Murmur

Un livre dont on m’a parlé (merci Laurette ♥️), au détour d’un dîner. Acheté, lu, à transmettre. C’est exactement ce dont il s’agit ; un livre qu’il faut faire passer de mains en mains. Pour ne pas oublier, pour continuer à se battre, pour avoir le droit de disposer de soi. Pour se souvenir de celles qui ont donné de leur voix et de leur corps. Le combat n’est jamais fini. Un texte à la poésie brute, des MURmur qui deviennent des « explosifs », des mots puissants. En un mot : essentiel.

« MURmur » de Caroline DEYNS est un livre puissant,nécessaire et empreint de poésie douloureuse et subversive. Il y est question du droit des femmes à disposer de leur corps et un rappel à la vigilance car « toute loi est réversible » Il débute par le récit d’une femme emprisonnée pour avoir fait une fausse couche ,qui est apparentée à un avortement.On ne sait ni où ni quand cela se passe …autre temps ,autre pays… Ensuite,arrive un texte qui tel un conte, raconte l’histoire de Mère /GrandEnfant/Faiseuse/Maitre-Avocate…et c’est le procès de Bobigny et du droit à l’avortement qui nous est narré. Ce roman est difficilement résumable sans lui faire perdre sa profondeur,sa singularité,et son cri. Il est indispensable de lire , d’écouter ce MURmur qui par sa justesse touche assurément ,et d’une tristesse rappelle le possible du juste et de sa lutte.

C’est un livre coup de cœur, qui m’a profondément bouleversé. La manière d’écrire, la manière de nous imprégner de cette histoire je n’arrivais plus à m’arrêter de lire… Il est important de lire ce livre, pour ne pas oublier d’où nous venons, ce que des femmes ont vécu, ce qu’elles vivent dans d’autres pays, et ce que nous pourrions peut être un jour vivre au vu de la situation de l’IVG dans le monde…

ON DIT LE CORPS EST UN TEMPLE mais apparemment celui des femmes est tout juste bon à incuber des bébés pour des hommes qui décident de tout même de ce qui ne leur appartient pas. MURmur ce sont plusieurs courts récits enchevêtrés ou mis bout à bout, c'est selon, qui parlent du corps de la femme, de l'enfantement, du désir ou pas de maternité et de l'avortement. On ne peut en dire trop sans dévoiler ce qui fait l'essence du livre mais il résonne terriblement fort dans l'actualité. ce droit si fragile à disposer de nos corps. ça dit les pays où même le fait de faire une fausse couche fait de toi une meurtrière, un pays où j'aurais pris pas mal derrière les barreaux d'avoir eu des grossesses qui n'ont pas voulu pousser dans moi. La double peine. J'ai découvert caroline.deyns avec Trencadis, ce superbe roman autour de la grande Niki de Saint Phalle. Déjà à cette époque, c'est la poésie qui émanait du roman qui m'avait claquée au sol, et une forme de texte qui servait le fond. Ce qui est rare. Parfois c'est juste de la fioriture inutile. Mais là aussi, cette forme particulière donne du sens. Ça attrape les boyaux dès la première page et ça te les rend en vrac au point final. Un roman-poème à découvrir en août, lors de la grande farandole de la #rentreelitteraire2023 (Et chic, comme plus personne ne dit, Trencadis sort en poche en même temps. Et ça je vais le relire c'est sûr) Chez @quidamediteur #rl2023 #quidam #murmur #carolinedeyns #avislecture #chronique