Reste

Olala j'ai dévoré ce livre et loin de moi l'idée de vous dévoiler le contenu. C'est l'histoire d'une femme et de son amant qui se retrouvent dans un chalet au milieu des montagnes et elle ne veut pas le laisser partir, ça en devient une obsession macabre. Et pourtant allez savoir pourquoi j'ai été touchée par cet amour fou. Ce livre traite de thèmes très actuels et se veut pour moi féministe, on s'y retrouve. Alors oui cette histoire est dérangeante mais si bien écrite et touchante.

Ou comment une femme va perdre toute lucidité lorsque son amant va subitement disparaître. "L'amour fou" prend tout son sens.

Je referme ce roman hors du commun, toute chamboulée par la puissance de la plume d’Adeline Dieudonné. J’avais lu et aimé son précédent roman, “La vraie vie”, mais il se dégage de “Reste” une force supplémentaire, plus profonde, qui vient interroger et bousculer le lecteur. C’est un texte dérangeant, certes, mais captivant, poétique, voire ensorcelant. Parce que l’autrice vient toucher à l’intime, à l’amour, et au lien, on ne peut être qu’en empathie avec la protagoniste. Et pourtant… Je ne vous en dis pas plus, car c’est un roman qui se découvre comme on lirait une lettre qui nous serait destinée. Si ce n’est pas trop tard, ne lisez pas le résumé, et laissez-vous emporter par la beauté de ce récit. Un coup de cœur pour ma part.

C'est le troisième livre d'Adeline Dieudonné que je lis et, comme pour les deux premiers, je ne sais quoi réellement en penser. Seulement que j'ai beaucoup aimé ce texte à la frontière entre amour et folie. Avec une narration à la première personne et sous forme de lettre, nous suivons un couple dont l'homme s'appelle M. Venus passer un week-end dans le chalet d'un ami de la narratrice, M. profite de la présence d'un lac pour s'atteler à la natation. Jusqu'au moment où elle le voit à travers la fenêtre la tête et le ventre dans l'eau. Commence alors une folie douce où la narratrice conserve le corps de son amant avec elle, ne semblant plus avoir conscience de sa putréfaction. Évidemment, l'histoire est surréaliste, comme souvent avec notre autrice. Est-ce-que ce roman parle d'amour ou au contraire de folie ? Ou... des deux ? Car comment expliquer que la narratrice s'accroche comme une bouteille à la mer au corps de son amant, de celui qu'elle croit pour sien mais qui ne l'est pas ? Un corps que l'on a aimé peut-il l'être au-delà de la mort ? Que dire des personnages. La narratrice est finalement peut-être celle que l'on connaît le moins. Car elle ne fait que parler de M., de leur relation adultère. C'est assez intéressant et intriguant de voir que les personnages secondaires sont presque éphémères. Pourtant cela ne gêne en rien la lecture. Car finalement, seuls comptent M. et elle, évidemment. Une très belle lecture qui m'a surprise et qui m'a embarqué dès les premières pages. Adeline Dieudonné a le talent de crée des objets littéraires non identifiés de très grande qualité.

Adeline Dieudonnee a le don de sublimer la folie ordinaire dans le quotidien. Elle pourrait écrire des faits divers : à chaque fois elle nous embarque dans la descente aux enfers de ses personnages. Ici, on suit le road trip macabre de « S », qui refuse d’accepter la mort de son amant « M » en embarquant sa dépouille. On dévore les pages avec jugement, malaise et voyeurisme. C’est génial.