Miss Islande

"Pour toi, l'écriture est plus importante que moi, une seule phrase a plus de poids que mon corps." Un roman subtil et explicite. À travers sa poésie, Audur Ava Olafsdottir nous offre le tableau d'une Islande grandiose, majestueuse mais encore très isolée dans les années 60 ; un pays beau et fier qui se révèle cependant être une prison pour les personnages. L'auteure aborde le sexisme, la solitude et la violence avec une puissante délicatesse. J'ai adoré ce livre qui nous laisse le sentiment d'avoir découvert quelque chose de secret, un roman écrit dans une langue précieuse et intime, partagée par moins de 400 000 mille personnes. Je vous recommande vivement cette lecture !

Ce roman je l’avais depuis un moment sur mon étagère. Sympa avec sa jolie couverture graphique bleue montagnes en veux-tu en voilà. J’ai commencé à le feuilleter sans plus. Mais me voilà embarquée dans un voyage en Islande au cœur des années 60. Je découvre la vie de l’héroïne, Hekla. Je pourrais dire que ce personnage est lumineux, elle a de l’éclat... 🙄😬😅 En fait, elle est décrite comme tel, un joli brin de fille dont tous les yeux sont rivés sur elle... Ce ne serait sans compter sur sa force de caractère accomplie : vaillante pour aider son père aux travaux domestiques liés à la pêche, et en même temps écrivain en devenir. Son père ne l’a brime pas à ce sujet, bien au contraire : lui même raconte ses journées de labeurs par écrit. Ikla est le nom d’un volcan choisi par son père... Sa rencontre avec le jeune Jon John va bouleverser sa vie... Ainsi que la sienne. Jusqu’à Reykjavík la capitale, où elle retrouve sa meilleure amie Isey qui mène une vie de jeune mère de famille bien solitaire en partageant elle aussi la passion de l’écriture... Hekla, c’est la vie d’une jeune femme qui veut exister par son envie de réaliser son rêve : être écrivain. Elle vit pour sa plume, elle respire ses mots à chaque minute, chaque moment de sa vie. Elle parle peu mais dévale son encre sur papier ou tape plutôt sur chaque touches de sa fameuse Remington. Sa vie d’écrivain avant tout , mène sa vie amoureuse sans aucune passion au dépend d’un poète amouraché... On est dans les années 60 je rappelle. Une femme auteur est encore chose rare (réf à Simone de Beauvoir dans le livre par ailleurs). C’est aussi un relief sur l’homosexualité dans un pays conservateur et l’homme doit seulement aller à la pêche et la femme aux fourneaux , nourrissant les bambins de smorebrod... J’ai bien aimé ce roman porté sur cette jeune Hekla. Elle a le sens de l’amitié avant tout (pas avant l’écriture tout de même ! ), qui paraît froide, distante, et en même temps tellement chaleureuse avec ses amis Isey et Jon John (qui devient D.J Johnson). Chaud. Froid. Comme un volcan...

Un roman tendre et poétique, ode à la liberté, la création et l’accomplissement.

Ils avaient 20 ans en 1963, ils sont nés trop tôt là-bas, en Islande, cette île alors isolée du monde, corsetée dans des codes patriarcaux qui laissaient peu de chance à l’accomplissement et à l’épanouissement hors des destins que la société leur avait tracés : travailler à la ferme ou embarquer sur un bateau de pêche... Mais leur désir de liberté et d’indépendance leur a donné le courage de faire bouger les lignes, doucement mais sûrement. Si la plume d’Audur Ava Ólafsdóttir est comme toujours délicate et poétique, elle donne à réfléchir sur le chemin parcouru depuis ces années 60, grâce à ces pionniers de la liberté intellectuelle et sexuelle. De même que de 1963 à 1967, une éruption sous-marine a fait naître l’archipel des Vestmann à une trentaine de kilomètres des côtes islandaises, Hekla, Ísey et Jón John, les personnages principaux de Miss Islande, ont ouvert la voie de l’émancipation aux générations qui leur ont succédé. Beaucoup de grâce et de finesse dans ce dernier livre de l’auteure de Rosa Candida.

C est le troisième roman que je découvre de cette écrivaine à la fois délicat et résolument moderne. La liberté, la différence, accomplir son destin, s affranchir, hekla est un volcan et Miss Islande un délicieux roman feministe et insolent qui ne tient pas dans les cases.