussi laissé tenter par ce roman. Le résumé est prometteur, la couverture bien flippante, parfait pour débuter le mois d'octobre et se mettre dans l'ambiance ! 👻 Cependant, j'avoue avoir été surprise par l'histoire en fin de compte. Je m'attendais à des histoires de fantômes, d'esprits et autres poltergeist et en fait, pas du tout ! Rien d'effrayant ou de surnaturel dans cette histoire ! 👿 Nous nous trouvons dans les années 1900, à suivre les débuts d'une jeune femme, Aimée, en tant qu'épouse d'un riche héritier : Candre Marchere. Or, une fois seule dans cette grande maison et devant s'approprier ce grand domaine, Aimée ne va pas se sentir aussi à l'aise que ce qu'elle avait espéré. Un lourd secret est tenu caché autour de cette famille et Aimée va dangereusement s'approcher de la vérité. Le début de l'histoire est assez classique et décrit très bien les mœurs de l'époque. 2 familles aisées, un mariage arrangé, les bonnes manières et les quand dira-t-on sont assez bien present. Ce n'est qu'à partir du moment où Aimée arrive au domaine que l'ambiance devient poisseuse, pesante, lourde... Les descriptions rendent la maison et la forêt menaçante, comme si elle emprisonnait la jeune femme. On sent les griffes et un étau invisible qui se referment autour d'elle sans savoir ni comprendre ce qui va bien pouvoir lui arriver. Jusqu'au dénouement final ! J'ai été tenu en haleine jusqu'au bout, au moment de la révélation. Je ne m'attendais pas à ça, mais ce fut une bonne surprise. On est plus ici dans un roman type secret de famille sur fond un peu flippant. Petit plus qui a aidé à la lecture fluide et rapide : la mise en page, avec ses marges énormes, et les chapitres courts.

Après avoir lu Une bête au paradis, j’attendais avec impatience ce dernier roman de Cécile Coulon. À trop espérer, on peut être déçu. À trop lire, on finit par déjouer les mécanismes narratifs. Dès les premières pages, l’écriture vous envoûte. Il y a des relents d’histoires anciennes. Daphné et Charlotte sont là. L’atmosphère vous imprègne. La forêt omniprésente joue un rôle primordial dans le mystère qui envoûte cette demeure et ses habitants. Tout y était. Enfin, presque. La première partie est excellente. On s’installe fiévreusement dans l’histoire, même si les personnages auraient mérité plus d’ampleur dans leur développement. La deuxième se délite avec la facilité dérangeante d’un cauchemar romantique un peu plat et attendu. Ça va vite. On court vers une fin sans mystère. Mais, l’écriture est là et elle est magique. Aiguisée, fine, souvent poétique. Vivante. Cécile Coulon écrit de façon majestueuse la nature, ses bruits, ses odeurs. Un peu déçue, car j’espérais un coup de cœur, j’ai quand même aimé lire ce roman. J’affectionne beaucoup cette auteur et j’attends son grand roman, car il y en aura un.