Furies

Un livre comme on en lit peu ! Celui-ci nous raconte la guerre en Syrie, la vie des déplacés, leurs espérances, leurs désespoirs, la perte des leurs, leur ténacité pour faire émerger l’espoir en une vie meilleure. Le roman se situe entre deux cultures, celle de Bérénice, archéologue française chargée par une galerie d’art parisienne de ramener des sculptures et bijoux antiques en fraude en France et celle d’Asim, syrien réfugié en Turquie et qui fabrique des faux passeports en redonnant vie à tous les morts qu’il a enterrés en Syrie. Un événement dramatique leur permet de se rencontrer et d’œuvrer à faire sortir du pays une enfant confiée à Bérénice par une femme dans un camp. C’est dur, mais empreint d’une poésie qui entretient l’espoir. La rencontre avec les femmes combattantes des forces rebelles nous éclaire sur le pourquoi de cette rébellion et jusqu’où elles sont prêtes à aller, ainsi que les hommes. Au regard de l’actualité des derniers mois, il est urgent de lire ce premier roman. Une écriture très maîtrisée, des faits vérifiés, une tendresse réelle pour ces personnages et un regard aigu sur ces problématiques. Et en même temps, beaucoup de poésie, d’espoir en un monde meilleur et des personnages attachants que l’on voudrait pouvoir sauver de leur terrible destin prévisible. Une pépite !

C’est un très beau 1er roman que celui-ci. La rencontre entre ceux d’ici et ceux de là-bas, entre une jeune archéologue française et un homme, qui enterre les morts en Syrie. Le lien entre eux : une petite réfugiée, abandonnée, à qui ils vont transmettre leur amour, chacun à leur manière. J’ai moins aimé la fin du livre, les considérations sur la guerre que j’ai trouvées un peu longues peut être. Mais globalement, une belle réussite. Émouvante.

C’est un souffle chaud, qui parle du combat incessant entre la barbarie, la domination, la spoliation et la pureté, la beauté de quelques-uns, et de quelques-unes, dont le courage nous pousse vers la rédemption, la transmission et la Vie. Et de l’absolue nécessité d’en témoigner. Beau roman, dont la lecture bouleverse, questionne pour aujourd’hui et hélas, pour demain.

La guerre en Syrie une impasse totale un désastre. Je reste sans voix sur l’absurdité de toutes les guerres

Sur fond de guerre en Syrie, du côté une jeune française qui travaille pour des trafiquants de bijoux et d'oeuvres d'art, une pilleuse de civilisation, de l'autre un jeune pompier syrien. La rencontre de deux jeunes gens qui ne ressentent plus rien, pour des raisons différentes... On ne tombe jamais dans le pathos ni dans les grands sentiments. Les mots sont simples, justes, tellement évidents. La guerre, ses horreurs, ses combats d'armes ou de mots, la vie insipide, dénuée de sens... Julie Ruocco réussit à rapprocher son lecteur du quotidien de la guerre, de son inutilité, provoquant souvent un malaise, et chez moi, comme une lumière sur mes sentiments. J'ai adoré !