Tomorrow, and Tomorrow, and Tomorrow

Fleurs bleues et cœurs touts mous : accrochez vos ceintures parce que Tomorrow and Tomorrow and Tomorrow pique les yeux. Ce livre résonne de l’amour qu’on se porte en famille, entre amis, entre amants, et de toute la peine que ça peut entraîner. Les personnages portent le poids de leur propre histoire et souvent celles des autres, comment réagir et créer dans le malheur ? Ce livre est magnifiquement écrit, de sorte que dans toute la tourmente on peut trouver de l’espoir.

Mais oh comme j’aurai aimé lancer une tonne de fleurs à ce livre ! Promis, c’est un peu ce que je vais faire mais MAIS il y a ce goût doux amer qui persiste dans la bouche. Voici l’histoire de Sadie et Sam. Une histoire d’amitié fusionnelle, de passion, de jeux vidéos, de créativité, de rancoeur, d’amour, de rivalité, de filiation, de deuil, de loupé, de retrouvaille. Tout ça oui. Et comme j’ai aimé ces personnages. Je me suis attachée à Sadie, à Sam, à leurs caractères, à leurs vies. J’ai eu envie de les serrer dans mes bras un nombre incalculable de fois, de leur dire que tout ira bien, qu’il fallait qu’ils arrêtent de jouer aux imbéciles deux minutes et qu’ielles se regardent en face. J’ai adoré Marx, j’ai adoré détesté Dov. Leur histoire sent bon le soleil californien, le rock de la côte ouest, la musique 8bit des années 90. Ils sont comme ces amis d’enfances que l’on traine et que l’on aime : imparfaits, parfois lointains, parfois agaçants, toujours attachants. J’ai soupiré d’admiration devant la créativité de certains chapitres. Mais maiiiiiiis il y a eu un évènement qui a ajouté une amertume inattendue. Alors, attention, je n’ai rien contre les drames dans les fictions. Mon Panthéon littéraire personnel est fait de drames. Ces drames sont toujours justifiés. Ils servent l’intrigue, la construction des personnages. Mais ici, vraiment, je cherche et je peine encore à comprendre pourquoi l’autrice à fait ce choix (venez on en parle si vous voulez, ça me travaille). Pour autant, je ne peux que vous conseiller de vous plonger vous aussi à cœurs perdus dans cette si belle et étrange amitié, à vous attacher à elleux comme des petits soleils.

Je vais être (presque) dithyrambique à l'égard de ce roman. J'ai TELLEMENT aimé. Tristesse, énervement, émerveillement, plénitude... Ce livre m'a fait passer à travers une multitude d'émotions. C'était si agréable, si vrai. Les personnages sont authentiques, vulnérables, détestables aussi. J'avais peur que mon mépris à leur égard parfois prenne le dessus. Mais les passages introspectifs nous aident à leur pardonner. Et il y a tant d'amour dans ce livre. Entre les personnages, pour les jeux vidéo, pour l'amour des histoires. Je respecte Gabrielle Zevin. Pour la diversité (maîtrisée) d'une structure narrative propre à chaque section. J'ai jamais autant prêté attention aux titres d'ailleurs. Quel talent de narration, vraiment ! On prend plaisir à plonger dans l'univers du roman, qu'on soit gamer ou non. Les jeux vidéo n'ont pas toujours bonne prenne. Ici, Gabrielle Zevin révèle toute la poésie et l'imaginaire auxquels les jeux vidéo et leurs concepteurs font appel. Vous aurez peut-être envie d'y jouer en fermant ce livre... Gros coup de cœur ❤️

J'ai beaucoup aimé la tendresse que dégage ce livre, l'univers créé autour du gaming, les relations intenses entre les personnages principaux. Que la vie n'est pas toujours rose. Mais que ça n'empêche pas de ressentir, d'évoluer, de vivre. Que l'amour n'est pas seulement passionnel, que l'amour est plus qu'un couple.

Sadie et Sam sont liés par leur amour des jeux vidéos depuis le début. Une fois adultes, c'est ensemble qu'ils décident de créer leur propre univers vidéoludique. Mais ce texte, s'il parle de jeux vidéos, explore avant tout l'ampleur et la complexité de l'amitié, de la création, de l'échec, de l'amour et de la fragilité de la vie. On reste ébloui par ce roman qui sent bon les années 90.