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Résumé
«Ca suffit d'être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence... Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n'y a que moi.» Un roman âpre, pulpeux, celui d'une déchirure sociale, par l'auteur de La place.
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8 avis sur ce livre
- François Cizaire- 15/11/2022Prix Nobel de littératureBonne nouvelle qui enchanta ma journée : Annie Ernaux obtient le prix Nobel de littérature. D'autre noms furent cités Houellebecq, Caroll Oates. Chacun à sa manière, ils méritaient le Graal. Dans ce livre, Annie Ernaux évoque sa détestation de ses parents ou plutôt de ce qu'ils représentaient. Issus d'une famille d'ouvriers agricoles qui se sont essayés à l'ascension sociale en ouvrant un bistrot épicerie dans une ville de province. L'enfance d'Annie Ernaux est peuplée de poivrots et de ménagères ayant du mal avec les fins de mois Et puis il y a la rencontre avec l'école et donc avec une autre façon de parler, d'autres valeurs... Être entre deux mondes, c'est être nul part vraiment à sa place. Vouloir s'élever socialement, c'est un peu trahir son milieu. Annie Ernaux est ce qu'on appelle une transfuge de classe. Il y a de l'ingratitude qui transpire du propos d'Annie Ernaux qui génère en bout de course un sentiment de culpabilité chez elle. Ne faire qu'un seul enfant revient à tout investir sur lui avec la conscience des faibles moyens dont on dispose dans ces familles ouvrières. Dans le cas d'Annie Ernaux, on lui paye l'école privée. Ses parents ne lui ont jamais demander autre chose que d'étudier. Il lui ont donné la sécurité matérielle pour pouvoir se concentrer sur ses études. Autre chose est de ne pas pouvoir accéder à la culture et de ne pas comprendre de la part de ses parents faute d'avoir eu la chance soi même de fréquenter longtemps l'école. Dans ce livre, il est beaucoup question des goûts et dégoûts des uns et des autres. Rien n'est naturel. Annie Ernaux a lu Pierre Bourdieu. Elle sait ce que c'est qu'un habitus de classe, une instance de socialisation primaire ou secondaire, la familiarisation avec la culture dans l'enfance, la distance a la nécessité matérielle, la culture empruntée... Mais à la différence des romans d'Édouard Louis, on est d'abord dans littérature. Réflexion et émotion. On a beaucoup craché sur Annie Ernaux dans les milieux de droite suite à son prix Nobel. Elle n'est pas du sérail. Elle n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. Racisme de classe. Procès en légitimité qui perdure de la part de personnes qui ne l'ont probablement pas lu et dont elle peut se gausser. Mme Ernaux est parmi les siens dans la manifestation de la nupes contre la vie chère. Elle est en tête de cortège. Un prix Nobel très politique. "J'écris pour venger ma race"40
- Memoiresdelivres- 23/06/2024Et si nous évoquions une honte enfouie ?Dans un récit sans concession Annie Ernaux évoque son enfance et son mépris croissant vis-à-vis de ses parents. Issu d’un milieu modeste, Annie Ernaux a grandi dans le café-épicerie de ses parents à Yvetot en Normandie. Elle a côtoyé les effluves d’alcool, entrecoupées de mots d’argots et de manières rustres. L’ascension sociale et culturelle elle la découvre par l’école. Chaque année, ses réussites scolaires l’éloignent de ses parents et lui font prendre conscience de la réalité du milieu dont elle est issue. A travers une écriture impulsive et nerveuse, Annie Ernaux livre un portrait dérangeant de ses parents. Par les mots, elle tente de s’affranchir de la honte qu’elle porte en elle. Avec une écriture acerbe et tranchante, Annie Ernaux évoque une déchirure sociale. Si j’ai été moins emportée que par les autres oeuvres d’Annie Ernaux, ce premier récit d’une vérité criante et parfois cruelle ne peut laisser indifférent.20
- Sonneur- 12/11/2022Ernaux 1974 (faux trésors)Ernaux commence fort avec une scène difficile dès le début de son premier roman, et questionne dès le départ la littérature en se demandant pourquoi il n'y a rien dans les livres qu'elle étudie pour une jeune fille de vingt ans sortant de chez la fraiseuse d'anges : "Il n'y a rien pour moi là-dedans sur ma situation, pas un passage pour décrire ce que je sens maintenant". Elle répond en posant quelques bases de son œuvre à venir : l'abord sans fards de questions féminines intimes, le questionnement du langage du transfuge de classe et les questions de pouvoir et de domination, la possibilité de toucher l'universel à partir de l'histoire individuelle... La violence des mots sert à commencer ici "l'ethnographie de la violence symbolique" qui sera le sujet de ses livres à venir, un abord littéraire de ce qui sera théorisé par la sociologie de Bourdieu. Relire ce texte fort alors qu'on connaît la suite est fort intéressant, l'autrice gardant encore la forme de la fiction et du roman dans ce premier livre, commençant un questionnement sur la langue qui mettra plusieurs livres pour trouver la forme qui sera la base des œuvres suivantes. Le début épatant d'une œuvre majeure. À suivre...20
- Jeanne- 25/06/2024Cru et authentiqueUn roman pas évident à lire puisqu'il s'agit d'un roman fleuve, qui n'est pas découpé en chapitres et dans le quel l'auteure passe sans arrêt d'une idée à une autre pour finalement y revenir plus tard. Cependant je trouve que cette écriture apporte beaucoup d'authenticité à l'histoire : on est directement plongés dans la tête de cette enfant puis de cette adolescente et de cette jeune adulte, je me suis personnellement très vite identifiée au personnage. Les ressentis de la jeune femme correspondants aux différents événements de sa vie sont décrits de façon si crue et précise que cela me déconcerte et m'émerveille à la fois, je trouve cela magnifique. On sent dans ce roman qu'Annie Ernaux ne prend pas de pincettes, elle nous présente le réel tel qu'elle l'a perçu, sans idéalisation.10
- elsie- 04/03/2023⭐⭐⭐,5/5"L'événement" d'Annie Ernaux m'avait bouleversé, "Les armoires vides" un peu moins... Disons que j'ai été touchée par la colère de l'autrice et par les thèmes abordés mais les descriptions et la narration m'ont beaucoup ennuyé !10
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